Maire de Sore, Max Roumegoux ne cache pas sa fureur. Touchée par la décision du 20 juillet, sa commune se situe dans le parc naturel régional des Landes de Gascogne. » Je n’ai aucune information, je ne sais pas quelles sont les parcelles touchées par cette décision, je dois être prévenu seulement 72 heures avant l’épandage » reproche t-il. » J’ai déjà prévenu les apiculteurs, ils sont très inquiets pour la survie de leurs ruches » poursuit-il. A la mairie de Lesperon, même constat, adjointe au maire, Maryse Labeyrie raconte : » On a été prévenus par hasard par un membre de Sepanso. Le conseil municipal s’y oppose à l’unanimité, nous n’avons pas eu de nouvelles de la Préfecture » poursuit-elle.
Les raisons de la décisionAlors que des solutions alternatives existent comme les enjambeurs, tracteurs à grandes roues, la Préfecture justifie ces dérogations par » l’urgence et la présence avérée de la pyrale » . Conditions nécessaires pour les dérogations. Pour elle, » à ce stade de la maturité du maïs, un traitement par voie traditionnelle ne permettrait pas d’éloigner le péril » . L’utilisation des enjambeurs risquerait de détruire » une part substantielle des cultures « . De plus, la Préfecture souligne que ces dérogations ne concernent que » 7% des surfaces réservées à la culture du maïs » . Enfin, les décisions ayant fait l’objet au préalable de « large consultations publiques » elle nie tout défaut d’information. Président de la Fédération Sepanso Landes, Georges Cingal évoque la réunion publique ayant précédé la décision du 20 juillet, » les avis étaient opposés à l’unanimité, le Préfet a quand même autorisé les épandages » reproche t-il. En terme de sécurité, la Préfecture considère avoir pris des « précautions maximales « . Autorisés une seule fois, ceux-ci doivent être effectués à plus de 50 mètres des habitations et à la condition que le vent ait une intensité inférieure à 3 sur l’échelle de Beaufort. Des protections » virtuelles » pour Noëlle Soudan, vice-présidente de la Fédération Sepanso Landes. » Le vent, remarque-t-elle, ne se limite pas au droit de la parcelle. »
Pourtant interdit par le droit européen et le droit français, depuis 2011 les dérogations à l’interdiction de l’épandage aérien s’amplifient. S’exprimant sur le sujet, le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a réitéré le 24 juillet son souhait de mettre fin à l’épandage aérien tout en rappelant que pour le moment cela n’était pas envisageable faute d’alternatives fiables.
A Lire également sur aqui.frÉpandage aérien de pesticides: la seule solution efficace selon les agriculteurs
Épandage aérien de pesticides: les associations de protection de l’environnement en colère