Voilà maintenant plus de dix ans que cette Université d’Eté de la Communication pour le Développement Durable réunit professionnels, élus, universitaires, scientifiques et chefs d’entreprises. Que s’est-il passé pendant cette décennie? Quels sont les espoirs aujourd’hui? Ces questions-bilan étaient, ce vendredi 23 août en fin de journée, à l’ordre du jour lors d’un débat intitulé » Métamorphoses? « , vague interrogation qui réunissait une élue, un scientifique et une universitaire, respectivement Alexandra Siarri, adjointe au maire de Bordeaux chargée de la lutte contre les nouvelles précarités, Jean-Pierre Goux, directeur de la stratégie de Powernext et auteur du roman » le Siècle Bleu » et Cynthia Fleury, philosophe et chercheuse.
» Aller contre la vulnérabilité individuelle « Interrogés par Mathieu Baudin sur l’évolution de la société depuis quelques années, la parole était unanime quant à un changement évident; pour Cynthia Fleury, » Cette dernière décennie a été celle d’une véritable métamorphose relationnelle dans le sens où aujourd’hui, la possibilité de se connecter avec qui que ce soit et où que ce soit est partout. C’est bien-sûr un moyen de communiquer exceptionnel mais paradoxalement, la vulnérabilité individuelle s’est considérablement développée ces dernières années et il faut aller contre ça, contre cet isolement de certains. Le développement durable c’est aussi savoir allier l’humain et le progrès « . Partageant cette idée de fort paradoxe, Alexandra Siarri s’est alors exprimée depuis sa » fenêtre d’élue » ( elle est adjointe au maire de Bordeaux depuis 2008 ): » Le développement durable, ce n’est pas une question de bord politique, ça concerne tout le monde et de plus en plus de gens ressentent le besoin de s’investir davantage dans la vie publique, c’est évident depuis ces deux dernières années où on sent que les gens ont besoin de comprendre ce qui se passe et d’agir pour eux, pour les autres, pour l’écologie. La question du vivre ensemble et du bien commun est de plus en plus présente et des liens se créent; la société civile s’organise de plus en plus et c’est tant mieux « .
De la nécessité d’être optimistes Donnant volontiers un caractère naïf aux quelques questions de cette rencontre, Mathieu Baudin a alors terminé le débat en demandant aux trois invités si on avait aujourd’hui le droit, ou non, d’être optimistes quant à l’avenir et aux éventuelles prochaines universités d’été consacrées au développement durable. Pour Jean-Pierre Goux, la quetion ne se pose pas: » Il ne faut pas se poser la question, on ne peut qu’être optimistes et volontaires face à une situation qu’on a engendré nous-mêmes; d’un point de vue économique et écologique, l’homme doit prendre ses responsabilités et tout faire pour régler, ou en tout cas gérer, des problèmes qui viennent finalement de son propre fait « . Alexandra Siarri, semble-t-il plus réceptive à l’apparente naïveté des questions de M.Baudin, a alors rappelé combien les gens avaient » envie de se réapproprier le débat public; il ne faut pas non plus rentrer dans une phase de culpabilisation, les choses sont là, il est nécessaire de les régler ensemble. Les politiques doivent suivrent les entrepreneurs, les universitaires et les chercheurs pour trouver ensemble des solutions; on a aujourd’hui besoin d’un lien plus régulier et plus orchestré avec le monde intellectuel « . Idée partagé par J.P.Goux pour qui » il est fondamental de faire confiance aux intellectuels et aux artistes pour créer ce nouvel élan « .