Classement de Saint-Emilion : les trois châteaux déchus poursuivent le combat judiciaire


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Classement de Saint-Emilion : les trois châteaux déchus poursuivent le combat judiciaire

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/08/2013 PAR Nicolas César

Cette remise en cause du classement de Saint-Emilion effraie dans ce haut lieu de la viticulture bordelaise. Si les trois châteaux déchus gagnent, c’est tout les autres qui pourraient en subir les conséquences… « Justement, notre but n’est pas de faire annuler le classement », rappelle Emmanuel Boidron, co-propriétaire du château Corbin-Michotte, qui était classé depuis 1955, date du premier classement de Saint-Emilion. « Nous demandons à l’Inao de rouvrir les dossiers des trois plaignants et de constater les erreurs et oublis (points pour les parkings, chambres d’hôtes…) nous concernant. Jusque là, nous n’avons pas été entendus », poursuit-il. Si les châteaux sont reclassés, ces derniers promettent d’annuler leurs poursuites. « Nous sommes obligés d’attaquer le classement, car pour nous, c’est un préjudice énorme. Le prix du foncier a baissé de 10 à 15 millions d’euros. Et, commercialement, c’est difficile d’expliquer à nos clients que nous ne sommes plus grand cru classé et que ce n’est pas définitif », se défend Emmanuel Boidron. Dans un conseil d’administration du 21 mai 2013, le conseil des vins de Saint-Emilion a voté une nouvelle enveloppe budgétaire supplémentaire de 15 000 euros pour défendre ce classement dans « l’intérêt collectif ». Une position incompréhensible, selon Emmanuel Boidron, au regard de l’ampleur des « enjeux financiers ».

Y-a-til eu conflit d’intérêts ?Une plainte a également été déposée au tribunal administratif de Bordeaux pour contester la validité de ce classement. Le prix des bouteilles d’un domaine primé peut largement augmenter,  tout comme le prix du foncier. Pour mémoire, derrière la plainte contre X, ce sont deux figures locales qui sont visées et accusées d’être juge et partie. Il s’agit d’Hubert de Boüard, propriétaire de château Angélus, promu en 2012 premier grand cru classé A, le plus prestigieux rang de ce classement et président du groupement des grands crus classés de Saint-Emilion. Les plaignants lui reprochent de gérer en parallèle une structure de conseil dans le domaine viti-vinicole, qui a conseillé sept châteaux promus ou maintenus dans le classement 2012. La deuxième personnalité est Philippe Castéja, membre du comité national de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et propriétaire du château Trottevieille, maintenu au rang de premier grand cru classé B. « Tous deux sont membres du comité national de l’Inao, l’Institut national de l’origine et de la qualité », souligne Me François de Contencin, l’avocat des trois viticulteurs. De son côté l’INAO, par la voix de son directeur assure que « l’on a écouté » les châteaux et « expliqué et commenté la procédure ». Révisé toutes les décennies, le palmarès des vins de Saint-Émilion est de plus en plus contesté. Le précédent classement, établi en 2006, avait tout bonnement été annulé par la justice, pour rupture du « principe d’égalité de traitement entre les candidats ». Les plaignants qui avaient obtenu cette décision étaient les mêmes que ceux qui dénoncent aujourd’hui le conflit d’intérêts…

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