Limoges Métropole renforce son soutien en faveur de l’insertion


Limoges Métropole
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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 21/01/2021 PAR Corinne Merigaud

En cette période incertaine au niveau économique, l’accès à l’emploi ou à une formation peut prendre l’allure d’un parcours du combattant. Pour aider les jeunes à trouver des opportunités, Limoges Métropole intervient à différents niveaux en faveur du retour vers l’emploi de publics fragiles ayant besoin d‘être accompagnés. Quatre objectifs sont poursuivis à savoir, conforter une présence de proximité, lutter contre les freins à l’emploi, accompagner les mises en situation de travail et soutenir la création d’activités et le développement économique. Ainsi, l’établissement public anime et coordonne le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) avec des référents sur le territoire. Il soutient également la Mission Locale d’agglomération à hauteur de 280 000 € par an et le milieu associatif. Il oeuvre en complément des politiques sociales et d’emploi notamment celles impulsées par l’État, le Département et la Région avec un budget annuel de 1,3 million d’euros consacré à l’insertion.

Accueillir 250 jeunes de plus à la Mission locale

Le dispositif PLIE s’adresse aux plus de 26 ans, notamment aux demandeurs d’emploi longue durée, bénéficiaires du RSA, travailleurs handicapés, seniors et publics issus de l’immigration ou étranger. Basé sur le volontariat et non rémunéré, ce plan propose un accompagnement individualisé dans un parcours de recherche d’emploi. Le but est de déterminer et de mettre en œuvre un projet professionnel en proposant une formation qualifiante ou diplômante et/ou un emploi durable à des publics fragilisés dans leurs démarches d’insertion professionnelle. « Nous avons accompagné 1.064 personnes en 2019 durant vingt-neuf mois en moyenne car la personne peut arrêter un temps son parcours, pour une grossesse par exemple, et le reprendre plus tard explique Samia Riffaud, vice-présidente en charge de la politique de la ville à Limoges Métropole. Ainsi, 302 personnes sont sorties du PLIE avec, pour 150 d’entre elles, une issue positive. » En 2019, ce sont 339 personnes dont 202 femmes qui ont commencé ce parcours et près de 40 % sont originaires des neuf quartiers prioritaires de Limoges.


 Le PLIE de Limoges Métropole

Pour les jeunes âgés de 16 à 26 ans résidant dans ces quartiers, l’accès à une formation et/ou un emploi passe parfois par la Mission Locale qui compte quarante-quatre salariés. Ils peuvent bénéficier des différents dispositifs de l’Etat comme la « Garantie Jeunes » ou le Plan France Relance « Un jeune, une solution ». Quatre cent cinquante personnes ont bénéficié, l’an dernier, de la Garantie Jeunes assortie d’une rémunération de 500 € mensuels. « Nous avons prévu d’accompagner 700 jeunes cette année ajoute l’élue qui préside également la Mission locale de l’agglomération. Ce contexte particulier nous oblige à trouver de nouvelles solutions grâce à de nouveaux financements et de nouveaux dispositifs dédiés aux jeunes du centre-ville mais aussi de l’agglomération. Pour y faire face, nous allons agrandir nos locaux de l’Avenue Baudin en prenant le rez-de-chaussée en complément des deux étages déjà occupés. Nous mettrons en place un frigo solidaire avec le soutien de la Banque Alimentaire. Il sera à disposition des jeunes qui pourront déjeuner dans un espace convivial au lieu de manger des chips dans les escaliers. »

La Communauté urbaine a augmenté sa subvention à la Mission Locale de 3%, accordée désormais pour trois ans au lieu d’un an, ce qui offre une visibilité plus importante. « Les besoins augmentent, et l’État a mis en place de nouvelles possibilités de financements précise l’élue, nous restons prudents mais nous espérons suivre 250 jeunes de plus cette année grâce au soutien de la Préfecture. Les entreprises privées et les administrations bénéficient désormais d’une aide plus importante pour insérer des jeunes dans leurs structures. Quand on est aux commandes, c’est une vraie responsabilité et même une obligation d’essayer d’intégrer des jeunes. Les entreprises essaient globalement de répondre à cela avec un reste à charge faible, 100 à 150 € par mois la première année, ce qui est incitatif. » En plus de ses antennes à Beaubreuil, La Bastide, au Val de l’Aurence et aux Portes Ferrées, la Mission Locale organise des permanences à Feytiat, Saint Just-le-Martel, Panazol, Couzeix, Le Palais-sur-Vienne, Rilhac-Rancon, Condat-sur-Vienne, Nieul, Chaptelat et Nantiat.

Un million d’heures d’insertion dans les appels d’offres

D’autres solutions existent pour des jeunes éloignés de l’emploi en participant notamment à un chantier. Limoges Métropole assure ainsi la promotion et la mobilisation des acteurs autour de la clause sociale d’insertion. Celle-ci permet, par le biais de la commande publique, de favoriser la mise en activité de publics peu qualifiés par exemple sur des chantiers de BTP. Appliquée depuis 2008, cette clause sur le territoire de la communauté urbaine a permis aux bénéficiaires d’effectuer près d’un million d’heures d’insertion. En 2019, cent cinq opérations ont été réalisées contre quatre-vingt huit en 2018 soit 134 927 heures d’insertion. Limoges Métropole a commandé quarante-deux opérations, soit 40 %, qui ont bénéficié à 489 personnes contre 354 l’année précédente. Près de 38% des participants résidaient dans les quartiers prioritaires de la ville. Sur les 686 contrats signés dans le cadre de la clause sociale, 38% étaient des contrats de travail temporaire d’insertion (CTTI), 22% des CDD d’insertion, 12% des contrats de mise à disposition, 11% des CDI et 5% des contrats en alternance de professionnalisation ou en apprentissage.

Deux chantiers d’insertion ont été mis en place, l’an dernier, dans le cadre d’un groupement de commandes avec la Ville de Limoges (220 000 €) et destinés à des publics fragiles accompagnés via le PLIE. Près de quarante participants sur chaque chantier ont bénéficié d’un CDD d’insertion auprès de l’association ASFEL ou des Chantiers des Chemins Jacquaires qui assure l’entretien des espaces publics au Val de l’Aurence. L’ASFEL est chargée d’une mission similaire à La Bastide, au Vigenal et à Beaubreuil. L’objectif est d’œuvrer en faveur des publics en difficulté d’insertion professionnelle grâce à un accompagnement socioprofessionnel basé sur la remobilisation et la construction de parcours individualisés mais aussi sur la mise en situation dans un cadre professionnel. L’ambition est de former les participants afin de faciliter leur insertion tant sociale que professionnelle et de manière durable.

A la découverte des métiers

En complément, Limoges Métropole soutient depuis plusieurs années un chantier d’insertion « Découverte des métiers » financé à hauteur de 30.000 euros par an, l’ASFEL étant chargé de l’accompagnement individuel. Le but est de remobiliser des jeunes éloignés de l’emploi et résidant dans les quartiers prioritaires à travers la mise en activité et la découverte du milieu professionnel au sein d’organismes publics partenaires à savoir, des communes, centres communaux d’action sociale EPCI ou bailleurs sociaux. « Le CCAS de Limoges propose, par exemple, ce type de contrat rémunéré 800 € par mois pour 24 h par semaine précise Samia Riffaud, intégrés dans des EHPAD, les jeunes sont de véritables salariés et non des stagiaires. Ils sont toujours très bien accueillis par l’équipe et de belles rencontres ont lieu. S’ils ne choisissent pas leur lieu de travail, certains se découvrent une vocation. Les jeunes filles ont parfois des a priori mais elles trouvent dans les EHPAD beaucoup d’humanité avec parfois des embauches ou des formations. Cela leur redonne confiance et avec leur salaire, le premier pour certains, les jeunes peuvent avoir des projets comme payer leur permis ou prendre un logement pour avoir plus d’autonomie. Ce dispositif original est très valorisant et quand ils en parlent dans leur quartier, leur camarades ont envie d’essayer. »

Enfin, deux autres projets pourraient aboutir à moyen terme. Limoges Métropole se dit prête à soutenir un projet d’école de la deuxième chance qui sera basée au lycée agricole des Vaseix pour des jeunes sortant de détention. « Je le répète, il faut rester prudent vu le contexte assure la vice-présidente, l’idée serait de les encadrer pour qu’ils reprennent un rythme de vie normale en se recentrant sur la terre et la nature. » L’autre projet vise à intégrer un jeune issu d’un quartier prioritaire dans une session de l’école d’ingénieurs informatique 3IL en partenariat avec la CCI et le CROUS. Là encore, ce serait une seconde chance pour un futur étudiant qui ne pourrait financer sa formation.

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