Au GAEC Grangette, les crédits bas carbone


Sur leur élevage laitier en Haute-Vienne, Mickaël et Sébastien vont mettre en place des actions pour réduire les émission de GES et stocker plus de carbone

Mickaël et Sébastien vont mettre en place des actions pour réduire les émission de GES et stocker plus de carboneCorinne Merigaud

Mickaël et Sébastien vont mettre en place des actions pour réduire les émission de GES et stocker plus de carbone

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/11/2021 PAR Corinne Merigaud

Limiter les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique, telle est la démarche qu’ont initiée Sébastien et Mickaël, les deux associés du GAEC Grangette à Rilhac-Rancon. Des conseillers de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne ont établi un diagnostic de leur exploitation laitière grâce à Cap’2 ER afin de mettre en place des actions dans le cadre du programme « Ferme laitière bas-carbone » lancé, en 2020, par le CRIEL Nouvelle-Aquitaine.

En Haute-Vienne, les conseillers de la Chambre d’agriculture accompagnent les agriculteurs volontaires dans une démarche de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, à l’image du GAEC Grangette qui a adhéré, l’an dernier, à France Carbone Agri.

Une vingtaine de participants ont découvert, fin octobre, les actions programmées sur deux ans pour limiter leurs émissions de GES et stocker plus de carbone. Dans le cadre des lois Grenelle, la réalisation d’un diagnostic d’émissions de GES est obligatoire pour les personnes morales de droit privé employant plus de 500 salariés ainsi que pour l’État, les Régions, Départements, communautés urbaines, communes et communautés de communes de plus de 50 000 habitants. En parallèle, ils peuvent compenser partiellement leurs émissions en acquérant des crédits carbone et s’impliquer dans des projets. La somme versée contribue au financement d’un projet spécifique de réduction de GES ou de séquestration du carbone.

Un crédit carbone correspond à une tonne équivalent CO2 évitée par le projet. En moyenne, le gain carbone d’une exploitation est d’environ 500 tonnes équivalents CO2 à 30 €/ T de carbone. Le Centre régional interprofessionnel de l’économie laitière (CRIEL) espère diagnostiquer 300 fermes d’ici fin décembre et auditer la moitié des élevages d’ici 2023 soit plus de 1 200 pour répondre aux défis de Néo Terra et accélérer ainsi la transition agro-écologique. 

Le GAEC Grangette a accueilli une vingtaine de participants intéressés par la démarche bas carbone

Une ferme laitière performante

Les frères Grangette élèvent 106 vaches laitières qui produisent 1,3 million de litres de lait par an. Sur leurs 340 ha sont cultivés 186,5 ha de céréales (blé, maïs, tournesol, triticale, avoine, méteil) et 153,5 ha de fourrages (ensilage, prairies temporaires et permanentes, luzerne). L’exploitation est performante avec 11 500 kg de lait par vache, classée dans la Top Liste PLM 2020 des meilleurs élevages laitiers en termes de productivité et qualité de lait. Le premier vêlage est plutôt précoce à 26 mois (100 % en insémination) au lieu de 30 à 32 mois ici en moyenne. La ferme est autonome, une partie des céréales est vendue. Le lait est vendu 362 € les 1000 l depuis son passage au sans OGM en 2018 (prix de base 330 €) à la laiterie Chavegrand et à Lidl.

Le diagnostic CAP’2 ER a mis en avant des émissions de GES supérieures à la moyenne nationale (1,59 kg eq. CO2/l lait contre 1,01) et un taux de stockage carbone de 0,05 contre 0,13 en moyenne grâce aux prairies permanentes, l’empreinte carbone est à améliorer (1,51 contre 0,88). Un plan d’actions a été lancé avec des objectifs pour 2024. « Depuis deux ans, on ne laboure presque plus expliquent les associés, on gagne du temps, on économise du carburant et il y a moins démissions de GES. On s’est engagé dans la démarche bas carbone pour nous situer par rapport aux autres exploitations de Nouvelle-Aquitaine. Nos résultats sont un peu plus élevés car nos vaches ne pâturent pas, sauf les génisses, ce qui nous pénalise un peu. Cela pourrait changer à l’avenir si on nous le demande.» 

Les 110 vaches produisent 1,3 million de litres de lait par an sans OGM

Un département pionnier dans ce domaine

Le plan prévoit notamment 9 ha de luzerne pour remplacer les cultures de vente et des CIPAN, cultures intermédiaires qui captent l’azote. « Cela va nous pousser à faire des couverts pour ne plus laisser de sols nus l’hiver, être plus autonome en alimentation, on y faisait moins attention avant admet Sébastien. On va faire plus de cultures dérobées, du trèfle qu’on ensilera au printemps pour acheter moins d’aliments ». Quant aux crédits bas carbone, ils « ne misent pas dessus » mais espèrent « être rémunérés de leurs efforts par un coup de pouce. »

En Haute-Vienne, environ 200 éleveurs ont bénéficié de ce diagnostic. Pour le président de la chambre départementale d’agriculture, ils doivent saisir cette opportunité. « La Haute-Vienne est un peu pionnière, le but de cette journée était d’inciter les entreprises et les collectivités à alimenter ces crédits bas carbone vers l’agriculture en montrant qu’on a des pratiques déjà vertueuses et des marges d’amélioration. On contribue à capter une partie du carbone par nos prairies et cultures. On veut les inciter à rétrocéder leurs crédits carbone à France Carbone Agri ou à des éleveurs locaux. On souhaiterait que 80 % des éleveurs puissent en bénéficier. Ils pourraient toucher 3 000 à 5 000 euros ». D’autres exploitations seront ensuite concernées que ce soit en bovins viande ou productions végétales.

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