Pollution des eaux : Coup de filets sur les déchets


La lutte contre les déchets n’a pas de répit. Pour éviter que des objets du quotidien jetés sur la voie publique flottent dans la Vienne, la Communauté urbaine de Limoges met en place des filets antidéchets sur des sites sensibles.

Un premier filet antidéchets a été installé mi juin sur le déversoir pluvial situé en bord de Vienne près du skate parc.Limoges Métropole
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/08/2024 PAR Corinne Merigaud

Tout déchet balancé dans la rue se retrouvera dans un cours d’eau. Pour endiguer ces incivilités, Limoges Métropole a répondu à un appel à projets lancé par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Une opportunité qu’elle n’a pas laissé… filer. Une gestion globale de ce type de déchets va être menée à titre expérimental durant quatre ans. La prise en compte de cette problématique était, jusque là, plutôt le fait de villes du littoral. A l’instar de Limoges, Nevers et Saint-Etienne leur ont récemment emboîté le pas.

« Limoges Métropole est engagée dans une démarche territoire en transition hydrique rappelle Philippe Janicot, vice-président en charge du cycle de l’eau. Les filets macrodéchets sont l’un des moyens d’améliorer la qualité de nos cours d’eau. Les réseaux pluviaux sont anciens et il n’y a pas de filtres pour les macrodéchets. »

Les périodes de fortes pluies amènent des objets jetés sur la voie publique par la population tels que des canettes, lingettes et bouteilles en plastique. « Tous les déchets qu’on peut trouver sur le bord des trottoirs passent par les canaux d’eaux pluviales et sont rejetés dans les cours d’eau poursuit-il, les gens ne le voient pas. Le but est que la Vienne soit la plus propre possible en amont pour que le traitement, en aval, soit favorisé.»

« Aller chercher les mégots »

Ces filets permettent d’abord de capter ces déchets avant qu’ils ne finissent dans la Vienne. En partenariat avec la Ville de Limoges, la Communauté urbaine dispose de solutions complémentaires avec des filtres installés dans les réseaux d’eaux pluviales. Des paniers anti-déchets ont été disposés dans les avaloirs (regards d’égouts) pour capter de plus petits déchets de l’ordre de 10 mm.

élus et techniciensLimoges Métropole

Cette démarche va être menée à titre expérimentale durant quatre ans afin de tester différents équipements et valider le plus adapté.

« Le but est d’aller chercher les mégots de cigarettes grâce à des filets, explique Julien Villard, chargé de mission transition hydrique. Les ouvrages équipés ont été ciblés et se situent autour de restaurants ou de bars. Une vingtaine ont déjà été équipés. » Sur ces sites stratégiques et jugés sensibles, des gens sortent fumer et abandonnent leurs mégots sur le trottoir. Les parcs et les bords de Vienne sont également des secteurs fréquentés qui peuvent recevoir davantage de déchets.

De la saisonnalité des déchets

Pour combattre ces incivilités, la Communauté urbaine accélère dans sa lutte contre la pollution du milieu naturel en stoppant aussi les macrodéchets. Un premier filet a également été installé, mi juin, sur les rives de la Vienne au niveau du déversoir pluvial, situé près du skate parc. « Les premiers macrodéchets commencent à arriver signale Julien Villard, les fortes pluies de ces derniers mois ont énormément lavé les réseaux d’eau et il ne reste que le résiduel sur la voirie. On s’attend à avoir des pics de saisonnalité avec beaucoup de déchets accumulés sur la voirie à la fin de l’été ainsi que des orages qui vont les drainer vers les réseaux. On attend un autre gros pic en mai et juin 2025 mais cette démarche reste expérimentale. »

Ce premier filet macrodéchets sera sous surveillance permanente et son nettoyage effectué par une entreprise spécialisée. Les déchets récupérés seront analysés avant destruction. « Cela permettra de voir la typologie de déchets qu’on peut récupérer, leur taille et de voir s’il y a une saisonnalité pour ensuite ajuster en amont l’équipement sur les réseaux qui sera le plus efficace » explique-t-il

Un deuxième filet sera posé plus en aval de la Vienne, au niveau de la Font Pinot avant la fin de l’année. « Celui-là sera basée sur une technologie différente par rapport au premier signale-t-il. Il faut que la Vienne soit assez basse pour qu’on puisse intervenir, cela nécessitera une semaine de beau temps. » La date d’installation reste donc à caler au gré des conditions météorologiques.

50 cendriers en ville

D’autres équipements seront déployés progressivement d’ici la fin de l’année et en 2025 pour piéger toutes sortes de déchets et endiguer la pollution des cours d’eau. Par ailleurs, cinquante cendriers urbains seront répartis dans le centre-ville pour collecter les mégots.

« Dans cette démarche territoire en transition hydrique, on souhaite être très agressif par rapport aux nouvelles technologies et être un territoire d’innovation et d’expérimentation remarque Philippe Janicot. A l’issue de ces 4 ans, on aura testé différentes solutions pour voir la plus adaptée et éventuellement ensuite la développer sur le territoire. »  Le coût de ces dispositifs s’élève à 300 000 euros pour Limoges Métropole qui bénéficie du soutien financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne à hauteur de 70%.

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