« Mon travail est un mélange de réalisme, d’abstraction et de classicisme. Ce que j’essaie, c’est d’aller à contre-courant des tendances actuelles de l’art ». Cette approche de l’oeuvre, telle que l’esquisse Claudio Bravo lui-mëme, dont on comprend la place qu’a joué à 26 ans la découverte au Prado d’un Velasquez ou d’un Zurbaran, elle vous saisit dès la découverte de l’exposition, en manière de rétrospective, présentée à Biarritz. Un choc, une rencontre émerveillée, l’alliance d’un dessin millimétrique, d’une imagination féconde, de sensualité retenue comme celle qui émane de la toile « Le Devin », devant laquelle l’esprit vagabonde, des « Quatre couleurs amicales » aux plis de maîtres flamands, ou du « Drap Vert »,des « Olives » aussi, dont la délicatesse des couleurs témoigne, à la fois, de l’acuité du botaniste et du talent du photographe. Oui! Un émerveillement qu’autorise la contemplation des natures mortes ou du « Turban rouge » l’un de ces premières toiles peintes au Maroc, où Bravo vit et crée, entre Tanger et Taroudant. Cinquante quatre toiles qu’il faut prendre le temps d’admirer et que nous avons le privilège de voir après qu’elles aient traversé l’Atlantique; l’exposition ayant été montrée au grand musée d’art contemporain de Monterrey, au Mexique, de janvier à avril dernier. Coup de chapeau, pour la circonstance, à la Direction des Affaites Culturelles de la ville de Biarritz et à ceux qui ont mis en scène cette rétrospective qui exigeait, à la fois, assez d’espace et une recherche d’éclairages, susceptibles de magnifier des toiles, pour la plupart de grand format. Sans jeu de mots, bravo donc pour cette entreprise si réussie.
Joël Aubert
Infos pratiques: exposition tous les jours jusqu’au 30 septembre de 11h à 20h (une chance) sauf le mardi. Renseignements: office de tourisme: 05 59 22 37 10 (www.biarritz.fr)