Après les attentats, les conséquences de l’état d’urgence en Dordogne


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Après les attentats, les conséquences de l'état d'urgence en Dordogne

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/11/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

Depuis une semaine, la France est en guerre, une guerre particulière avec un ennemi invisible. Les attentats de Paris du 13 novembre ont tué 130 personnes. La majorité sont des jeunes, d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années. La Dordogne n’a pas été épargnée avec la tragique disparition de Maxime Bouffard, jeune périgourdin de 26 ans, tué alors qu’il assistait au concert du Bataclan. Sa commune d’origine, le Coux et Bigaroque et son club de rugby  de Saint Cyprien lui ont rendu hommage cette semaine. Depuis le 14 novembre, la Dordogne, comme l’ensemble du territoire national, est en état d’urgence et pour une durée de trois mois. Que signifient  les mesures d’état d’urgence et leurs déclinaisons locales? Christophe Bay, le préfet de la Dordogne, a réuni les parlementaires et les maires pour les informer « sur l’état de la menace » et sur les mesures prises dans le département.

19 perquisitions administrativesLe préfet peut ainsi dissoudre les associations ou mouvement portant atteinte à l’ordre public, procéder à des perquisitions administratives, peut suggérer au Premier ministre des assignations à résidence, prendre des mesures de restriction des libertés publiques, de même que des mesures de couvre-feu, protéger les bâtiments publics ou privés, interdire toute ou partie du territoire à toute personne cherchant à entraver l’action publique, ou encore interdire des manifestations ou fermer des débits de boisson si elles venaient à troubler l’ordre public. Il a précisé qu’il y avait eu en Dordogne 19 perquisitions administratives dont une seule a donné lieu à des poursuites judiciaires mais qui n’a rien à voir avec le terrorisme. Il s’agit d’une fraude aux prestations sociales et du travail dissimulé. Les moyens ont aussi été renforcés : 250 gendarmes et une centaine de policiers sont en permanence sur le terrain. Le préfet a tenu a souligné le travail exemplaire des forces de l’ordre à l’occasion de cette réunion. Le préfet s’est engagé à exercer avec discernement ses mesures d’exception pour assurer la sécurité des Périgourdins. Il a rappelé que l’ordre public était une coproduction entre l’Etat, les services de l’Etat et les maires. Ce sont eux qui sont en première ligne. Ils sont invités à signaler toute situation qui leur paraîtrait anormale, tout changement de comportement, sans tomber dans la paranoïa ou la délation. 

Réactions fermes en cas d’infractions  Présent à cette réunion, le Procureur de la République, Jean-François Mailhes, a précisé que le Parquet aura une réaction ferme en cas d’infractions liées aux mesures d’état d’urgence. Par exemple, il prévient que les propos à caractère racistes, ou encore des propos publics faisant l’apologie du terrorisme, seront lourdement sanctionnés.  Ils seront aggravés si ces faits sont propagés par le net. Il se dit également très vigilant sur le respect des mesures dans le cadre de l’état d’urgence (fermetures de lieux et interdiction de manifestations). Le non respect d’une restriction de fermeture d’établissement, peut occasionner pour son auteur  deux mois de prison et 3 000 euros d’amende.


Les voyages scolaires peuvent reprendre Du côté des services académiques, il a été précisé que les sorties scolaires et voyages pouvaient reprendre à condition qu’ils soient signalés.  Il faut que la vie courante reprenne. Les craintes, les doutes, les divisions, c’est ce que recherchent les malfaisants. Ne tombons pas dans ce piège. Continuer à vivre sera notre plus belle victoire contre ces assassins ». Plusieurs élus dont les maires de Périgueux et de Bergerac se sont interrogés sur la conduite à tenir sur l’organisation de manifestions spontanées, par exemple les marches blanches. « De nombreux jeunes, notamment ont envie de se retrouver, d’exprimer leur ressenti. C’est la jeunesse de notre pays qui a été touchée vendredi.  » « Elles sont autorisées  dans la mesure où ces manifestations ne constituent pas une menace. » Malgré la gravité de la situation, soulignée par Germinal Peiro, le président du Conseil départemental, la vie doit reprendre ses droits.  » Nous devons continuer à aller de l’avant, à sortir, aller au restaurant, à organiser des concerts. « Il n’y a pas plus de risque en Dordogne que sur le reste du territoire. Nous devons continuer à vivre. Ce sera notre plus belle victoire contre ces assassins », a conclu le préfet.

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