Bordeaux : le séisme Juppé


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Bordeaux : le séisme Juppé

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/06/2007 PAR Joël AUBERT

Certes la Gironde rurale avait donné le ton, victoire de la socialiste Martine Faure en langonnais, de Philippe Plisson en Blayais, de Pascale Got en Médoc mais l’incrédulité était la plus forte, alors que circulaient les bruits de décomptes défavorables à Alain Juppé. La confirmation ne tardait pas à venir, plaçant le maire de Bordeaux devant l’obligation de tenir parole, c’est à dire d’annoncer qu’il démissionnait du gouvernement. Il ne tarda pas à le faire, avec dignité, en rendant hommage à son adversaire. Cette défaite survient donc au moment où Alain Juppé semblait promis à un rôle éminent dans un ministère aux très larges compétences. Sonne-t-elle la fin d’une carrière politique promise aux plus grands destins et interrompue par la justice avant de retrouver à Bordeaux un second souffle? Le maire a promis de réunir sa majorité municipale sans tarder et d’évaluer, avec elle, une situation marquée par la percée de la gauche dans sa ville.

Bordeaux s’était donnée à Ségolène Royal et n’avait pas placé Alain Juppé au niveau que l’on aurait pu imaginer au premier tour des législatives. Le vote du second étaie l’hypothèse d’un changement profond de la sociologie de la ville qui a gagné des habitants et rajeuni son corps électoral; le score de François Bayrou avait, lui-aussi, révélè le renouvellement du corps électoral de la capitale régionale. On était décidément bien loin de la ville endormie qui assurait, bon an mal an, les réélections de Chaban. Alain Juppé est aujourd’hui la victime paradoxale du renouveau de Bordeaux. Le moment venu, il devra également s’interroger sur l’oportunité de son retour accéléré dans la ville. Cette façon de forcer le calendrier, l’an passé, n’avait pas été du goût de tout le monde, y compris à droite. En répétant à l’excès qu’Hugues Martin son suppléant, l’homme qui avait tenu la mairie en son absence, serait le député il a fourni des arguments à Michèle Delaunay qui les a utilisés avec vigueur et une réussite quand même inattendue. Le paysage politique bordelais est donc entrain de changer. La gauche commence à croire qu’elle peut l’emporter l’an prochain. Et ne demandez pas à Alain Rousset, le président du conseil régional, brillamment élu hier, s’il « y pense » en se rasant. il pointe le doigt vers le Palais Rohan avant même d’être entré au Palais Bourbon.

 

Joël Aubert

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