De mars à juillet, un cycle de rencontres pour débattre de la situation du logement en Aquitaine


Aqui.fr

De mars à juillet, un cycle de rencontres pour débattre de la situation du logement en Aquitaine

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/04/2011 PAR Isabelle Camus

Le logement a du plomb dans l’aile. Ce qui représente un droit fondamental dans notre constitution devient pour beaucoup un drame de la vie quotidienne. Avoir un toit sur la tête grève de plus en plus le budget de chacun pour devenir l’une des préoccupations majeures des français. Pour certains qui vivent dans leur voiture, des abris de fortune ou dorment à ciel ouvert, la fracture est consommée et la question ne se pose même plus. Logements trop chers pour des salaires qui ne suivent pas ou en nombre insuffisant,  baisse des crédits d’État pour les logements sociaux, précarité galopante ou  frilosité des propriétaires à louer leurs biens… Il y avait du grain à moudre lors du premier des sept débats régionaux organisé, ce 31 mars, à la Bourse du travail de Bordeaux, par l’Association régionale des organismes sociaux pour l’habitat en Aquitaine (AROSHA), les syndicats CGT et CFDT et l’Union Régionales des Associations Familiales (UNAF).

Une crise non anticipée mais prévisible
Pour Jean Robert, le président du CILSO* « La crise ne date pas d’aujourd’hui. Passer de 55 millions d’habitants en 1981 à 65 millions en 2011 laissait présager des besoins considérables et aurait nécessité une prise en compte des pouvoirs publics qui n’a pas été faite ». 10 millions de logements auraient du être construits en 30 ans dont 2 millions de logements sociaux pour 1 million réalisé. » Pour Jean-Pierre Labroille, responsable régional CGT, « la crise du logement vient au 1er rang des préoccupations des gens. Ce sont du sang et des larmes à imputer aux 30% en moins de crédits d’Etat pour la construction de logements sociaux, absents de la machine économique.  Ce qui pose la question de savoir où est passé l’argent ». Les chiffres, Alexandra Siarri, l’élue en charge des précarités de la ville de Bordeaux, en avance également : « du sang et des larmes, j’en vois tous les jours, chez des gens qui ne sont même pas logés, mais hébergés.Quand la ville s’acquite de 80% des places d’urgence en Gironde, Il est vrai qu’elle doit payer une amende pour les 15 % de logements sociaux, au lieu des 20% requis par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains). Savoir que des communes comme Lormont ou Floirac en comptent 60%, d’autres communes de 4 à 5%. Un engagement a été pris en début d’année pour que les nouveaux projets intègrent sur plusieurs années, 55% de logements aidés dont 35 % en PLAI pour les plus défavorisés ». Lucide sur le fait cependant que malgré la prise de conscience des élus et des projets qui prévoient de faire passer les 5000 logements par an à 10 000, même un plan Marshall ne comblerait pas le retard. « C’est une crise globale,  qui nécessite une réflexion de tous avec des stratégies locales, enchaine Véronique Fayet, adjointe au maire,  chargée des politiques de solidarité, de santé et des seniors.  » Mais des mesures qui s’inscrivent dans le temps quand la demande est immédiate comme le soulève avec virulence un intervenant dans la salle  : « aujourd’hui on fait comment ? ».

Constats et propositions
Sur fond de désengagement de l’État, la CUB est devenue un des chefs de file de l’habitat, entre les opérateurs publics et privés, les associations et les élus de tous bords. A elle de gérer les flux migratoires des populations les plus pauvres qui s’éloignent toujours plus loin au même titre que la question du logement des jeunes, soulevée par Robert Hourcq, le président de Génilor, l’association Habitat Jeunes des Hauts de Garonne à Lormont : « Un jeune sort d’une famille pour en créer une autre. Entre précarité du travail comment faire habiter le territoire et intégrer une génération qui ne trouve qu’une offre pour quatre demandes. Les questions fusent « N’a-t-on pas eu tord de démolir pour reconstruire ? »  Comment adapter le système et le changer ?  Comment financer du logement social abordable ? LElus, syndicalistes, bailleur social, associatifs réunis pour échanger sur la question cruciale du logement en Aquitainees propositions émergent. Réguler les marchés pour rendre le logement accessible à tous. Stabiliser l’aide publique à un niveau suffisant. Lutter contre le logement insalubre. Renforcer les objectifs sociaux (1% logement) et environnementaux, se constituer des réserves foncières, agir sur le prix de la construction ou encore établir la généralisation de la garantie des risques locatifs (GRL), l’assurance qui garantit aux propriétaires, le paiement des loyers en cas de baisse de revenus du locataire.  Des réponses auxquelles Martine Alcorta, vice-présidente régionale en charge de la politique de l’habitat et du logement social et Jean-Marc Lespade, maire (PC) rajoutent la piste des coopératives d’habitants. « Ou comment avoir plus d’espace en ville en le mutualisant grace à des projets portés par les citoyens eux-mêmes. Qui cassent les modèles de propriété, favorisent un mode de vie moins énergivore, enrayent la spéculation mais nécessitent un cadre. »

Ce sera d’ailleurs le thème de la prochaine rencontre des États Généraux du Logement, prévue le 28 avril 2011, à l’hôtel de région. Une journée d’échange organisée par Habicoop et le Conseil Régional d’Aquitaine autour de l’habitat coopératif et participatif qui portera sur la question : Comment construire un habitat durable dans une ville densifiée ?

*Collecteurs Action Logement du 1% logement d’Aquitaine et duLimousin (Domofrance, Logévie, Clairsienne)regroupés pour créer le Comité interprofessionnel dulogement duSud-Ouest qui rayonnent sur 9 départements.

Photos : Aqui.fr

 Isabelle Camus

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle !
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles