Il ne pouvait pas y avoir de plus bel hommage aux femmes, à celle disparue l’été dernier qui a vu naître ce beau lieu de culture, et à celles qui, aujourd’hui, portent les couleurs de cette médiathèque dont le rayonnement va bien au-delà des limites d’une petite ville appelée Blanquefort. Assia Djebar, première femme du Maghreb à entrer à l’Académie porte, en elle, l’immortalité de la culture berbère et la maîtrise éblouissante de la langue française. Faites vôtres cette phrase prononcée lors de son discours à l’Académie : » Mon français, doublé par le velours, mais aussi les épines des langues autrefois occultées, cicatrisera peut-être mes blessures mémorielles. » Songez qu’à 22 ans, elle publie en 1957 son premier roman » La soif » et qu’ ensuite son oeuvre, expression douloureuse de la condition des femmes, en premier lieu celles de son Algérie natale, entre effacements et poids de l’Histoire, lui ouvrira les portes d’une renommée internationale. Il faut avoir lu l’un de ses derniers ouvrages « la femme sans sépulture » pour aborder à la singularité d’un talent que l’âge épanouit et adoucit à la fois. C’est à la rencontre de cette personnalité hors du commun, trait d’union entre deux cultures, que Blanquefort nous convie vendredi à 19h à la médiathèque puis samedi 7 avril à 11 h.
J.A.