3 ans d’Emplois d’Avenir en Aquitaine : quel bilan ?


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3 ans d'Emplois d'Avenir en Aquitaine : quel bilan ?

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 08/09/2015 PAR Solène MÉRIC

Pour mémoire, les emplois d’avenir ce sont ces contrats aidés dédiés aux jeunes de 16 à 25 sans diplôme ou à faible niveau de qualification, (soit un potentiel de 38000 jeunes en Aquitaine) dont les employeurs (publics ou privés) reçoivent une aide financière à leur embauche en contrepartie de la mise en place d’un accompagnement et de formation du jeune dans une perspective d’un retour durable à l’emploi.
Jetant un oeil en arrière, Pierre Dartout, Préfet de la région Aquitaine est plutôt satisfait de la mise en œuvre quantitative des emplois d’avenir en Aquitaine. En 2013 et 2014, le nombre d’emplois d’avenirs signés dans la région dépassaient les objectifs que l’Etat lui avait assigné, tout en respectant le public ciblé par le dispositif national: « 86% des emplois d’avenir en Aquitaine concerne effectivement des jeunes sans certification ou de niveau 5 (CAP ou BEP) », assure le Préfet. L’autre source de satisfaction est le constat que « ces contrats œuvrent bien dans le sens d’une sécurisation du parcours des jeunes ». En effet, 53% des jeunes sont à ce jour engagés dans une action de formation à visée professionnelle et 13% dans un parcours qualifiant. Enfin relevant que la formule des emplois d’avenir signés pour 3 ans est majoritaire, « le dispositif s’inscrit dans un vrai rôle de tremplin pour les jeunes ». En 2015, l’Etat met 4M€ sur la table pour l’accompagnement de ces emplois d’avenir.

26% des contrats signés dans le secteur marchandMais des points faibles subsistent. Si la majorité des emplois d’avenir a été réalisée dans le secteur non marchant, le secteur marchand est à la traîne, puisqu’il ne représente que 26% des contrats signés. Un retard qui s’explique d’une part par une mise en œuvre plus tardive de ces contrats dans le secteurs marchands en Aquitaine, et, jusqu’à récemment, par l’obligation pour les employeurs d’embaucher ces jeunes en CDI. Une condition visant à lutter contre « les effets d’aubaine » mais qui, concède le Préfet « a dû freiner les embauches ». Depuis le début de l’été un arrêté préfectoral autorise donc le secteur marchand à embaucher un emploi d’avenir pour un an renouvelable, sans pour autant soustraire les employeurs à l’obligation d’accompagnement professionnel du jeune.
Autre point faible des chiffres aquitains relevé par le Préfet, « les jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville ne sont pas assez représentés parmi les bénéficiaires des emplois d’avenir » (14,5% là où l’objectif est de 20,5%). Ajouté à cela qu’après 3 ans d’implication des collectivités locales dans l’embauche d’emploi d’avenir, « on sent bien une tendance à l’essoufflement, qui par ailleurs n’est pas propre à l’Aquitaine », reconnaît-il.
Au total une petite baisse de rythme donc, que le Préfet, s’adressant aux participants de la matinée, acteurs de terrains de la mise en œuvre de ces contrats a tenu à remobiliser soulignant que « l’emploi des jeunes est un sujets suffisamment sérieux pour que l’on se mobilise davantage sur l’ensemble des territoires, au sein des missions locales, pôle emploi et collectivités locales » ; se disant par ailleurs lui même ouvert à toutes propositions d’évolution des dispositions pouvant être perçues comme des freins à l’embauche par les employeurs.

« Une opportunité d’embauche pérenne »Pour autant, si la quantité d’emplois d’avenir, fait un peu défaut en cette année 2015, l’analyse des enquêtes réalisées par la DIRRECTE et l’INSEE auprès des employeurs et des jeunes en emplois d’avenir, avait de quoi redonné le sourire, et la motivation aux acteurs de l’insertion réunis.
Parmi les enseignement de ces enquêtes, du côté des employeurs, les motifs de recrutement d’un emploi d’avenir se basent certes sur un recrutement à moindre coût mais aussi, surtout dans le secteur privé, comme « une opportunité d’embauche pérenne » (45% dans le secteur non marchand, et 57% dans le secteur marchand). Autre bonne nouvelle pour les conseillers des missions locales, les employeurs se trouvent globalement bien informé, et près de 80% d’entre eux se disent satisfaits de leur rencontre avec un conseiller durant le contrat. Et les chiffres sont à peu près similaires chez les jeunes.
En entreprises, 8 jeunes sur 10 sont satisfaits de leur tuteur, qui sont dans 9 cas sur 10 des volontaires. Une bonne nouvelle car au dire des enquêtes, c’est dans les cas d’absence de tuteur, le plus souvent dans les petites entreprises, que le jeune ressent le plus de difficulté d’intégration et d’insatisfaction dans l’emploi. Une intégration qui 9 fois sur 10 se passe bien, quitte à quelque « recadrage » en début de contrat sur les contrainte liées à l’emploi (comportement , respect des horaires,etc…), admettent les employeurs. Certains suggérant même que l’accompagnement par la mission locale dans l’entrée à l’emploi, soit, selon les cas, doublé d’un accompagnement social. Une manière peut être d’amoindrir, le taux de 17% de rupture de contrat d’emploi d’avenir, le plus souvent liés à ces difficultés d’adaptation aux contraintes de l’emploi et du monde du travail.

Une formation « utile » voire « très utile »Quant à la formation que l’employeur doit mettre en œuvre pour le jeune, c’est sur ce point que le plus grand nombre de difficultés est constaté par les employeurs ; 1sur 2 ayant rencontré des difficultés pour trouver les financements d’une formation externe, et 31% d’entre eux se disant sur cet aspect là, peu ou pas informé sur ces financements. Un axe sans doute d’amélioration à creuser pour les acteurs de ces emplois aidés, d’autant que ces formations sont des clés pour la sécurisation du parcours professionnels des jeunes. Ceux-ci d’ailleurs en ont bien conscience puisque 9 jeunes sur 10 considèrent que la formation suivie dans le cadre de leur emploi d’avenir leur a été utile voire très utile pour près de 6 jeunes sur 10. Pour 81% d’entre eux, elle a, selon eux, favorisé leur spécialisation dans leur métier, qu’ils restent dans la structure qui les a accueillis ou non à l’issue de leur contrat.
Car en effet, si presque la moitié des employeurs (47%) ayant embauché un jeune envisage de le recruter au terme du contrat, et 30% ne le souhaite pas. Les autres étant encore indécis sur la perspective de recrutement ou non lors de la réalisation de l’enquête.

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