L’ambiance est celle des grands soirs. Le théâtre du Femina à Bordeaux, est complet, pour la venue de Bertrand Delanoë. Des jeunes agitent des drapeaux du MJS, Mouvement des Jeunes Socialistes. On trouve, sur les sièges, des plaquettes de soutien à Alain Rousset. Son slogan : « Une ville se décide ensemble ». Il est 20h10, la foule s’anime. Bertrand Delanoë, entouré d’Alain Rousset et de Michèle Delaunay fait son apparition sous les applaudissements. Les jeunes scandent aussi « Rousset ! Rousset ! Rousset !».
A la tribune, se succèdent les alliés du candidat PS : Vincent Morin du Parti Communiste, Pierre Hurmic des Verts, le nouvel atout de son équipe, Françoise Jeanson, ancienne présidente de « Médecin du Monde » et bien sûr, l’égérie de la gauche bordelaise, Michèle Delaunay. Cette dernière offre, sous les applaudissements, pour l’anecdote, un parapluie à Bertrand Delanoë, accueilli par une journée de pluie.
« Je ne me sens pas l’âme d’un envahisseur »
Alain Rousset est ensuite intervenu, moquantcontrairement à son habitude, son rival Alain Juppé. « Il paraît que le maire de Bordeaux a traité la ville en village gaulois, entouré des envahisseurs romains ? Je ne me sens pas l’âme d’un envahisseur » s’est-il exclamé. « Il résiste, mais contre quoi ? C’est le comble lorsque au niveau national, tout est entre les mains d’un même parti, d’un même homme » a-t-il ajouté. Le candidat socialiste a attaqué » les points faibles » de son adversaireà plusieurs reprises, déplorant l’absence de développement économique. « Si j’étais commerçant, je ne sais pas si je voterai massivement Rousset. Mais je sais que je voterai massivement contre Juppé » a-t-il affirmé.
Alain Rousset souhaite faire de Bordeaux la capitale de l’Aquitaine. Revenant sur le bilan de son adversaire, il a déclaré : « Bien sur la ville de Bordeaux a changé. Mais derrière les pierres blondes ? La vie des Bordelais n’a pas changé ».
Une victoire aurait un retentissement national
Le maire de Paris a succédé, sous les ovations, au candidat bordelais. Bertrand Delanoë a galvanisé la salle, avec un discours passionné. Il a d’abord rendu un hommage appuyé à Michèle Delaunay, qu’il avait précédemment soutenu. « Je ne pensais pas que son intelligence et son énergie soulèverait la montagne. Et pourtant elle l’a fait ». Le maire de Paris a attaqué le gouvernement de Nicolas Sarkozy, fustigeant la droite sur les questions du logement, du social et de la laïcité. Il a appelé à continuer ce changement « Une victoire à Bordeaux aura un retentissement national et une aura historique » a-t-il affirmé. Car, pour lui, il ne faut pas s’y tromper, « ces élections municipales seront politiques ».
Charlotte Lazimi
photo aqui: Bertrand Delanoé aux côtés de Philippe Madrelle