« Nous tenions d’abord à passer un coup de gueule contre le sort des collectivités », a déclaré Gérard Chausset, candidat pour le canton de Mérignac (où sont regroupés également Saint Jean D’Illac et Martignas) en préambule de la présentation des candidats EELV pour les élections départementales du 22 et 29 mars prochain. « La diète à laquelle elles ont été mises par le gouvernement est injustifiée. Nous aurions souhaité que cette politique de rigueur puisse prendre une autre tournure. Elle aura pour conséquence un programme culturel et des aides aux associations revus à la baisse ». Et le candidat, adjoint au maire de Mérignac depuis 2001 et Président de la Commission Transports Bordeaux Métropole, de vouloir dissiper les doutes sur cette volonté des verts de présenter des « candidatures autonomes » : « Dans l’accord signé avec la majorité sortante, il y a des candidatures officielles EELV ».
Un front d’idées communes
Le parti est tout même confronté à un relatif désamour de la part du Conseil Général, ou ne siègeait aucun élu vert pendant le dernier mandat de Philippe Madrelle. Mais, ironise Gérard Chausset, « il n’est pas marqué dans la loi que tous les conseils départementaux doivent être socialistes. Cela dit, nous avons toujours été autonomes ». « Le but avant tout, c’est de montrer au parti socialiste et aux électeurs qu’on existe. Une alliance, c’est une visibilité supplémentaire », rajoute Jean-Claude Pradels, 63 ans, ancien professeur d’éléctricité et candidat titulaire dans le canton de Mérignac 1 (plus le Haillan) avec Anne Couplan, avocate au barreau de Bordeaux et conseillère municipale depuis 2008.
Autonomes, mais pas réticents à des consignes de votes PS donc. Concernant le programme défendu par ces 8 binômes, on retrouve à peu près les mêmes objectifs dans tous les cantons. D’abord, une volonté d’améliorer la politique des collectivités locales en termes de transports, via notamment un pass à tarif unique pour l’ensemble des transports dans le département, et pourquoi pas la création de « lignes express » ou la création d’un service de bus en soirée pour les communes, « dans le but évident de favoriser cette fameuse égalité territoriale », affirme Gérard Chausset, qui cite également l’exemple d’un schéma départemental 106 « non sécurisé » pour son canton Mérignac 2. L’autre piste en matière de transports sera cyclable, comme le souligne Olivier Cazaux : « Les bons chiffres en matière de politique cyclable reviennent à l’ensemble de la Métropole. Bordeaux n’est qu’en 4ème position dans les villes qui développent ce moyen de transport ».
Une priorité sociale
L’urgence est aussi à la transition démographique et à une politique de logement plus favorable. Une « solidarité sociale » défendue par Christine Moebs, candidate et conseillère municipale à St-Médard-en-Jalles. « Il y a urgence. Nous devons développer des propositions concrètes pour l’accueil des personnes agées, pour l’accueil dans les collèges et pour un meilleur maillage des transports entre St Aubin, Le Haillan et St-Médard ». Vital Baude, déjà candidat dans le canton d’Archacon en 2011 (depuis regroupé avec La Teste-de-Buch), reste préoccupé par la question de l’écosystème. « Nous sommes dans ce canton face à un important phénomène d’érosion des côtes, des risques de submersion marine, et des projets immobiliers qui sont en train de détruire des zones protégées. Nous sommes aussi confrontés à un problème de logement : les résidences secondaires y sont de l’ordre de 60% ».
Pour Mireille Guénée, sa partenaire électorale, « la priorité à donner à ce nouveau conseil départemental, c’est le social. Le Conseil a l’expérience suffisante pour que l’action sociale reste à guichet unique ». Gérard Chausset a tout de même tenu à rassurer sur la volonté des verts d’aller au front : « Nous allons nous battre, nous sommes prêts à y aller ». « Les départements restent une béquille pour beaucoup de familles », lance Bruno Béziade. Reste à conquérir l’électeur qui, avec le nombre de cantons qui passe de 63 à 33, pourrait bien être, une fois de plus, tenté par l’abstention. C’est là d’ailleurs le principal adversaire de ces candidatures EELV autonomes.