Ce mardi à l’Espace Culturel Treulon, à Bruges, la salle était pleine de candidats potentiels à l’accession de l’un des 52 logements prévus dans le cadre du projet d’îlot A7, situé sur le terrain communautaire de la rue Alfred Bert. Cette zone près du Lac prévoit d’ailleurs d’acceuillir jusqu’à 600 logements d’ici à 2020. Le projet, initié par la SEMIB (Société d’Economie Mixte de Construction de Bruges, qui détient d’ailleurs près de 86% du parc de logements sociaux de la ville) il y a un an et demi, a pour objectif de proposer des logements T2, T3 ou T4 compris entre 170 000 € et 210 000 € avec garage attenants, pour une « maison individuelle » de 90 m2.
Des conditions d’accession assoupliesLe tout sous un certain nombre de conditions. Seront ainsi favorisées les familles résidentes de la ville de Bruges au plafond de revenus compris entre 26 000 euros pour une personne seule et 83 200 euros pour 8 personnes et plus. Ce chantier, qui devrait faire l’objet entre mars et mai prochain d’une phase de consultation des entreprises de construction et dont les travaux doivent démarrer en octobre après le choix des acquéreurs, est aussi une réponse de la municipalité à une demande toujours plus forte de logements à des prix accessibles. « Notre but est de garder ces familles de jeunes locataires qui partent vivre dans le Médoc pour avoir accès à la primo-accession », affirme Brigitte Terraza, maire de Bruges. « L’emplacement est stratégique, les familles seront à deux pas de la crèche, de l’école maternelle et du collège, et proches de la future station du tram-train du Médoc. A Bruges, les prix fonciers oscillent entre 3800 et 4000 euros le mètre carré, ce qui revient entre 350 000 et 400 000 euros pour l’achat d’une maison neuve ».
Ces logements seront cependant en « accession sociale », et donc non décomptés dans le nouveau quota des logements sociaux demandés aux communes. Le seuil a été récemment fixé à 25%, Bruges n’en compte que 21%, une pénalité de 70 000 euros lui sera donc attribuée. Il sera donc important pour la commune de continuer à créer ce type de projets. Déjà, les 52 logements, au vu du nombre de personnes présentes dans la salle, sont sûrs de trouver preneurs. Un autre projet est déjà prévu sur le petit Bruges et comprendra 110 logements dont 45 en accession. Pour attirer ces familles vers cette nouvelle alternative, un partenariat avec la Caisse d’Epargne autorise aux futurs acquéreurs l’ouverture d’un PSLA (Prêt Social Location Accession) qui leur confère plusieurs avantages pami lesquels une TVA réduite, l’exonération de la taxe foncière pendant 15 ans et une garantie de relogement en cas de litige.
Une demande forteTous ces avantages sont vus d’un bon oeil par Thomas Solanas, mari et père de 2 enfants, qui prend des notes avec attention. « Je suis déjà en location juste à côté, sur le secteur d’Arc-en-ciel. Je trouve que c’est une bonne proposition, c’est une alternative qui pourrait être intéressante pour nous ». Liliane, elle, reste indécise. « Je touche le RSA et je reçois des aides des APL pour payer mon loyer. Mon but, ce serait d’investir, de se dire qu’on paye quelque chose pour nos enfants plus tard. Mais je ne suis pas sûre de pouvoir être éligible à cette offre qui, pour moi, ne relève pas vraiment du logement social puisqu’il faut de toute façon remplir des conditions strictes ». Comme tout le monde, elle tentera quand même de constituer un dossier de demande d’accession, à retourner à la SEMIB avant le 31 mars.
Le projet a bénéficié d’un bon « coup de com' » : 1200 familles ont reçu une invitation pour cette présentation « officielle » avec leur dernière quitance de loyer. Une initiative inscrite dans le programme électoral de Brigitte Terraza, et qui a tout de suite intéressé les habitants de la commune. « C’est un projet a fort potentiel. On a reçu une centaine de lettres de personnes intéréssées par l’accession. Même avant le départ des travaux, le projet revêt un intérêt certain ». Avant même d’être construit, l’îlot A7 attire donc déjà tous les regards, y compris au niveau de son nom, destiné à être changé. « On a proposé à des élèves de CM2 un concours pour donner un nom original à ce nouveau projet. Les résultats sont attendus pour le mois d’avril », confirme la maire. Les bâtiments, eux, sortiront de terre fin 2016. Sur les 600 logements futurs qui pourraient voir le jour sur la zone du Tasta, 30% sont à caractère social.