Programmes pour l’avenir.
Après signatures de conventions, l’association créée en 1991 aide de nouveaux producteurs à former leur cheptel, financièrement ou en leur prêtant également des animaux pour constituer un troupeau de base. Ces aides trouvent leur succès puisque la vache béarnaise, par exemple, voit son effectif augmenter, lentement certes avec seulement deux cents femelles ; au départ exploitée principalement pour sa viande, son lait et le travail qu’elle pouvait fournir, le Conservatoire cherche à valoriser son côté de vache allaitante. L’association veut ouvrir les champs d’actions possibles des éleveurs choisissant une de ses races, en les testant parfois comme avec l’utilisation de la vache bordelaise, essentiellement laitière, comme nourrice pour d’autres vaches à viande.
Le Conservatoire des Races est en perpétuelle réflexion sur ces deux axes : comment valoriser les animaux et comment maintenir leur conservation, en attendant de trouver un moyen de les mettre en avant. Ces animaux ne pourraient-ils pas être porteurs de caractéristiques qui seront importantes dans le futur ? Être plus résistants que d’autres à de nouvelles maladies ? Même si aujourd’hui, la filière d’exploitation de ces races n’est pas évidente économiquement, la question de leur conservation ne doit pas être posée, elle doit être incontestable.
La menace de l’oubli.
« Si on n’a pas dépassé le stade des mille femelles, on considère que l’espèce est en voie de disparition ». Même si ce seuil a été fixé indépendamment des races et donc de leur reproduction, des intervalles entre chaque génération, il sert toutefois de repère pour établirla liste des races défendues par le Conservatoire. Même l’âne des Pyrénées ou le mouton landais, pourtant favoris des enfants et des photographes amateurs, sont considérés comme des espèces « à petit effectif » (nombre de femelles supérieure à dix milles). A contrario, actuellement, le dindon gascon arrête son nombre à une cinquantaine et est considéré de « très petit effectif ». A cela, plusieurs raisons : tout d’abord le désintéressement des éleveurs qui privilégient les dindons ornementaux, et la fragilité des maladroits jeunes dindonneaux, moins robustes face aux attaques des prédateurs. Pourtant présent sur le Salon, afin de prouver qu’il peut résister malgré tout.
L’objectif de cette présence au Salon de l’Agriculture et également dans les démarches du Conservatoire auprès d’écoles primaires, reste d’être toujours visible pour le grand public, de sensibiliser les personnes et peut-être avoir une incidence sur leur consommation. Il s’agit de lutter, d’une manière générale, contre l’oubli de ces espèces par les spectateurs du Salon, et que leur intérêt se poursuive en dehors.
Laura Jarry.
Crédit photo : Aqui.fr
Site du Conservatoire des Races d’Aquitaine.