L’effervescence de la sortie des classes n’a pas tant changé pour cette rentrée, à un masque près. « Il est trop grand pour moi, c’est horrible de le porter » lance une enfant à son père devant l’école de Moulon (33). Son père de temporiser « il faut faire avec, c’est pour protéger tes camarades, le maître et la famille ». Allier rentrée et travail dans le contexte sanitaire actuel n’est pas aisé. « Mon mari est en télétravail et moi je suis au bureau tous les jours, raconte Cléa, parent d’élève. C’est mon père qui est venu chercher le petit, heureusement qu’il est là » !
Dans la pratique, enseignants et agents municipaux moulonnais n’ont pas connu la rentrée qu’ils auraient espérée. « Ce n’est pas facile de faire porter le masque aux enfants, surtout qu’ils n’en avaient pas besoin au printemps, regrette un agent territorial. Ça se décantera avec le temps ». Pour Frédéric Rastier, directeur de l’école de Moulon, le contexte sanitaire complique cette rentrée. « Nous sommes dans un climat particulier, humainement c’est compliqué pour tout le monde », affirme-t-il. Selon lui, le manque de proximité lié à l’application des gestes barrières pourrait provoquer une certaine anxiété chez les élèves.
« Plus difficile à préparer qu’au printemps »
Pour l’enseignant, cette rentrée a été plus complexe à préparer qu’au printemps du fait du manque de moyens humains. « Au déconfinement, nous avons fonctionné en demi groupe avec suffisamment d’agents municipaux, reprend Frédéric Rastier. Aujourd’hui, nous sommes en classe entière avec moins de personnel ». Le directeur de l’école a donc choisi de regrouper les classes en trois groupes : petits, moyens et grands. « En fonctionnant avec trois écoles dans l’école, on limite ainsi le brassage, reprend l’enseignant. Nous avons l’avantage d’avoir une deuxième cour de récréation dédiée aux maternelles, de ce fait ils ne croisent presque jamais les primaires ».
Ce lundi matin, les établissements scolaires ont rendu hommage à Samuel Paty. Si le calendrier a été bousculé avec l’annonce des nouvelles mesures sanitaires – une rentrée prévue initialement à 10h dans les annonces de Jean Castex le 29 octobre puis ramenée à 8h par Jean-Michel Blanquer le lendemain – le déroulé de la matinée n’a pas ou peu bougé à Moulon. « Nous avons fait la minute de silence à 11h, reprend Frédéric Rastier. Nous aurions préféré faire un temps d’éducation civique et morale tous ensemble, mais c’était trop compliqué au niveau sanitaire, du coup chaque enseignant était libre d’aborder le sujet comme il le souhaitait ». Le directeur de l’école avait invité les représentants des parents d’élèves, le Maire de Moulon et des associations à l’occasion de cet hommage à Samuel Paty, il a finalement été contraint d’annuler cette rencontre.