Gopros, vélos high-tech et montres intelligentes : la réputation des objets connectés auprès des sportifs n’est plus à faire. Mesurer ses performances et les étudier grâce à l’électronique est devenu une pratique courante. Les partager sur les réseaux sociaux aussi. Surf’in est consciente de ce désir du public. Son Slide-R (de l’anglais slide, glisser) s’adresse à la communauté de la glisse sur le mode de la modernité et du fun. Mais, pour la start’up bordelaise, créée il y a un peu plus d’un an autour du projet, l’innovation va plus loin.
Ils sont pour l’instant uniques en leur genre. Comme l’explique Loïc Griffie, co-fondateur de Surf’in, Slide-R combine deux missions. Capteur embarqué sur la planche du sportif, il mesure ses mouvements (vitesse, position, hauteur des sauts) et les transmet à son téléphone après l’effort. Outil de mesure lorsqu’il est utilisé dans l’eau, et c’est là la nouveauté, il collecte aussi les données environnementales (température, salinité) de l’eau.
Un Made in France responsable
Ces nouvelles fonctionnalités ont une raison d’être : Slide-R envoie les informations rassemblées aux centres océanographiques qui protègent les écosystèmes du littoral. « On surfe toute l’année et sur toute la planète » explique Loïc Griffie « Nous avons voulu le mettre à profit » Alors que le label Pavillon bleu établit par exemple ses mesures quatre fois par an, Slide-R rassemble des données en permanence. Avec fiabilité ? Le nombre d’utilisateurs attendus devrait rendre la marge d’erreur négligeable.
La mission écologique n’est pas accessoire. « Nous voulions concevoir un objet ludique qui puisse aussi participer à quelque chose d’un peu plus global » reprend Loïc Griffie, qui entend « apporter sa pierre à l’édifice » sur le plan environnemental. Une première rencontre avec l’Ifremer de Brest a eu lieu en juillet. Une seconde est prévue fin septembre.
La start’up va plus loin. « Slide-R est pensé, designé et fabriqué entièrement en France » insiste Loïc Griffie « Et nous souhaitons qu’il le reste » Pour respecter son engagement, Surf’in noue des partenariats avec des entreprises du pays, comme la start’up d’objets connectés caennaise Ob’do ou l’agence bordelaise Elem, installée à Darwin. Découverte éclairante pour les 4 concepteurs de Slide-R, de retour vers le « concret » après des parcours dans la banque et l’informatique : produire en France est tout à fait possible. Et abordable.
A l’assaut des vagues artificielles
Le surfeur Laurent Héquily, développeur d’Okahina Wave, travaille lui aussi à une glisse plus éthique. Porté par l’entreprise Waveriding Solutions, son projet propose de créer des vagues artificielles en milieu naturel. Pour les non-initiés : une sorte de piscine, installée sur un plan d’eau, où des vagues, produites par une technologie inspirée des atolls, sont modulées à distance et sur commande.
Encore peu diffusé, le concept est à la mode. L’entreprise de Laurent Héquily est pourtant la seule à étudier sa déclinaison verte : sans béton, et sans destruction des biotopes. La rencontre avec Surf’in a été une évidence. Un partenariat entre les deux projets est annoncé, se félicite Loïc Griffie, pour qui « Okahina Wave correspond exactement au type de technologie que Surf’in voudrait voir apparaître ».
La vague artificielle mesurée par Slide-R n’est pas pour cet été, mais les projets avancent vite. Impossible pour l’instant de décrire le boitier Slide-R, sinon en précisant que sa taille avoisinera les 4×4 cm. Le design est encore à l’étude. En revanche, une date est déjà fixée : la distribution du produit commencera en mai 2017.
Et si les pré-commandes, bientôt ouvertes sur Internet, visent d’abord l’Europe (Espagne, Portugal, Allemagne, Royaume-Uni et Pays-Bas], la start-up ne s’interdit rien. Loïc Griffie, qui mentionne une « volonté, à terme, d’aller un peu plus loin » cite les États-Unis ou l’Australie comme cibles potentielles. Rien n’est fait, mais il est permis d’espérer. Les sports de glisse n’ont pas de frontières.