Les élections municipales de mars avaient déjà créée quelques fractures au sein du parti gaulliste, notamment à Bayonne avec la candidature de Sylvie Durruty, une femme de tête, membre du Conseil d’administration du Centre hospitalier -premier employeur de la ville- qui contre l’avis du secrétaire départemental Max Brisson -candidat à Biarritz- s’était présentée face à l’UDI Jean-René Etchegaray. Plus discrète avait été l’excommunication de Nathalie Motsch à Biarritz qui avait choisi la liste de rassemblement de Michel Veunac. Elle est sa quatrième adjointe chargée de l’urbanisme et la vie urbaine.
Plus importante est l’implosion de la liste de Max Brisson, grand favori pour succéder à Didier Borotra qui se voyait catapultée dans l’opposition. Parmi eux Maider Arosteguy (UDI), Frédéric Dommège, son bras droit, Bénédicte Darrigade, la belle fille du champion cycliste, qui fut sa suppléante lors des éléctions au Conseil général de 2011. Le casting des départementales allait abattre et contrecarrer la « résurrection politique » programmée de Max Brisson.
Tout semblait aller pourtant pour le mieux.; ça sentait la remise en selle, d’autant qu’il avait réussi, certes du bout des lèvres de la part du maire Modem de Biarritz Michel Veunac, à constituer un attelage gagnant-gagnant avec Maider Arosteguy, son dynamique binome de l’UDI. Et d’annoncer à la presse un casting séduisant où son parti retrouverait quelques couleurs au sein de la future assemblée. L’union UMP-Forces 64 était en marche. En outre pour sceller l’entente, il avancait en conférence de presse que l’UMP voterait pour le Modem, et ancien président du Conseil général Jean-Jacques Lasserre pour le perchoir de l’assemblée départementale. Son team « Fidèles à Biarritz », avec en suppléants Anne-Cécile Durand-Purvis et Philippe Nalpas pouvait décoller. C’était sans compter sur quelques « infidélités » larvées et révélées au grand jour pour ces Départementales.
Première fracture, Frédéric Domège, l’ancien bras droit de Max BrissonMax Brisson, le retour: une pilule difficile à digérer pour l’infirmier libéral UMP Frédéric Domège, ex adjoint aux sports auquel Max Brisson avait, assure-t-il, entre autre promis ces départementales. S’étant quasiment mis au vert pendant trois séances du néo conseil municipal de la célèbre station balnéaire, le bras droit était allé ferraillé seul. « Max a connu une forme de dépression avant de repartir comme un canon et un nouvel appétit: les départementales et dans la foulées les régionales, regrette l’ancien adjoint. Il n’y a eu aucun débriefing sur notre échec qui a laissé des traces. Notamment cette alliance au deuxième tour avec Jean-Benoît Saint-Cricq qui pendant la mandature n’a cessé de nous cracher dessus. » Si lors de sa conférence de presse de candidature aux départementales, il était difficile de trouver un logo UMP, en revanche il s’est associé à deux militantes actives de la section biarrote: une pharmacienne, Marie-Pierre Mayer -son binome- et une cadre de l’hôtel du Palais, Mira Shor. S’est joint le directeur de l’hôtel biarrôt, « Le Clair de lune Jean Dabadie pour une liste intitulée « La Droite et le centre renouvelés ». « Il ne s’agit pas d’une machination politique, tient-il à préciser, mais le départ d’un renouvellement des hommes et des valeurs du gaullisme à Biarritz… » Ce militant qui figure au sein des instances nationales, départementales et locales, après sa candidature, ne s’est pas rendu au Congrès national…Pour ne pas envenimer les choses et peut-être éviter d’effectuer un retour de Paris…sans sa carte de militant dans son porte-feuille… Nettoyage de linge sale en famille: son frère Philippe (UDI) a annoncé à la presse qu’il roulerait pour Max Brisson qu’il qualifie de « candidat naturel ». Philippe lui reproche son ego soulignant qe sa défaite aux municpales est celle d’une équipe et non d’un homme seul.
L’échappée de Bénédicte Darrigade« Les hommes se révèlent dans la défaite. Pas d’analyse de la défaite aux municipales, pas de remise en question, pas de dialogue, nous avons ressenti cela comme un humiliation. Aussi, ancienne suppléante de Max Brisson aux cantonales de 2008, Bénédicte Darrigade dresse un réquisitoire sévère de son ancien coéquipier. « Aujourd’hui, je me sents légitime à participer à ces élections départementales, j’ouvre, avec Louis Vial une nouvelle porte. » En choisissant de partir avec l’UDI Maïder
Arosteguy, au nom des accords avec le centre, le secrétaire départemental de l’UMP a refermé la précédente. « Libérée » de sa carte de l’UMP, la belle-fille de l’ancien champion cycliste tente donc une échappée mais pas en solitaire. « Suite à l’éclatement chacun a suivi sa route. L’important était de recréer une dynamique de rassemblement. J’ai consulté une trentaine de personnes dont François Amigorena, l’ancien directeur de campagne de Guy Lafite (PRG) – NDLR.-Candidat à son tour, sans étiquette- Et je pars donc avec Louis Vial ». Ce dernier, conseiller municipal délégué à la sécurité, non encarté, fait partie de la liste d’ouverture du nouveau maire Michel Veunac. « Celui-ci est resté tout à fait neutre sur le sujet rappelant simplement qu’il est tenu pas des accords de partis département taux », explique l’ancien commandant de police. Comme remplaçants, Maria François et Edouard Chazouillères, adjoint au maire, délégué au commerce et à l’artisanat. Le quatuor part sous la bannière « Unis pour Biarritz! » Union du Centre, de la Droite et de la société civile. « J’ai demandé à Luis Vial de m’accompagner car il aime Biarritz et a des projets pour cette ville. « A l’inverse de certains opposants revanchards,, nous voulons être le relais de la ville de Biarritz au niveau du département et non pas être contre elle. ». A bon entendeur. Leur permanence? Boulevard du général de Gaulle, cela ne s’invente pas, en face du Rocher du Basta et en surplomb du fameux Port des pêcheurs.Indiscutablement le quatuor prend date aussi pour de prochaines échéances. En attendant, Bénédicte Darrigade rejoint Max Brisson sur le nom du futur président du Conseil départemental: « Nous n’aurons pas d’état d’âme et voterons les yeux fermés pour Jean-Jacques Lasserre. Un p’tit signe en passant des non encartés.
En prime la naissance d’un collectif Agir ensembleIls étaient quand même quatre vingt, mardi dernier au « Makila »club house du golf de Bassussary, dans le fief du maire Paul Baudry, chez lequel on avait relevé une certaine fièvre ces temps derniers sur les réseaux sociaux. La crise couvait, l’abcès devait être percé. Quel meilleur endroit qu’un golf pour faire son trou. Il ne surprendra personne de savoir que certains candidats dissidents du casting établi par le Comité départemental de l’UMP y étaient présents. Assemblée de déçus ou d’aigris, comme les qualifient l’entourage de Max Brisson. Paul Baudry regrette un manque de considération du comité départemental du parti pour ses militants: « J’ai envoyé une lettre recommandée il y a quinze jours au Comité départemental. Elle m’est revenue sans accusé de réception. Voyez comment nous sommes considérés. » Ils dénoncent en tous cas ces méthodes d’investitures qui ont présidé la désignation des candidats. Le maire et son coadjuteur bayonnais Fadi Kayrouz, lui aussi recalé par le parti pour le casting, souhaitent devenir une alternative de l’UMP et semblent déjà avoir des vues pour de prochaines échéances politiques. « Mais pas les Régionales précisent-il. Ils ne nient pas non plus que cette grogne est alimentée par le sommet de la pyramide UMP qui les désespèrent d’une certaine manière. « Nous ressentons sur le terrain une vive incompréhension des militants entre les difficultés de leur vie quoitidienne et les préocupations des appareils politiques obsédés par des des ambitions que les primaires sucitent ». C’est justement a contrario l’argument que Max Brisson leur retourne. « Des egos déçus de ne pas faire partie des binomes, quand l’enjeu est une union indispensable avec le centre pour faire face au Front national et redonner la direction du département à la droite et au centre ». Alors la fusée Collectif agir ensemble va-t-elle se mettre sur orbite ou retomber dans l’océan après ces élections?
Samedi matin pourtant, tous les acteurs de l’UMP encartés ou pas du Pays basque se sont retrouvés en l’église Sainte-Eugénie pour participer à une messe en la mémoire de Bernard Marie, ancien maire de Biarritz et figure de proue du gaullisme. . Qui inspira cette phrase bienvenue en cette période d’élection: « ils sont venus, ils sont tous là, mais maintenant qu’il est au côté de Dieu, Bernard Marie saura reconnaître les siens… »
Prochain article: François Amigorena (sans étiquette), la gauche avec le binôme Guy Lafite (PRG) et Ghis Hayes (PS) épaulés par deux non encartés et les autres binômes