Après les poubelles vertes, grises et jaunes, ce sont les bornes de compostage qui s’apprêtent à prendre une place importante dans notre quotidien. À partir du 1er janvier 2024, le compostage des déchets alimentaires devient obligatoire pour l’intégralité des professionnels, comme le prévoit la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) de 2020. Pour les particuliers, les collectivités territoriales doivent développer des solutions de compostages accessibles par tous leurs habitants.
Ce 11 décembre, Patrick Labesse, vice-président délégué à la collecte, tri et valorisation des déchets de Bordeaux Métropole, a réalisé un point d’étape sur sa politique de gestion des biodéchets. L’occasion d’annoncer plusieurs nouveautés pour 2024.
1700 bornes de déchets alimentaires d’ici 2026
Suite à une expérimentation menée à Mérignac, la Métropole a décidé de mettre en place, à partir du deuxième semestre de l’année 2024, des bornes numériques de compostage dans les secteurs de Nansouty, Bègles, Floirac et Bruges. « Elles prendront la forme d’un abri avec 2 bacs, explique Patrick Labesse. On a constaté à Mérignac que la qualité des déchets et la propreté autour de l’abri étaient bonnes. »
Si la métropole ne se fixe pas d’objectif de poids de déchets récupérés, 1700 bornes de ce type seront mises à disposition des métropolitains d’ici 2026. Des agents de la métropole seront déployés au fur et à mesure de l’installation des bornes pour accompagner les habitants dans leur compostage et expliquer le fonctionnement des interfaces numériques. Pour accéder aux abris de compost, il faudra récupérer une carte d’accès auprès de la Métropole.
10 000 composteurs individuels distribués
Aujourd’hui, des centaines de composteurs collectifs sont installés aux quatre coins de la métropole, sur l’espace public ou au sein d’établissements privés. En collaboration avec certains bailleurs, des composteurs sont intégrés à certaines résidences collectives.
Des bornes mobiles sont également disponibles dans l’hyper-centre de Bordeaux. Sous forme de triporteurs, elles s’installent deux fois par semaine pendant 2 heures dans trois quartiers différents. « Il est possible qu’on étende ce système pour répondre aux problématiques de circulation », estime Patrick Labesse.
Autre option, les habitants peuvent récupérer des composteurs individuels, distribués lors d’évènements gratuits. Pour 2024, la Métropole lance une livraison à domicile de composteur individuel à qui le demande. Entre 2022 et 2023, le nombre de composteurs distribués est passé de 5000 à 10 000.
Un retard à rattraper
Pour ce qui est des professionnels, Bordeaux Métropole travaille avec la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) pour s’adapter aux besoins des entreprises. Néanmoins, le temps presse pour ces dernières, qui devront trouver un bac pour leurs déchets alimentaires dès le 1er janvier. « L’espace public est un frein, il faut de la place et des sols qui puissent supporter le poids des bornes » explique le maire de Carbon-Blanc. Il admet d’ailleurs être « en retard » par rapport aux autres métropoles.
Des poubelles grises de moins en moins remplies
Avec ce réseau de composteurs, Bordeaux Métropole souhaite avancer vers son objectif de baisse de 15% des ordures ménagères d’ici 2030 (par rapport à 2010) et sa « sortie de la poubelle grise ». Depuis janvier 2023, le nombre de déchets jetés dans la poubelle grise a baissé de 6%. Dans le même temps, le nombre d’ordures mises dans la poubelle verte a augmenté de 4%. Prochainement, une seule collecte des déchets de la poubelle grise sera faite par semaine au lieu de deux.