Ce 13 août, le concert terminal de l’Académie donné – le second en l’occurrence – dans une abbaye au complet a relevé cet extraordinaire défi et magnifié le travail d’un groupe de chanteurs et d’instrumentistes que le chef basque a su amener, déjà, à un très haut niveau. Et ceci sous l’oeil complice de Maryse Castets qui enseigne le chant au conservatoire régional de Bordeaux depuis treize ans et qui peut s’enorgueilir d’avoir formé des jeunes qui se produisent sur les meilleures scènes d’Europe, à l’Opéra Bastille comme à Covent Garden ou Berlin.
Inaki Encina Oyon dont Véronique Iaciu, la directrice artistique du festival, loue l’exigeance de rigueur et le sens de la pédagogie qui l’habitent était à la fois ému et reconnaissant à tous d’avoir donné le meilleur d’eux-mêmes avec la participation éminente d’un premier violon qui n’est autre que Johannes Pramsohler, responsable des cordes, celle de Francesco Corti au clavecin et basse continue et Benoït Babel, comme chef de chant. Une manière de bonheur communicatif au moment de l’ultime salut après le rappel du final du » Lobet den herm, alle Heiden » de Johan Sebastian Bach ( « Louez l’Eternel, vous toutes les nations »). A l’heure du verre de l’amitié dans la belle Maison des Producteurs de Pays, jeunes chanteurs et musiciens témoignaient force embrassades que ce partage, dix jours durant, fut en effet de l’ordre du bonheur.
Jean-Luc Soulé, le président du Festival, se félicitait d’un choix, fruit » de la passion et de la connaissance approfondie que Inaki Encina Oyon et Johannes Pramsohler ont de cette période de la musique qui court de la fin du XVII° siècle jusqu’ à la fin du XVIII°. On joue peu les oncles de Bach; ça m’a séduit de réunir les grands fondateurs de la musique occidentale et de le faire sous les auspices de cette 35° programmation du festival, autour du thème « Musiques autour de Lascaux » que nous avons voulu en « hommage à la grotte magique, à l’invention artistique de l’homme, continue depuis près de 20.000 ans ». De l’art pariétal, magistralement reconstitué par Lascaux IV à la découverte de « l’un des sommets de la musique polyphonique occidentale », le Festival a su tirer le fil d’une histoire où l’homme a crée des oeuvres, au-delà de son temps, en manière d’éternité.