Si le public, principalement composé d’élus ou de personnels de villes et territoires labellisées « villes internet » était par nature, déjà sensible à son propos, Axelle Lemaire, s’est livrée, à travers la notion de « République numérique », à un véritable plaidoyer pour le développement des usages et services numériques sur et par les territoires. Affirmant sa «conviction que le numérique peut changer en bien la vie des gens, le fonctionnement des entreprises, des administrations et des services publics, à condition que ce changement se fasse dans l’accompagnement» ; elle imagine la « République numérique » qui permettrait « la remobilisation autour des valeurs collectives de liberté, d’égalité, et de fraternité, auxquelles le numérique peut donner une place centrale ». Une République construite « en réseau et dont le socle seraient les territoires » ; les élus étant selon elles les mieux placés pour « construire une citoyenneté plus active et permettre avec le numérique une démocratie directe renforcée ».
La nouvelle Agence du NumériquePour autant, la secrétaire d’Etat l’admet volontiers, « il y a un véritable enjeu autour de la formation des élus, parce qu’au delà de la question des infrastructures, qui est le pré-requis de toute politique numérique, l’heure est à la diffusion des usages et à l’inventivité des actions, que permet le numérique. » Mais, pour parvenir à cette République numérique, elle promet à son auditoire, qu’ « il n’y aura pas de politique publique intervenant par le haut, mais davantage un accompagnement des politiques issues des territoire».
Cet accompagnement sera d’ailleurs assumé dès ce mercredi 4 février par la nouvelle Agence du Numérique rattachée au Ministère de l’Economie, annonce Axelle Lemaire. Une Agence qui aura trois axes de travail principaux: le développement des infrastructures, le développement de nouveaux services et usages, et enfin la mobilisation des écosystèmes innovants, à travers le programme French Tech. L’idée ici étant de coordonner les actions entre Etat, territoires et écosystèmes numériques, pour une plus grande réactivité et cohérence des stratégies. Un rôle de l’Etat qu’elle conçoit en la matière, davantage comme un Etat qui accompagne mais surtout « qui identifie et diffuse les bonnes pratiques ou services de proximité qui auront été créés par les collectivités ».
L’Aquitaine une des régions les plus dotées en @robasesSur ce plan de l’identification des services et pratiques numériques des villes, village et territoires, une des tables ronde de la journée a mis en avant le partenariat entre l’association «Villes internet» avec le Commissariat Général à l’Egalité des Territoires ( CGET ex-DATAR), à travers l’outil numérique ATLAAS. Celui-ci recense en effet quelques 8000 services numériques créés par les collectivités locales à destination de leurs habitants, et met ainsi en lumière et en lien un réseau d’acteurs locaux de l’internet citoyen. Ce dynamisme fort des collectivités est à l’image du palmarès établis par Villes internet en 16 ans d’existence, comptant désormais plus de collectivités récompensées de 4 ou 5@, plutôt que de 1 ou 2 @. En bref, outre une mobilisation quantitative importantes des acteurs locaux, l’innovation mise en œuvre est aussi remarquable du point de vue qualitatif, note, Emmanuel Eveno, le président de l’association et du Jury villes internet.
L’Aquitaine d’ailleurs est une des régions les plus dotées en arobases, depuis 16 ans que le label existe. Une dynamique qui devrait perdurer puisqu’outre l’accompagnement proposé par l’Etat, la Région a choisi de consacrer 21M € au soutien de projets de services numériques à destination des citoyens, sur les 56M€ de fonds européens dédiés au numérique, dont elle a désormais la gestion.