Vincent Hoffmann-Martinot ne s’en cache pas. Le directeur de l’Institut d’études politiques de Bordeaux compte bien faire rimer le verbe grossir avec séduire. « Je me bats pour avoir les meilleurs étudiants. On recrute nos élèves au niveau national et international. Nous sommes dans un contexte de compétition très fort. C’est pour cela que nous allons doubler notre surface, augmenter notre capacité d’accueil et mieux adapter nos locaux aux attentes des étudiants ».
Hier, Vincent Hoffmann-Martinot a posé la première pierre de l’extension de Sciences Po Bordeaux en présence de plusieurs personnalités locales, dont le recteur, le maire de Pessac et le président de la Région Aquitaine. Ces travaux, qui viennent de débuter et qui s’achèveront à l’automne 2015, vont porter la capacité d’accueil de l’IEP de 1850 à 3000 étudiants et la surface totale du bâtiment de 8400 m2 à 15 200 m2. Un presque doublement de taille qui va s’opérer uniquement en hauteur. Patrick Baggio,l’un des architectes à l’origine du projet, précisait hier : « Nous étions conscients qu’il fallait ménager l’avenir. Nous ne voulions pas bloquer le terrain et empêcher d’autres futures extensions ». C’est donc le choix de la surélévation d’un étage du bâtiment existant qui a été fait.
« Au cœur de la fabrique des élites en sciences humaines »Parmi les priorités du cabinet d’architectes en charge du projet, la notion de vie et d’espace. « On a constaté qu’actuellement la vie de l’établissement se passe dans 100 m2. Dès le départ, on a voulu fabriquer autre chose ». C’est ainsi qu’a été conçue une grande nef centrale qui prend appui sur les patios actuels. Patrick Baggio la présente comme l’âme du nouveau bâtiment. « Là, les élèves auront des lieux pour vivre ensemble. Notamment une cafétéria et une grande bibliothèque qui sont des articulations fortes de l’ouvrage ». Notons au passage que l’IEP envisage d’ouvrir l’accès à cette bibliothèque au public extérieur.
Plusieurs discours ont été prononcés à l’issue de la cérémonie de la première pierre. On retiendra notamment quelques passages de celui du président de Région (Région qui finance en partie les 25 millions d’euros de travaux). « Ce projet, je l’ai voulu très fortement. Pas simplement parce que je suis moi-même un ancien étudiant de Sciences Po et que je suis attaché à ce type de formation supérieure. Mais aussi parce que je sais que nous sommes ici au cœur de la fabrique des élites en sciences humaines ». Et Alain Rousset d’ajouter : « Une grosse partie des élus et des dirigeants de la Région ont été formés à Sciences Po. Aujourd’hui, alors que le monde politique s’est dissocié de la vie réelle, le rôle d’un IEP va donc bien au-delà de celui d’une simple école. Il doit permettre de ressourcer les élus ».