Interdiction du Foie gras au Salon alimentaire de Cologne, des réactions en chaîne


Jérémy Couture
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/07/2011 PAR Solène MÉRIC

Du Ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, à Henri Emmanuelli, Président du Conseil général des Landes, en passant par Martin Malvy, Président de la Région Midi-Pyrénées, et Alain Rousset, Président du Conseil régional d’Aquitaine, tous font front contre la mise au ban du foie gras français lors du Salon ANUGA de Cologne. Si elle est officiellement fondée sur l’interdiction de la production de foie gras en Allemagne, cette décision est surtout expliquée par la pression de lobbies dénonçant le gavage des oies et canards comme un acte de torture.

« Hypocrisie manifeste » et « discrimination »
Si le gavage est, en effet, interdit en terres allemandes, ce n’est pas le cas ni de la consommation ni la transformation par leur industrie agro-alimentaire. Un constat qui rend colère Martin Malvy, Président Midi Pyrénées : « L’année dernière, l’industrie agro-alimentaire allemande a exporté 120 tonnes de ses produits vers la France alors que la France n’exportait que 96 tonnes de foie gras vers l’Allemagne. Interdire aux producteurs de foie gras français d’être présents sur un salon qui est l’équivalent du SIAL relève donc d’une hypocrisie manifeste tout en constituant une infraction qui ne l’est pas moins au marché unique. »
Dans les Landes, première zone de production de foie gras en France, Henri Emmanuelli, le Président du Conseil général, non plus ne décolère pas. Dans un communiqué, il s’élève contre cette « discrimination qui pénalise notamment une dizaine d’entreprises du sud ouest, landaises en particulier, et tous les producteurs » avant de dénoncer à son tour « une entrave aux règles de la concurrence ceci d’autant plus que l’industrie agroalimentaire allemande est importatrice et exportatrice de produits de la filière gras ». Il en appelle par ailleurs le Ministre de l’Agriculture « à renouveler sa pression auprès des autorités compétentes ». En effet, Bruno Le Maire a écrit ce 11 juillet à son homologue allemande, Ilse Aigner, pour protester contre une interdiction qu’il qualifie d' »inacceptable », menaçant de boycotter le Salon, si l’exclusion de la filière française de foie gras, venait à être confirmer.

Menaces de boycott
Enfin, ce 20 juillet, c’est Alain Rousset qui a exprimé son mécontentement dans une lettre adressée à Peter Grothus, directeur général de la société organisatrice du salon ANUGA, à propos de cette décision d’interdiction qu’il qualifie comme « infondée et hâtive ». Il y dénonce notamment « une censure totalement discriminatoire envers un secteur économique majeur et représentatif des productions traditionnelles du Sud Ouest de la France dont la mise à l’écart laisse présager de dérives inacceptables envers l’ensemble des produits de la viande ». Afin de montrer sa détermination, le Président de Région envisage, si cette mesure discriminatoire était maintenue, « de demander à l’ensemble des entreprises régionales de ne pas participer à ce salon. »
Pourtant si le signe d’une interdiction de la promotion du foie gras français est un signe fort, tous les acteurs de la filière ne craignent pas de conséquences trop importantes en termes de marché. En effet, Thierry Blandinières, Directeur de Delpeyrat, s’exprimant dans divers médias ces derniers jours ne se dit « pas plus inquiet que cela », en raison de la petite taille du marché allemand et des exportations davantage priorisées sur le sud de l’Europe et de l’Asie.

Photo: Jérémy Couture

Solène Méric

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