En ouverture de séance, Jean Luc-Gleyze y est évidemment allé de ses mots de bienvenue et en a profité pour définir un cap. « Le mandat pour lequel nous avons été élus s’inscrit dans une nouvelle étape de la décentralisation », a ainsi déclaré le nouveau Président du Conseil départemental de la Gironde, sucesseur de Philippe Madrelle. « Nous avons à relever deux défis majeurs. La réforme territoriale qui recompose notre organisation territoriale, avec la création de grandes régions et le renforcement de l’intercommunalité, spécialise nos compétences et nous conforte comme collectivité territoriale de proximité. Le deuxième défi, c’est de contribuer au redressement des comptes publics de la nation ». Aucune surprise donc, un discours qui se veut dans la droite ligne de la précédente mandature. A une exception près : la « Gironde à deux vitesses » récemment encore dénoncée par l’opposition semble déjà loin : « notre action, durant le mandat qui débute, s’inscrit dans une logique : un département chef de file des solidarités humaines et territoriales, recentré sur des missions obligatoires, garantes de la complémentarité entre la Métropole et les territoires ruraux ».
L’un des points sur lesquels a insisté Jean Luc Gleyze, c’est ce « schéma d’accessibilité du public aux services » (projet né en 2013 d’une volonté de rendre les services publics et dits « d’intéret général » accessibles à tous et partout. « Il doit constituer une garantie supplémentaire d’un égal accès de tous les girondins aux services fondamentaux », a-t-il notamment promis. « Suite aux débats parlementaires qui nous ont confié puis retiré le copilotage de ce Schéma, notre collectivité, est, aujourd’hui, finalement confirmée et confortée pour en conduire l’élaboration avec l’État. Sans même attendre la conclusion de ces débats, la Gironde, à l’exemple de dix autres départements, s’est engagée, de façon volontaire et à titre expérimental, dans un travail conjoint avec l’État pour garantir un accès aux services essentiels à nos concitoyens, en tous points du territoire ».
Vice-présidents : distribution des rôles Parmi les 8 dossiers à l’ordre du jour pour les 66 élus (dont 37 nouveaux) de ce Conseil départemental, un volet important se détache, celui de l’attribution et de la désignation des domaines de compétences pour les Vice-présidents. Le dossier, voté à l’unanimité, a défini les postes d’élus aux différents volets stratégiques de la politique locale. Ainsi, Christine Bost (première Vice-présidente) assurera le « développement des territoires », Isabelle Dexpert (élue en binôme avec Jean-Luc Gleyze) s’occupera du volet jeunesse, sports et vie associative. Bernard Castagnet, vainqueur devant Yves d’Amécourt sur le canton du réolais (le candidat de droite avait été un temps pressenti pour occuper le fauteuil de Président), s’est vu chargé de l’attractivité territoriale, du développement économique et du tourisme. Jean Marie Darmian, précédemment trésorier sous la présidence de Philippe Madrelle, reste aux finances et prend en charge les fonds européens. Enfin, parmi les compétences emblématiques, on retrouve Matthieu Rouveyre à la communication et aux accès numériques.
De nouvelles voix s’élèventLes différentes commissions et leurs attributions ont également été votées à la majorité, de même que plusieurs dossiers très techniques comme les indemnités des conseillers départementaux, vivement discutée par un tout nouvel arrivant dans l’hémicycle : le Front National, par la voix de Grégoire De Fournas, qui avec Sonia Colemyn a conquis le canton du Nord-médoc le 29 mars dernier. « Nous aurions souhaité que les élus baissent leurs indemnités, parce qu’ils doivent aussi subir cette crise dont ils sont en partie responsables ». Christine Bost s’est à son tour fendue d’une question au binôme FN : « est-ce que les deux conseillers FN veulent renoncer à leurs indemnités ? », a-t-elle demandé. Réponse timide… beaucoup moins que celle d’Alain David, maire de Cenon, à l’égard d’un FN qui s’est senti « écarté » des groupes formés de 3 élus destinés à se répartir les différentes compétences, affirmant que les « voix appartiennent à ceux qui les ont obtenues ». « C’est une honte que de provoquer ainsi la République dans cette assemblée », s’est insurgé Alain David. Avant, nous étions entre républicains, aujourd’hui je constate et déplore une nouvelle façon de faire de la politique ». « Personne n’est propriétaire des voix qu’il a obtenues, et aucun élu ne peut en revendiquer la propriété », a par ailleurs affirmé Jean-Luc Gleyze, pragmatique.
En dehors de ces quelques incartades, l’ensemble des 8 dossiers a été voté. La prochaine séance plénière, qui se tiendra le 30 avril prochain, risque d’apporter quelques réponses politiques plus centrées sur les finances générales.