Cancer du sein : les vertus du dialogue


Joséphine Duteuil

Cancer du sein : les vertus du dialogue

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/11/2015 PAR Joséphine Duteuil

37e édition des journées de la SFSPM au Palais des Congrès, à Bordeaux. Autour du thème « Bénin, malin, quelle pluridisciplinarité ? », oncologues, radiologues et autres spécialistes médicaux sont invités à réfléchir sur la relation soignant/patient dans le traitement du cancer du sein, et, en premier lieu, sur les apports des deux Plans Cancer de 2003 et 2009. L’occasion de faire le point sur la RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire), mesure phare du premier Plan Cancer, qui visait à améliorer la prise en charge et l’accompagnement des patientes.

Soigner le cancer du sein est un travail d’équipe. De l’oncologue au radiothérapeute, en passant par le pathologiste et l’infirmière, c’est par l’action conjointe de l’ensemble des praticiens que le meilleur traitement peut être mis en place. A ce titre, un dialogue efficace entre les médecins concernés est une nécessité.

L’idée n’est pas neuve. Depuis 1921, les Concertations des ressources et des compétences initiées par Claudius Regaud travaillaient à une prise de décision plus collégiale. Le plan Cancer 2003-2007 a été un coup d’accélérateur. Parti d’un souhait politique, le programme mis en place par le gouvernement Chirac donne naissance aux RCP, ou Réunions de Concertation Pluridisciplinaire. Une véritable « révolution des pratiques médicales » pour Nadine Dohollou, oncologue médicale à la Polyclinique Bordeaux-Nord.

L’administratif au service de l’humain

La RCP a vocation à uniformiser les soins sur l’ensemble du territoire. Réunissant les praticiens concernés à une fréquence régulière (généralement hebdomadaire), elle produit grâce à des référentiels communs des avis sur le meilleur traitement à adopter. Comme l’explique Nadine Dohollou « Elle nous rend capables de dire aux patients qu’ils seront soignés de la même façon à Bordeaux et à Brest, dans une petite ou dans une grande structure, dans le public comme dans le privé » Un gage de confiance et de fiabilité auquel sont attachés les soignants.

A cette harmonisation des soins, le dispositif ajoute une personnalisation de la prise en charge. La préservation d’une relation singulière avec la patiente est primordiale : la mise en place de la RCP comme le choix du traitement ne peuvent se faire sans son accord. Comme le résume Béatrice Barreau, chargée d’un bref état des lieux des RCP, « Ce n’est pas de l’administratif. La patiente reste au centre du soin. » Pour la radiologue d’Anglet, ancienne soignante de l’institut Curie et de l’institut Bergonié, « Il y a la maladie, mais aussi la personne et l’environnement. De la même manière, il n’y a pas que soigner, même si c’est fondamental. Il y a aussi prendre soin. »

Une contrainte globalement bien vécue

L’enjeu est donc de sauvegarder chez la patiente le sentiment d’être accompagnée. Quand certains voient ces réunions comme une surcharge dans des emplois du temps déjà bien remplis, un gaspillage de temps et de ressources, les intervenants présents tempèrent. Ces temps de concertation n’ont rien d’optionnel ; le plan cancer vient en fait seulement faciliter des réunions que les soignants estimaient d’ores et déjà indispensables.

Autre avantage : par la coordination des soignants, ils tendent à réduire le surtraitement. Comme l’explique Nadine Dohollou, « On constate souvent un traitement inutilement lourd des patientes par les différents soignants, qui part d’une volonté de bien faire. Les RCP seront l’outil de réduction de ce surtraitement ». Une « désescalade » qui sera à l’ordre du jour des 38es journées de la SFSPM l’année prochaine.

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