« La politique du handicap en France est aujourd’hui bien mal en point pour ne pas dire en faillite »‘, a lâché Jean-Marie Barbier, président de l’APF dans son discours de clôture du congrès. Il n’a pas mâché ses mots devant la ministre, présente à ses côtés, Roselyne Bachelot. Il a dressé un bilan sans concession de l’application de la loi handicap de 2005. « L’écart s’est creusé et se creuse », a-t-il alerté. « Je ne partage pas cette vision même si beaucoup reste à faire », a de son côté répondu la ministre, lors d’une conférence de presse. Selon elle, des progrès considérables ont été enregistrés depuis l’adoption de la loi de 2005.
Roselyne Bachelot copieusement sifflée
« L’engagement de Nicolas Sarkozy de revaloriser l’allocation adulte handicapés de 25% entre 2007 et 2012 a été tenu », a rappelé la ministre devant un millier de personnes. « La situation de l’emploi des personnes handicapées s’est sensiblement améliorée ces derniers années. 49% des entreprises dépassent le taux de 6% de travailleurs handicapés et le nombre des enfants handicapés scolarisés a doublé en cinq ans », a martelé Roselyne Bachelot. Les 1 100 personnes handicapées présentes l’ont sifflée et huée à plusieurs reprises, estimant qu’il s’agissait là « d’effets d’annonces », de la « poudre aux yeux ». « Nous sommes dans le quantitatif et on ne regarde jamais le qualitatif. C’est ça le problème du politique aujourd’hui », analyse Jean-Marie Barbier. « Bien sûr il ne s’agit pas de nier les difficultés encore existantes, le chemin à parcourir est peut-être long « , a reconnu Roselyne Bachelot. « Mais ce qui compte c’est que notre mobilisation ne faiblisse pas », a-t-elle poursuivi. Or, les personnes handicapées attendent désormais des actes et non plus seulement de « belles paroles ». « Notre détermination ne faiblira pas », prévient Jean-Marie Barbier.
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