Budget et environnement fâchent au conseil


Claude Hélène Yvard

Budget et environnement fâchent au conseil

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/01/2017 PAR Claude-Hélène Yvard

Comme on pouvait s’y attendre, suite au débat sur les orientations budgétaires du mois de décembre, ce premier conseil municipal de Bordeaux dont le budget primitif était inscrit à l’ordre du jour, s’annonçait long et vif en débats. C’est sur le rapport en matière de développement durable de 2015, que les écologistes Pierre Hurmic et Delphine Jamet ont ouvert le bal. La majorité a défendu le bilan des actions développées en 2015  par la municipalité sur les économies d’énergies (34 %) la consommation d’eau en forte baisse, le recours accru aux énergies renouvelables, – 23 % sur l’éclairage public. Les deux élus ont dénoncé sans mâcher leurs mots « un rapport baclé, truffé d’erreurs, avec des indicateurs faux, alors que ce rapport doit répondre à deux objectifs: la réduction des énergies fossiles et la lutte contre le réchauffement climatique ».
Il s’en est suivi un long débat où majorité et opposition se sont affrontés, où chacun a défendu ses positions, sans omettre de lancer quelques salves dignes parfois de celles du café du commerce. La majorité a argumenté sur ses réussites en citant par exemple l’expérimentation des familles à énergie positive, le premier forum de l’alimentation durable, ou encore la clause d’insertion sociale. Le socialiste Vincent Feltesse note dans ce rapport  » l’insuffisance de ces mesures » . Les écologistes estiment que le rapport de développement durable présenté par la majorité indique que la part des énergies renouvelables diminue à Bordeaux. Sur ce point la ville régresse. Michel Duchêne s’est emporté considérant le duo écologiste comme des « enfants gâtés de la politique ».  Ambiance. Ce long chapitre consacré au développement durable ne fut qu’un hors d’oeuvre, le menu qui allait suivre était plus copieux avec les dossiers financiers dont le budget primitif.

Pas d’augmentation sur les taux d’imposition

« L »année  2017 est marquée par la poursuite de la baisse des dotations de l’Etat, entamée en 2013. Cela représente une diminution de 74 millions d’euros depuis cette date, soit l’équivalent de 20 % du budget de fonctionnement. Pourtant nous présentons un budget ambitieux et contraint », indique Nicolas Florian, l’adjoint aux finances. « Il faudra veiller à la plus grande vigilance en  matière de recettes. »
Le budget primitif s’élève à 454,82 millions d’euros en dépenses. Les grandes masses s’établissent de la façon suivante : 341 millions d’euros pour le budget de fonctionnement dont 139 de masse salariale (en  légère hausse en raison de la hausse d’indices voulue par l’Etat). L’investissement, en baisse, représentera 82 millions d’euros. Le vrai débat, comme on s’y attendait, a concerné la capacité de désendettement de la ville. Pour la majorité, on passe suite aux transferts de charges d’équipement à la Métropole (le Grand Stade en particulier) de 13 ans à 7,2 ans de durée nécessaire pour rembourser les emprunts. Avec l’imputation en section d’investissement de la part de l’attribution de compensation correspondant au coût de renouvellement des investissements transférés, le taux d’épargne brute sera de 9,17 % des dépenses réelles de fonctionnement et donc, la capacité de désendettement à la fin d’exercice de 7,2 ans. Ce point de la dette fait toujours débat entre majorité et opposition. Matthieu Rouveyre considère la Ville comme une des plus endettées de France.  Il estime que « la présentation des chiffres masque le poids réel de la dette et le taux d’endettement par habitant ». Pour l’élu socialiste, elle atteint 905 euros par habitant, un chiffre que réfute toujours le maire de Bordeaux. Matthieu Rouveyre propose de faire appel à l’estimation d’une agence de notation neutre. La proposition n’a pas été retenue.
Côté fiscalité, « en 2017, les taux d’imposition de la taxe d’habitation et des taxes foncières n’augmenteront pas. Seule une majoration de la taxe d’habitation de 20 % sur les résidences secondaires sera appliquée. » Les résidences secondaires représentent 4900 logements sur 133 000. Cette majoration devrait pourtant permettre une hausse des recettes fiscales estimée à 1 million d’euros, a précisé Alain Juppé, lors du point presse d’avant conseil. Tout le monde est d’accord avec cette mesure, sauf le front national. Le budget primitif prévoit aussi une stabilité des droits de mutation à 18 millions d’euros, une hausse des recettes de stationnement en raison de l’extension du périmètre. Après deux exercices sans avoir recours à l’emprunt, la municipalité fera appel à un nouvel emprunt.

Des subventions en baisse

Le budget consacré aux subventions s’élevera à 39,57 millions d’euros, en très légère baisse. L’opéra de Bordeaux représente les deux cinquièmes de ce montant soit 16,3 millions. Certaines associations, notamment à caractère social, voient leur budget maintenu. Vincent Feltesse dénonce une baisse de ce budget consacré aux associations et en particulier la diminution de 15 % à Arc en rêve, en raison de leurs réserves financières importantes. Les élus socialistes, écologistes et frontistes, avec chacun leurs arguments ont voté contre ce budget primitif.

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