Bayonne: Muriel Pénicaud à fond pour les Universités des métiers


Félix Dufour

Bayonne: Muriel Pénicaud à fond pour les Universités des métiers

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 27/11/2019 PAR Felix Dufour

Le bâtiment de l’Université des métiers de Bayonne Pays basque de l’avenue Aritxague a belle allure, à proximité de l’autre université et du Conservatoire de Bayonne. Mais il est moins connu que ses voisins. Or, il s’agit d’une véritable pépite qui ouvre sur l’emploi comme a pu le constater la ministre du Travail Muriel Penicaud, après avoir tenu au préalable à rendre hommage aux militaires français victimes d’un accident d’hélicoptère au Mali.
C’est à l’invitation du président des Chambres de métiers Christian Stalter que la ministre s’est rendue dans cette université, dont la directrice est Françoise Ribeau-Aguire.  Elle y a d’abord présenté la nouvelle application internet « MoncompteFormation » qui doit favoriser l’accès des salariés à leur droit de se former. Car il s’agit d’un dû des entreprises à leurs salariés. Puis la ministre a passé deux heures à déambuler parmi les différents ateliers, de la coiffure aux métiers de bouche en passant par les ateliers de mécanique moto et auto. Dans ce dernier, le professeur Yves Castera, meilleur ouvrier de France depuis cette année, démontre aussi l’excellence de l’enseignement qui y est prodigué. Certes cette déambulation avait pour but de  prendre note de leur fonctionnement, mais aussi de s’informer des motivations de ces apprentis âgés de 14 à 29 ans dont le cursus peut s’étendre jusqu’à 5 ans.
Sans entrer dans le détail, elle aura constaté qu’il existe encore des résistances parentales de principe face à leurs choix. Par idées préconçues, mais aussi méconnaissance du marché du travail. D’autres, en revanche, choisissent cette filière soit sous forme de reconversion, soit dans le but de succéder au sein de l’entreprise familiale, comme une des rares jeunes femmes en l’atelier carrosserie.

« Les jeunes vont vers des métiers de passion »

À l’issue de cette visite, la ministre a fait part de ses impressions. « Je me suis rendue compte, qu’il y a des jeunes qui se dirigent aujourd’hui vers des métiers de passion, comme des adultes en reconversion aussi, et la perspective d’un emploi quaMuriel Pennicaud Bayonnesiment assuré à l’issue de la formation renforce un climat à la fois d’optimisme et de motivation. Grâce à la réforme menée, ce secteur est en pleine expansion. Cette visite est à la fois un encouragement économique, et il permet de vérifier que tout ce que l’on a fait fonctionne sur le terrain. Voir encore s’il y a des choses à faire pour aider à cette formidable chance qu’on a pour le pays: permettre à des entreprises de trouver les ressources dont elles ont besoin, et permettre à des centaines de milliers de jeunes de pouvoir choisir leur métier et démarrer dans la vie professionnelle avec quelque chose de solide. Car ce sont aussi des métiers où l’on peut évoluer toute sa vie. On est à peu près sûr que 30% des jeunes qui ont des CAP, Bacs pro, BTM vont devenir chefs d’entreprise. L’apprentissage est une école bien sûr de passion, d’excellence mais aussi d’entreprenariat qui offre beaucoup de perspectives. On a constaté qu’une entreprise sur deux dans le pays a du mal à trouver des compétences. C’est à la fois une formidable nouvelle pour l’emploi, à condition de mettre en place toutes ces formations. La loi permet de créer de nouveaux CFA et d’agrandir ceux existant en fonction des besoins. Et chaque fois qu’il y a un jeune et une entreprise qui veulent signer un contrat d’apprentissage, le CFA est assuré d’avoir le contrat de financement, d’aller de l’avant et se développer. On est en pleine phase de croissance sur l’apprentissage. Ainsi fin juin, on avait  458 000  apprentis. Il n’y en avait jamais eu autant en France. La croissance du nombre d’apprentis a atteint 2% dans les Pyrénées-Atlantiques au premier semestre, plus 8,4% au niveau national. On ne peut que constater que l’on est dans une dynamique. Il y a les chiffres, mais aussi il y a l’humain. Quand je vois ces jeunes passionnés, c’est encourageant. »

Malgré tout, pourquoi avoir enlevé les compétences à la Région qui connaît bien le terrain? « Le but n’est pas d’enlever quoi que ce soit à quiconque, coupe la ministre, et la Région fait toujours partie des partenaires. Cette réforme était d’enlever tous les freins qu’il y avait. Il y avait beaucoup de freins administratifs, financiers dans l’apprentissage, ce qui le faisait stagner voire baisser depuis bien longtemps. On a regardé avant tout, très méthodiquement sur le terrain en s’inspirant d’ailleurs des livres blancs des Chambres de métiers et avis des différents partenaires. Une des choses qu’il fallait lever était le financement. Maintenant la réforme elle dit quoi? Le jeune et l’entreprise signent un contrat d’apprentissage et sont sûrs de pouvoir le faire car le Centre d’apprentissage a de ce fait la garantie du financement. Ici par exemple à Bayonne, le Centre très dynamique peut s’agrandir, créer une section selon les effectifs. Le but est de changer d’échelle. Pour l’instant la loi n’a qu’un an, mais on a pu en constater les fruits dès le premier semestre. »

Les réserves du Conseil régional sur le transfert de compétence

Si André Garreta, le président de la CCI Bayonne Pays basque se réjouit que cette réforme « mette fin à une usine à gaz et s’oriente vers plus d’efficacité », le conseiller régional et élu bayonnais Mathieu Bergé (en arrière-plan sur la photo) est plus réservé sur le changement des compétences: « La Région l’avait jusqu’au 31 décembre 2019 et assumait totalement ce rôle en termes de compétence et de planification territoriale des centres de formation, puisqu’on finançait jusqu’à plus de 30% l’ensemble des CFA en Nouvelle-Aquitaine et jusqu’à 60% ici à l’Université des métiers de Bayonne où sur un financement de 21 millions d’euros la Région en a financé 15 millions. Le président Alain Rousset et nous élus, avons été surpris par ce projet de loi qui transfère cette compétence vers les branches professionnelles. Ça ne veut pas dire que les branches ne vont pas investir, mais au-delà de l’accompagnement des branches professionnelles, des CFA et Chambre de métiers on avait aussi une volonté d’aménagement du territoire. Il y avait une volonté de créer des centres de formations, non seulement dans des zones fortement urbanisées mais dans des zones où il pouvait y avoir de l’attractivité. Les branches auront une entrée uniquement métier en priorité , alors que nous, nous essayons d’avoir une entrée métier bien évidemment, mais aussi développement du territoire. Le fait de maintenir des populations dans les territoires les moins urbanisés, ça passe par avoir de l’emploi, mais aussi de la formation ».

Enfin, mais nous y reviendrons, le président national des Chambres de métiers s’est d’une part réjoui de l’excellence de l’université de métiers bayonnaise dont a été témoin la ministre, mais veut profiter de ce séminaire pour déployer un grand plan d’information à detination des établissements scolaires mais aussi…des parents. Vaste programme.

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