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Avec Marbotic, Marie a conquis Apple mais pas la France
Marie Mérouze est une entrepreneuse contrainte de baisser la voilure après avoir développé Marbotic, un outil qui mixe bois et numérique, parle dix langues différentes et permet à un enfant d’apprendre à lire et à compter tout en jouant.
Une jeune femme : Marie Mérouze la fondatrice de MarboticMarbotic

Marie Mérouze, fondatrice de Marbotic.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/11/2022 PAR Cyrille Pitois

Les enfants l’adorent en Hollande au Danemark ou en France. Les magasins de la marque à la pomme (Apple store) de la planète entière, ont vendu 15 000 exemplaires de son outil pédagogique aux familles du monde entier, mélange de puissance numérique et d’expérience sensorielle à disposition des enfants, de leurs parents ou de la communauté éducative.

Depuis dix ans Marie Mérouze et la petite équipe Marbotic hébergées à la Cité numérique de Bègles (Gironde) créent des outils éducatifs très innovants en mélangeant la capacité sensorielle et l’agilité digitale. « Notre jeu a l’apparence d’un puzzle traditionnel en bois sauf que quand on pose un chiffre ou une lettre ça chante le son de la lettre ou du chiffre. » Au total pas moins de 100 000 exemplaires ont été distribués. « A 95% hors de France » se désole Marie. « Les tablettes pour les jeunes enfants, en France ça fait peur. L’interrogation est légitime, mais le zéro écran c’est jeter le bébé et l’eau du bain. Un peu comme on interdisait aux jeunes filles du XVIe siècle de lire des livres.»

Des enfants en train de jouer avec MarboticMeester Sander

« Quand 50% des écoles des Pays-Bas sont équipées, c’est moins de 2% des écoles françaises », se désole la fondatrice de Marbotic


Impasse de trésorerie

La très belle aventure de la start-up est pourtant sur le point de connaître un gros aléa. « Depuis 18 mois, nous savons que nous allons vers une impasse de trésorerie. Depuis février, nous cherchons un investisseur ou un partenaire industriel. Et nous avons aussi opéré un pivot vers un modèle d’application avec abonnement payant. Ça commence à marcher, mais ça arrive trop tard. »

Malgré la voix douce et la pertinence de l’analyse, l’amertume pointe : « Nous sommes à bout de notre argent. Les magasins Apple ont été fermés pendant un an pour cause de pandémie et nous ont retourné une quantité astronomique de produits. Du chiffre d’affaires jamais réalisé. »

C’est la péripétie en trop. Mais ce qui taraude Marie c’est de ne pas réussir à convaincre la France. « Quand 50% des écoles des Pays-Bas sont équipées, c’est moins de 2% des écoles françaises. »

Car ce qui la motive, c’est l’éducation : donner aux enfants qui ne bénéficient pas forcément de l’environnement le plus favorable une chance réelle d’éviter le décrochage scolaire. Mais en France, l’obstacle semble infranchissable. « A cause de la complexité de l’accès à la commande publique, » dénonce Marie. Mais aussi des freins culturels et de la doxa des inspecteurs primaires qui ne sont pas toujours connectés sur les innovations. Alors que paradoxalement, le numérique a largement conquis le collège et le lycée. « On sait qu’un enfant qui ne lit pas bien en CE2 a peu de chances de bien finir sa scolarité. Est-ce que l’éducation c’est un bien public ? Oui. Est-ce ce que les entreprises peuvent contribuer à ce bien public ? Oui. Mon gros regret c’est que l’État ne voit pas les choses comme ça. »

Cherche repreneur d’urgence

Son pool d’investisseurs s’est épuisé. Elle se retrouve sous mandat ad hoc avec Aurélien Morel de la société bordelaise Ascagne AJ SO pour administrateur. Ensemble, ils tentent de trouver un entrepreneur pour se présenter à la barre du tribunal le 2 décembre prochain et faire une offre amiable. Marie ne lâche rien : « On cherche quelqu’un qui s’intéresse à nous, qui nous fasse un peu rêver et qui préserve les salaires des 8 collaborateurs pendant la phase de turbulences. »  

Des dizaines de messages parvenus en direct témoignent du succès du produit. D’autres signaux positifs émergent grâce notamment au récent compte ouvert sur Tik Tok, et la viralité des vidéos partagées.

Entre courants portants et vents contraires, Marie Mérouze se cramponne. « A cause de tout ça, à cause de l’équipe. Il y a un écho qui confirme la légitimité du produit et de l’approche. »

En quelques mots...

Marie Mérouze, fondatrice de Marbotic.

Agée de 40 ans, Marie Mérouze est née dans la Marne et a grandi à Bordeaux.  Centralienne, spécialité physique avancée et entrepreneuriat, elle travaille dans l’éducation numérique, chez Educlever (Editis), avant de fonder Marbotic.

Elle est passionnée d’éducation et surtout de l’impact sociétal fondamental qu’une éducation de qualité peut apporter. « Mon credo, c’est d’apprendre avec le cœur, la tête et les mains. »

Sa détente préférée : un bain dans l’océan.

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2 Comentaires

2 commentaires

  • Cyrille Pitois, le 24/2/2023 à 10h55

    Bonjour Madame, merci de votre question. Marbotic a finalement trouvé de nouveaux partenaires actionnaires comme vous pourrez le lire dans un nouvel article consacré à Marbotic sur notre site et publié le 27 janvier dernier : Le jeu bordelais connecté Marbotic racheté


  • feillou, le 24/2/2023 à 09h24

    pourquoi ne pas essayer le partenariat individuel,avec un acces facile pour le montant. Begles ,pourquoi la mairie ne s’y interesse pas?


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