Ce n’est pas son nom, ni celui de sa binôme d’EH Bai, Fabienne Ayensa, maire de Briscous sans étiquette, égrenée 7437 fois lors du dépouillement, dimanche, dans sa mairie de Saint-Pierre-d’Irube qui aura le plus satisfait Alain Iriart, contre les 2091 voix de son adversaire du Front national Dave Aguerre. (« Un accident dû aux mésententes à gauche ») Ce sont ces 45,40 % enregistré par la jeune classe abertzale constituée de Peio Etcheverry-Ainchart et Leire Larrasa à Saint-Jean-de-Luz face aux 54,60 % du tandem UMP Dubarbier-Juzan, certes à la faveur d’une mésentente au sein de la majorité du Conseil municipal de Ciboure, ou encore le beau score enregistré à Ustaritz.
Lundi dans son bureau de la mairie, Alain Iriart (ici dimanche à la mairie lors du dépouillement des bulletins) qui sera le seul représentant de la plateforme de gauche abertzale Euskal Herria Bai (Oui au Pays basque) que l’on peut classer parmi les nationalistes modérés, jeudi au Parlement de Navarre tenait une réunion. Stratégique avant le vote de la présidence ?
« Je le sentais venir depuis les municipales commentait-il. Nos propositions étaient en phase avec les problématiques, vivre, travailler et décider au Pays basque. Autour de cela, le logement, l’emploi et les transports dans le bassin de vie du Pays basque. Nous sommes pour une intercommunalité unique Pays Basque à fiscalité propre, afin que notre pays soit connu et reconnu et qu’il puisse prendre en main les compétences nécessaires à la satisfaction des demandes et des besoins du territoire Pays Basque ».
« Ce sont des messages que l’on entend aussi du côté du Conseil des élus, poursuivait-il; Il manque un petit déblocage politique. Nos propositions jusqu’à présent étaient entendues comme des propositions idéologiques, je pense que depuis dimanche les choses ont changé. Personnellement je pense que ce n’est pas le Conseil départemental qui doit être le levier de notre spécificité, mais le Conseil des élus. Le travail d’expertise doit se poursuivre en son sein et au Conseil de développement pour ensuite proposer un avis pour débat dans les communes et les intercommunalités ainsi qu’au Conseil départemental et avec nos concitoyens. Avec une officialisation de la langue basque. J’ai défendu seul cette idée pendant sept ans. Sur cette élaboration, nous avons été en avance jusqu’à présent au Pays Basque, il ne faut pas que nous prenions du retard. »
Seul contre tous, que peut peser Alain Iriart jeudi, face aux groupes qui se présenteront à la présidence au nom aussi d’un Béarn auquel il reconnaît évidemment la spécificité. Ce que Jean-Jacques Lasserre appelle un département bicéphale ? « Mon ambition est d’être la voix du Pays Basque ce jour-là et des 25 000 électeurs qui nous ont apporté leurs suffrages. Aussi j’envisage de me présenter au premier tour de la présidence. Ne serait-ce que par respect pour ces électeurs… ».
Il vient de le confirmer aujourd’hui après avoir consulté ses amis de EH Bai.