Bordeaux refuse de privatiser son aéroport


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Bordeaux refuse de privatiser son aéroport

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Publication PUBLIÉ LE 05/03/2015 PAR Nicolas César

En Aquitaine, les élus ont en tête le « mauvais » exemple, l’aéroport de Toulouse. Fin 2014, un groupe chinois a acquis 49,9% de la société d’exploitation de cet aéroport. Résultat, les collectivités locales ont perdu la maîtrise d’un excellent outil de développement territorial. « L’aéroport n’est pas juste un lieu de mobilité. Il faut, par exemple, pouvoir garder du foncier pour les entreprises aéronautiques qui se développent à Mérignac. Nous savons bien que c’est l’activité industrielle est la plus créatrice d’emplois », met en avant Alain Anziani, le maire de Mérignac. « Cette privatisation est d’autant plus exclue que la gestion publique fonctionne bien », rappelle Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine. En effet, « sixième aéroport français, l’aéroport de Bordeaux a connu une sixième année de hausse consécutive de son trafic en 2014, avec près de 5 millions de passagers, soit une hausse de 7%. C’est la plus forte augmentation parmi les aéroports français », a indiqué Pierre Goguet, le président de la CCI de Bordeaux. « Le mot privatisation ne me fait pas peur, en tant que chef d’entreprise, mais nous devons garder la maîtrise de cet outil stratégique pour la région », ajoute-t-il.

Les collectivités locales se disent prêtes à acquérir 10% des parts de l’EtatActuellement, l’aéroport est détenu à 60% par l’Etat. Les 40% restants étant répartis entre la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux et les collectivités locales (Région Aquitaine, département de la Gironde, Bordeaux Métropole, villes de Bordeaux et de Mérignac). Les différents élus aquitains présents (Alain Anziani, Alain Juppé, Pierre Goguet, Alain Rousset et Alain Charrier pour le Département) se disent prêts à « se porter, dès à présent, acquéreurs de 10% plus une voix des parts de l’Etat, afin que la majorité du capital reste publique et soit détenue par les acteurs publics locaux ». Une lettre a été adressée à ce sujet le 16 février au Premier ministre, Manuel Valls. « Nous souhaitons que les collectivités restent majoritaires », a défendu Alain Juppé, soulignant le rôle majeur de l’aéroport en matière de « développement industriel » et sa « forte dimension militaire », avec la présence de 3.000 militaires du Commandement des forces aériennes de la Base aérienne 106. « En France, on a l’impression que les contingences budgétaires prennent aujourd’hui l’ascendant sur les impératifs de la puissance publique », souffle Alain Rousset, déterminé à préserver l’aéroport dans le giron public. 

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