Cool’eurs du monde : bientôt 25 ans d’interculturalité


L’association Cool’eurs du monde est une association mêlant citoyenneté, solidarité internationale et éducation populaire aux côtés des jeunes.

Les jeunes français et sénégalais du Projet Weccee au Sénégal en 2021Cooleurs du Monde

Les jeunes français et sénégalais du Projet Weccee au Sénégal en 2021

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/03/2021 PAR Yoan DENECHAU

Accompagner les jeunes qui veulent s’engager pour leur ville ou dans projets internationaux. C’est de cette volonté qu’est née l’association Cool’eurs du monde à Bassens en Gironde il y a maintenant 23 ans. Depuis, Cool’eurs du monde est devenue une association d’ampleur régionale. Ces valeurs d’interculturalité et d’éducation populaire ont été rejointes par l’éducation à la citoyenneté et la solidarité, tout en permettant à des jeunes français et étrangers de découvrir de nouvelles cultures. Portrait avec Jean-Marc Dutreteau, directeur de l’association.

« Tout est parti de quelques jeunes du coin qui voulaient s’épanouir ». Avec un sourire en coin de la bouche, Jean-Marc Dutreteau revient sur les premiers pas de Cool’eurs du monde, en 1998. À l’époque, il était éducateur, directeur régional de la Fondation Léo Lagrange « C’étaient des gamins qui voulaient s’engager avec la commune de Bassens pour mener des projets de solidarité et de mobilité internationale, au Sénégal par exemple », se remémore-t-il. Tout ce qu’on s’est contentés de faire, c’est les écouter et les accompagner. »

« S’épanouir avant tout »

L’animateur, riche des valeurs de l’éducation populaire, a vite noué une confiance avec ces jeunes. « Ils me disaient, « aller à Archachon ça va un moment »… Ils voulaient voir autre chose, alors que déjà partir une semaine sur le Bassin, c’était bien, tout le monde n’avait pas cette chance-là », souligne-t-il. Alors ils sont partis à Biarritz, une demi-journée. Plus tard au Sénégal, tous ensemble. Puis ont réitéré l’opération, au fil des ans.

Dans une association, il n’est pas rare de penser « projet » : projet sportif, projet culturel, projet humanitaire… Pour Cool’eurs du monde, ce n’est pas la priorité. L’important, c’est l’épanouissement des jeunes. « Au début, nous voulions participer à la construction de choses, pas forcément d’école. Puis ça a vite bougé, il fallait que nos jeunes puissent s’épanouir avant tout ». Ainsi, l’association a mis l’accent d’abord sur la mobilité, avant de réfléchir à quoi faire sur place. « Suivant les projets, on préparait quand même à l’avance, mais le plus souvent on donne un coup de main spontanément une fois arrivés », glisse Jean-Marc Dutreteau.

Sortie de l’adolescence

À 23 ans, on peut dire, sans trop prendre de risques, que Cool’eurs du monde est sortie de l’adolescence. Cela s’est peut-être fait en même temps que pour les jeunes qu’elle a reçu. Sûrement même. «  Au début, une seule personne gérait l’asso, alors qu’on avait de la demande dans les villes voisines, ça a vite fait beaucoup. Arrivés au dixième anniversaire de l’association, nous nous sommes dit soit on reste concentrés sur une ou deux villes, soit on se réorganise pour grandir. », affirme Jean-Marc Dutreteau. Cool’eurs du monde a donc suivi la deuxième voie, sans toucher au triptyque Jeunesse-international-éducation populaire qui l’a fait connaître. « La seule chose qui est venue en plus, c’est quand les jeunes sont rentrés du Sénégal : ils voulaient en parler autour d’eux, le partager dans des écoles, dans des foyers »…

De là est née la deuxième activité de Cool’eurs du monde : l’éducation à la citoyenneté internationale et à l’ouverture sur l’autre. Encore une fois « tout part des jeunes, on n’a fait que les accompagner », sourit le directeur de l’association. Ainsi, Cool’eurs du monde, encore aujourd’hui, fait régulièrement des interventions dans les établissements scolaires et organise des ateliers axés sur ces notions de citoyenneté et de solidarité.

« Échange mutuel »

Les jeunes du projet Weccee de Cool'eurs du Monde se sont aussi rendus en GuinéeCooleurs du Monde

Les jeunes du projet Weccee de Cool’eurs du Monde se sont aussi rendus en Guinée

L’association a continué de grandir, jusqu’à proposer de la réciprocité dans les projets de solidarité internationale qu’elle proposait. « L’important, c’est l’échange mutuel », pour Jean-Marc Dutreteau. En 2014, Cool’eurs du monde a rencontré l’Agence nationale du service civique (ASC). « Ça fait des années qu’on envoie des jeunes au Sénégal, mais on n’a jamais fait venir de sénégalais chez nous », relate Jean-Marc Dutreteau… En discutant avec l’Agence du service sivique, les deux entités en arrivent à une idée : intégrer dix jeunes français en service civique dans des structures sénégalaises et réciproquement.

Chaque jeune est en binôme avec son homologue étranger pour mener un projet, qui n’est pas forcément solidaire. « On prend les jeunes tels qu’ils sont. S’ils ont envie de faire du sport, de la culture ou de la solidarité, on les laisse faire ce qu’ils veulent ». Ce projet d’échange, baptisé « Weccee », Juliette Michel, service civique chez Cool’eurs du Monde nous en a déjà parlé à l’occasion de la signature d’une convention entre l’ASC et la Région Nouvelle-Aquitaine, début mars.

Entrée dans l’âge adulte : « association régionale »

La rencontre entre l’Agence du service civique et Cool’eurs du monde a été un tournant pour l’association. En effet, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine s’est manifesté en 2016, pour proposer à Cool’eurs du monde de mener ses projets d’éducation et de solidarité internationale dans un périmètre plus large ; celui des « zones de coopération » – une sorte de jumelage à l’échelle de la région. « On est devenus une association régionale à partir de là. On s’est retrouvé à envoyer des Rochelais, Châtelleraudais, ou Corréziens en service civique au Vietnam, à Madagascar ou en Roumanie, et recevoir des jeunes volontaires de ces pays », précise Jean-Marc Dutreteau.

Après la Nouvelle-Aquitaine, c’est le Département de la Gironde qui s’est manifesté, proposant la même chose que le Conseil régional. Ainsi, Serbie et Maroc font désormais partie des destinations possibles pour les jeunes de Cool’eurs du monde. Les projets de volontariat avec réciprocité a permis à 300 jeunes français et étrangers de se rencontrer et travailler ensemble, par le biais de Cool’eurs du monde.

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