Les destinations européennes sont les plus convoitées. Bruxelles (+70%,+3422 passagers) et Genève (+67,7%,+2074) enregistrent des affluences considérables. Les voyageurs se voient par ailleurs plus attirés par les côtes sud de la Méditerrannée. Marrakech, Casablanca et Tunis ont enregistré presque 10 000 passagers suplémentaires en mai 2007 par rapport à mai 2006. Le trafic international doit néanmoins principalement sa croissance aux lignes «low cost». On note ici une augmentation de quelques 18 000 passagers, soit +39,8%. Ceci notamment grâce aux nouvelles connections italiennes (Venise, Milan et Bologne). Les destinations nationales se retrouvent un peu moins privilégiées avec une baisse en mai de 1,5%. Leur bilan reste néanmoins positif avec, en cumulé depuis le début de l’année, une augmantation de +2,5%.
L’avenir des vols internationaux en question.
La question maintenant est de savoir combien de temps encore l’aéroport Bordeaux-Mérignac, avec les moyens et locaux actuels, sera en mesure d’accueillir ce nombre croissant de vols et de passagers. «Nos capacités actuelles devraient permettre d’assurer une bonne gestion du trafic national jusqu’à 2015, le trafic international par contre a dépassé nos prévisions; il nous faut effectivement trouver assez rapidement une solution, parce que les difficultés sont de plus en plus nombreuses.» explique Pascale Personne, directeur de l’aéroport.
La naissance de la Société Aéroportuaire de Bordeaux Mérignac, le 20 avril dernier, qui entraîne le passage à un mode de gestion plus autonome, laisse afficher néanmoins un certain optimisme. Sa fondation marque la fin d’un régime de concessions renouvelées, accordées par l’Etat à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux depuis 1931. Le capital actionnaire de l’aéroport appartient désormais à l’Etat (60%) ainsi qu’aux cinq collectivités locales (Conseil Régional d’Aquitaine, CUB, Conseil Général de la Gironde, la ville de Bordeaux, Mérignac), le reste gardé toujours par l’ancien concessionnaire. (1) Une diversification de sources de financement indispensable, selon la CCI, pour accroître les performances au niveau du service des usagers. «Ce changement va redynamiser et moderniser la gestion de l’aéroport, les collectivités vont être notamment plus impliquées dans ses affaires et se sentiront, par conséquent, directement concernées par son développement.» souligne M. Personne. Le nouveau mode de gestion devrait permettre une plus grande visibilité pour réaliser les investissements nécessaires, répondant aux besoins des passagers. Bordeaux-Mérignac devient ainsi le troisième aéroport, après Lyon et Toulouse à entrer dans une telle logique d’entreprise.
En ce qui concerne les démarches envisagées en vue de la Coupe du Monde de Rugby, les supporters irlandais de rugby, qui verront leur équipe nationale jouer à deux reprises à Bordeaux, pourront certainement se réjouir au fait d’une augmentation prévue du nombre de vols directs entre Bordeaux et Dublin. Les supporters de rugby canadiens, dans la même situation pourtant, devront se satisfaire d’un vol par semaine seulement, assurant la connection Bordeaux-Montréal.
Tram: «terminus – Aéroport Bordeaux-Mérignac»?
On parle cependant de plus en plus fort du projet de prolongement des voies du tramway jusqu’à l’aéroport. «Effectivement, nous sommes en train de négocier avec la Communauté Urbaine de Bordeaux à ce sujet. Ce prolongement pourrait voir le jour éventuellement aux alentours de 2010-2012» nous déclare le Directeur de l’aéroport. La version la plus probable verrait néanmoins la création d’une «voie dédiée» vers la zone aéroportuaire avec des lignes de bus plutôt que celles du tramway.
Piotr Czarzasty
1.Lors de la réunion du Conseil de Surveillance de la Société Anonyme Aéroport de Bordeaux Mérignac le 28 juin, M. Laurent Courbu, président de la CCI de Bordeaux, a été nommé vice-président du Conseil et une Commission permanente d’audit a été créee qui est présidée par M.Dubourdieu Trésorier Payeur Général.