C’est un balcon dans un théâtre de verdure. Nous ne sommes pas dans une pièce de Shakespeare mais sur la route qui descend du col de Coupe, juste au-dessus d’Esparros. C’est le piémont. Précisément les Baronnies, petit pays de vallons et de bois, coincé entre les plateaux de Cieutat, de Lannemezan et les grandes vallées pyrénéennes. Il faut beaucoup de hasard et quelque destin pour découvrir ce vert paradis, tout proche des grandes routes et si loin de tout. Pour lutter contre l’exode de ses habitants vers la ville, le village d?Esparros n?avait-il pas imaginé dans les années 60 la première foire aux célibataires du monde ? De ce balcon, la vue caresse les forêts sur lesquelles court l’ombre bleue des grands nuages. Les bois d’Esparros ont accueilli le dernier charbonnier qui installait ses feux dans les clairières. Il y a bien longtemps que la fumée des fours ne s?élève plus au-dessus des hêtres. Au creux de la vallée, année après année, les arbres gagnent sur les prés. Mais si les sonnailles montent moins nombreuses,les toits d?ardoise luisent toujours à contre-jour.Au bord de la route pousse la pimprenelle.
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