Pessac : l’Établissement Français du Sang sur le campus


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/11/2019 PAR Yoan DENECHAU

« Donner son sang, c’est partager son pouvoir ». Le pouvoir de vivre. Pour le docteur Idriss Delouane, responsable des prélèvements en Gironde, le don du sang est un geste vital et solidaire essentiel, encore plus lorsqu’on est jeune. « Les étudiants sont les donneurs d’aujourd’hui et de demain », précise le médecin. Ainsi, l’opération Sang pour Sang Campus s’est ouverte ce matin, à Poitiers et sous un chapiteau installé en plein cœur du campus de Pessac. Au delà du don, l’EFS et le Lions Club International, organisateurs de la manifestation, veulent que les étudiants puissent partager un moment festif, malgré le climat tendu au sein du monde étudiant. « Je comprends la mobilisation des étudiants, reprend Idriss Delouane, mais j’en appelle à leur intelligence et à leur solidarité, parce que le besoin de sang est permanent ». En effet, les donneurs peuvent participer à sauver trois vies d’un coup. « Une poche de sang contient des plaquettes, du plasma et des globules rouges, précise le médecin. Chacun de ces produits est périssable, d’où le besoin quotidien ». En effet, si les globules rouges peuvent se conserver une quarantaine de jours, les plaquettes ont une durée de vie d’une semaine. D’où l’intérêt pour l’Établissement Français du Sang de répéter ces collectes étudiantes dans tout le pays, comme ce mardi à Pessac.


Une ambiance chaleureuse pour un geste fort

En sortant du tram, approchant du chapiteau, on entend de la musique, se fait accoster par des personnes portant un gilet bleu, des tracts à la main. Ces dernières font partie des 120 bénévoles mobilisés pour l’occasion, par le Lions Club International, partenaire de l’EFS dans l’opération Sang pour Sang Campus. « Au même titre que ces jeunes donnent, on donne de nous depuis plus de 10 ans », glissent deux d’entre eux. Pendant trois jours, ils accueillent, rassurent, accompagnent, ravitaillent et rient avec ces étudiants généreux. Pour certains d’entre eux, l’engagement pour une cause solidaire remonte à plus de 30 ans.


Les bénévoles escortent les donneurs jusqu’à la vingtaine de lits où les attendent des infirmières. Elles sont 24. Parmi elles, Souad Outaaoui. La jeune femme participe à sa deuxième collecte sur le campus bordelais. « J’ai déjà donné mon sang, sourit-elle. Je suis infirmière depuis plusieurs années, et j’aime bien l’ambiance ici. Ça change du milieu hospitalier. Pourtant, c’est très technique, peut-être même plus rigoureux qu’à l’hôpital. On doit s’assurer que le conditionnement est bon, que tout va bien, pour nous comme pour les donneurs ». Elle explique sa motivation par la volonté de passer de l’autre côté de la barrière, s’occuper de personnes en bonne santé.


L'interieur du chapiteau
 L’espace de prélèvement du chapiteau. ©YD

Avec un sourire chaleureux Souad accueille Omar. Il se retrouve quelques minutes plus tard au réfectoire. Il a 21ans et arrive de la fac d’économie [Bordeaux Montesquieu]. « Je donne depuis que j’ai 18 ans, souligne le jeune homme. Pour moi, c’est normal : je suis en bonne santé et le sang se renouvelle vite ». Aujourd’hui, il est venu seul, mais ça lui arrive de motiver des amis. « Souvent, les gens n’aiment pas donner seuls, ça peut se comprendre, mais aider les autres, ça ne coûte rien ». Au fil de la discussion un homme s’installe à côté d’Omar. C’est un artiste. Il dessine des portraits caricaturaux des donneurs avant de leur offrir. Caché derrière sa moustache ‘Movember’ (symbole de la lutte contre le cancer de la prostate), Omar sourit, timidement. « J’ai fait ma bonne action de la journée, je me sens bien, et en plus j’ai le droit à un repas gratuit (rires) »… Lors de cette première journée de l’opération Sang pour Sang Campus, ils sont 450, comme Omar, à s’être rendus sous le chapiteau pour donner leur sang.


Omar
Omar avec son portrait ©YD
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