Des tracteurs en file indienne sur les allées Paulmy. Un spectacle inattendu pour les badauds en quête d’achats de Noël. Les regards se figent sur les banderolles et l’on mesure alors l’efficacité de cette mobilisation paysanne qui vient se rallier aux collectifs anti-lgv. « Le monde paysan est impacté, mais à travers lui c’est tout un symbole qui est violenté par le tracé de la lgv » note Jacques Girault, porte parole de l’ACCRIL. Les agriculteurs sont donc venus en nombre ce samedi 11 décembre. Derrière eux, c’est toute une population bigarré qui fait front : « la convergence sociale est un combat hors tout clivage politique. Des familles étaient présentes, des enseignants, fonctionnaires, propriétaires terriens, des jeunes qui souhaitent rester vivre dans la région » remarque les organisateurs, avant de poursuivre : « Nous sommes surpris de voir autant de gens connaitre le dossier, avec différents arguments. Préférer un collège à 1 km de ligne LGV nous semble un élément très parlant ».
Catastrophe financière et impact environnemental
Une centaine d’élus avait également pris part au cortège brandissant banderoles et écharpe tricolore.
« Une belle étape franchie » se pour le porte parole de l’ACCRIL même s’il ne manque pas de condamner au passage les décisions politiques : « Les « grands élus » instigateurs de ce projet doivent prendre en compte la population, la situation technique, l’impact environnemental, la catastrophe financière promise ». Aujourd’hui encore, les militants ne cessent de souligner les aberrations du dossier telles que « la politique d’abandon du fret-rail par la SNCF au profit de la route, les fermetures programmées des plateformes de fret de Hendaye et Bayonne, le bail laissé au grand bâtisseur qui verra l’envolée des tarifs de billets ».
Pour Jacques Girault, « Le seul mot d’ordre, c’est la mobilisation ! », et si l’appel bayonnais a été entendu, il compte plus que jamais sur les militants : « il faut être présent, connaitre parfaitement les dossiers et enfin éviter que le « concorde du rail » soit le nouvel échec de la technologie nationale. Conformons nous aux normes européennes et organisons le fret sur le rail ». Avant de conclure : « « Le besoin crée l’outil » et non pas l’inverse ».
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Stéphane Baillet