Après deux années d’abstinence, Bayonne retrouve ses fêtes


Le Covid a empêché le déroulement des fêtes pendant deux ans. L'édition 2022 s'annonce comme une libération pour de nombreux festayres.

Fêtes de BayonneDR
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 27/07/2022 PAR Cyrille Pitois

C’est un peu le point de repère de l’été dans le calendrier des Basques et du Sud-Ouest. Les traditionnelles fêtes de Bayonne débutent ce mercredi pour cinq jours et autant de nuits d’une programmation culturelle étoffée à l’occasion des 90 ans. Les retrouvailles des festayres en blanc et rouge sont donc ouvertes, autour de la musique vivante, de la culture, un peu de sport et beaucoup de convivialité. Quatre questions à se poser avant de nouer le foulard rouge autour du cou et de rejoindre quelques amis et beaucoup d’autres sans craindre les décibels des peñas et des bars de la ville.

1. Y a-t-il un service de bus pour aller aux fêtes et en revenir ?

Après des semaines de négociations difficiles entre les chauffeurs de bus du réseau Tkik-Tkak Chronoplus et leur direction Keolis, et une intervention des élus de la communauté d’agglomération, les représentants syndicaux ont signé in extremis un accord.

Les bus de l’agglomération ont une organisation spécifique pendant la durée des fêtes qui permet de se rendre à Bayonne, et surtout d’en revenir tard le soir, en toute sécurité et sans butter sur les difficultés de stationnement. L’achat d’un titre de transport spécial « Bus des fêtes »  à 8 euros permet de grimper dans un bus entre 20 h 30 et 4 h avec des lignes aux itinéraires adaptés. Une bonne astuce dont les modalités sont à retrouver ici . Il est conseillé de s’y pencher à tête reposée, en prenant en compte la nouveauté de cette année : tous les bus ne partent plus de la place des Basques contrairement aux années précédentes. Certaines lignes partent du quai de Lesseps pour plus de sécurité sur le site. A noter que les bus fonctionnement aussi jusque 4 h du matin, sur de nombreux axes qui desservent le Pays Basque intérieur, vers Saint-Jean-Pied-de-Port, Ascain, Saint Pée sur Nivelle, Espelette…

La SNCF et les réseaux de bus départementaux sont également des bonnes adresses pour trouver le meilleur moyen de se rendre en centre-ville.

2. L’accès au centre-ville et à la zone festive est-il gratuit?

Oui et non. Oui si vous êtes Bayonnais, oui si vous y allez mercredi et jeudi, et encore oui si vous voulez accéder principalement aux attractions foraines. Dans les autres cas, l’entrée est payante depuis 2018, à partir du vendredi 10H jusqu’à dimanche soir tard. Le bracelet passe cette année à 10 euros, permettant à la ville de substantielles recettes pour compenser « le coût grandissant des fêtes : 3,6 millions d’euros. Cela contribue au financement de la programmation culturelle et aux dispositifs de sécurité, » rappelle Yves Ugalde, adjoint au maire en charge des grands événements. L’autre effet de l’entrée payante est de limiter la fréquentation. Les dernières éditions dépassaient le million de visiteurs en cinq jours. La délinquance et l’insécurité auraient même baissé depuis l’instauration du bracelet payant. En 2019, le parquet de Bayonne a cependant traité trois affaires d’agressions sexuelles et près de 200 plaintes pour vols de téléphones portables.

3. Faut-il craindre les fameuses piqûres sauvages?

C’est le sujet de l’été dans les rassemblements et les mouvements de foule. En cinq jours de fêtes à Mont de Marsan, 103 personnes sont venues se signaler comme potentielle victime d’une piqûre sauvage au poste de secours. 37 d’entre elles présentaient effectivement une trace de piqûre et 28 ont fait l’objet d’un prélèvement. L’objectif des agresseurs à la seringue serait d’injecter un produit type GHB qui annihile la conscience afin de mettre la victime dans l’incapacité de refuser quoi que ce soit, dans le but de la dépouiller ou de l’agresser sexuellement.

Le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, ne veut pas en rajouter à l’emballement des réseaux sociaux sur le sujet. « Il y a une véritable psychose. À ce stade, nous n’avons aucun retour d’analyse toxicologique positive dans le cas de piqûres, ni aucun cas de viol. Il ne faut pas négliger le phénomène mais il faut le relativiser. Au Pays basque, il y a très peu de cas réels et aucun cas d’injection constaté », a-t-il indiqué quelques jours avant les fêtes. Toutes les personnes victimes de piqûres et qui présentent des symptômes doivent se rendre dans l’un des postes médicaux avancés (PMA) de la ville. Si la piqûre est avérée et que des symptômes sont constatés, des prélèvements seront effectués puis des analyses pourront ensuite être demandées par le parquet.

Les fêtes sont par ailleurs encadrées par un dispositif de sécurité conséquent : 122 policiers municipaux et nationaux le jour et 239 la nuit ; 3 compagnies de CRS et 600 agents de sécurité privée ; ainsi que des renforts de la gendarmerie.

4. C’est quoi au juste une Peña ?

C’est une association culturelle et festive sur un modèle unique en France, qui regroupe ou des hommes ou des femmes, ou les deux, autour de valeurs fortes comme la convivialité, l’entraide social, la transmission culturelle et bien sûr, l’animation festive de la ville. Il faut généralement être coopté ou élu et payé une cotisation pour devenir membre et participer aux activités. Sauf pendant la période des fêtes où le libre accès à la plupart d’entre elles, permet de sentir cet esprit de convivialité qui s’affranchit des barrières sociales. On en compte 48 à Bayonne, la plupart étant hébergées au rez de chaussée de maisons historiques du Petit-Bayonne. Leur financement est assuré par les animations culturelles et beaucoup ont connu des grosses difficultés financières pendant la pandémie. Cette édition 2022 sonne comme une vraie libération pour le milieu associatif.

90 ans seulement ?

Si la foire au jambon de Bayonne se déroule chaque printemps depuis 1462, les fêtes de Bayonne n’ont pas du tout le même enracinement. La première édition date de 1932 seulement, à l’initiative d’une bande de copains, joueur de rugby de l’Aviron bayonnais. Ce sont des habitués des « Sanfermines » de Pampelune, fêtes qui se déroulent un peu plus tôt en juillet dans la capitale de la Navarre voisine. Ils imaginent de créer un rendez-vous comparable à Bayonne. Pour relativement récentes qu’elles soient, le fil rouge de ce rendez-vous, ce sont les traditions festives du Pays basque et de la Gascogne autour des jeux, danses, musique et chants. Le corso lumineux, les courses de vaches, la force basque… ambiance tradition à chaque coin de rue. Autre particularité bayonnaise : le terme de férias est ici totalement inutilisé ! Parlez plutôt des fêtes, vous serez tout de suite accueilli.


Programme complet des fêtes de Bayonne à retrouver ICI


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