Pas de foie gras ni de confit de canard de Chalosse. Mais un menu de banquet comme pour délimiter les contours de la nouvelle région : terrine de poisson pour la mer, blanquette de veau pour la terre et gâteau basque pour la frontière avec l’Espagne. Voici pour le clin d’oeil culinaire du premier fédéral landais Stéphane Cahen en ouverture de ce banquet des territoires à Mugron. Et dans ce nouveau grand ensemble Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, qui comptera 4.503 maires, il faudra réussir à mieux rapprocher la région des communes et des élus locaux, a relevé Alain Rousset, entouré à table de Gilbert Mitterrand, Henri Emmanuelli et du président du Conseil régional du Limousin Gérard Vandenbroucke.
La nouvelle grande région « suppose beaucoup de coopération entre territoires », dans « un mélange de confiance et d’accompagnement avec chacun d’eux » pour des « contrats sur mesure et pas du prêt à porter » afin de développer l’emploi, a ajouté le président du Conseil régional d’Aquitaine, souhaitant une grande politique contractuelle réellement partenariale. « Cela suppose d’inventer une nouvelle forme de démocratie. Comment allons-nous à l’échelle de cette grande région, penser une chaîne démocratique continue des territoires au Conseil régional ? On saura accompagner les entreprises, on saura rénover les lycées et nos CFA, on saura améliorer la mobilité, mais peut-être le défi le plus important sera le défi de la proximité et de la démocratie, le défi du respect, de l’écoute ».
Porcelaine et foie grasLouant le « modèle aquitain basé sur l’innovation», M. Rousset a également appelé à toujours plus de coopération entre la région et le monde économique.« Je ne laisserai jamais à la droite le monde de l’entreprise, je leur ai chipé en Aquitaine et j’ai envie de le garder ! », a-t-il lancé à la tribune, raillant auparavant devant la presse son adversaire de la droite et du centre Virginie Calmels qui « vient du show-business, pas des PME ».
« Notre région a maintenu les emplois industriels, et j’assume le fait que ce sont les entreprises qui financent le modèle social français donc il faut qu’elles réussissent et gagnent de l’argent », a ajouté l’élu, rappelant que la reprise du papetier landais Gascogne et ses 4.000 emplois directs et indirects s’est faite grâce à « un chef d’entreprise qui a sa carte au Parti socialiste », Dominique Coutière.
Pas toujours d’accord sur tout avec le président aquitain, Henri Emmanuelli a en tout cas salué son action pour l’industrie : « je considère comme lui que l’industrie c’est le squelette de l’économie, c’est elle qui structure l’économie ».
S’il n’avait pas rêvé de cette configuration de région (plutôt favorable au rapprochement avec Midi-Pyrénées), le président du Conseil départemental des Landes a loué « la plus belle des régions », elle qui a « tous les atouts » (aéronautique, forêt, agroalimentaire, tourisme…) : « la porcelaine de Limoges c’est capital mais quand on mange du foie gras dedans c’est encore mieux », a-t-il lancé, prenant l’occasion pour appeler les militants à se mobiliser, village par village, pour que la liste PS arrive en tête le 6 décembre. « Il reste 30 jours pour plier le match dès le premier tour », a renchéri Renaud Lagrave, tête de liste dans les Landes et vice-président du Conseil régional.
La mobilisation lancée, et après trois heures de banquet, Alain Rousset a repris la route, sans oublier dans le coffre la côte à l’os bien persillée achetée le midi chez l’excellent boucher Bignalet de la place du village, pour sa journée palombière de dimanche.