C’est « un territoire qui possède une réelle importance en terme d’attraction et d’économie. C’est aussi un des premiers du Département qui sera impacté par le vieillissement de sa population ». Autant de raisons pour Jean-Luc Gleyze de porter un intérêt tout particulier à ce coin de Gironde que beaucoup ne connaissent que quelques jours par an, comme lieu de villégiature. Mais parmi les grands dossiers concernant le Bassin, il en est un que même le vacancier le plus insouciant ne peut ignorer : les difficultés de circulation en période estivale pour accéder à ce site ou pour le contourner.
Des infrastructures routières insuffisantesEn cause, notamment, la voie directe jusqu’à Arcachon. Une question épineuse sur laquelle le Département a commencé à se pencher en engageant des études sur la partie départementale de la route concernée ; études dont le résultat ira compléter l’analyse initiée dans le cadre du Contrat de Plan État-Région pour la partie nationale. Car « il n’est pas concevable que des solutions soient trouvées pour la partie nationale de la route sans se préoccuper de l’exutoire sur la partie départementale », précise Jean-Luc Gleyze. Mais le problème n’est pas récent et il risque d’empoisonner la vie des automobilistes pendant encore quelque temps puisque l’État ne pourra pas faire part de ses résultats avant 2019.
Autre pierre d’achoppement, l’engorgement des voies de circulation existant sur le Bassin. À ce titre, le contournement, bien qu’intéressant, semble poser quelques problèmes de réalisation. « La maîtrise foncière appartient pour partie à certaines communes et on ignore comment elles deviendront actrices d’un projet comme celui-ci au travers de ces questions foncières », précise Jean-Luc Gleyze.
Demeure enfin le coût des travaux. « On est sur 40 millions d’euros d’investissement et le plan pluriannuel d’investissement du Département n’a, pour l’instant, pas été revu pour la mandature à venir. Il y a cependant un réel besoin d’amélioration sur le Bassin d’Arcachon. Nous allons réunir les acteurs concernés et voir comment on peut faire avancer le projet » poursuit-il. L’an prochain, un pacte territorial doit être signé entre le Département et les territoires afin de définir les priorités que le Département viendra financer. L’occasion, peut-être, de régler enfin la question.
Vers une nouvelle gestion des ports ? De passage sur le port de Larros, le Président du Département a également visité des chantiers navals dont Couach, premier constructeur français de yachts et échangé avec des ostréiculteurs.
En présence d’élus locaux, il a évoqué l’éventuel impact de la loi NOTRe sur la future gestion des ports : « le choix va se poser de laisser chaque collectivité infra-départementale gérer son port comme elle le souhaite, ou d’avoir une vision globale et stratégique de la gestion des ports dans le département et surtout sur le Bassin car c’est là qu’ils sont les plus nombreux ».
Une seconde option qui semble avoir l’assentiment, notamment, d’Olivier Laban, Président du Comité Régional de la Conchyliculture Aquitaine Arcachon et de Marie-Hélène des Esgaulx, Sénateur-Maire de Gujan-Mestras. « Nous sommes dans des périodes où nous avons appris à travailler ensemble, entre collectivités. Je prône une vision stratégique d’ensemble des ports avec négociations avec les professionnels implantés sur les ports et les collectivités concernées », poursuit-il. Un travail qui pourrait aboutir à la gestion des ports au travers d’un syndicat mixte, pour une mandature placée sous le signe de la discussion et de l’échange.
Quant à la question, sujet à polémique, des dégustations organisées par les ostréiculteurs dans leurs cabanes, et face au risque de voir « les parqueurs devenir des snackeurs », dixit olivier Laban, la solution consisterait peut-être à permettre aux collectivités de proposer, dans des cabanes jamais réappropriées à des ostréiculteurs, une offre complémentaire de produits autres que les traditionnelles huîtres et vin blanc, afin d’attirer les familles.
Une idée qui n’en est encore qu’au stade de la réflexion et qui ne règle pas le problème des ayants droit ni celui des critères prévalant au choix des ports qui pourront bénéficier de cette manne.
Une visite qui s’est terminée par un passage par le domaine de Certes-Graveyron, « un élément important du domaine départemental, amené à devenir un équipement phare du Département sur ce territoire » conclut le Président.