Les associations espéraient que Thierry Mariani, ministre des Transports annoncerait la mise en place de l’indemnité pour les salariés qui vont au travail à bicyclette. Elles n’ont eu le droit qu’à l’homologation du panneau « tourner à droite au feu ». Les pro-vélos prônaient la défiscalisation des indemnités kilométriques, que les entreprises pourraient verser à leurs salariés cyclistes. Cela se pratique déjà en Belgique et au Danemark. Et, c’est une surprise. D’ailleurs, symboliquement, Jean-Marie Darmian, maire de Créon, en Gironde, et président du Club des villes et territoires cyclables, n’a pas assisté à la présentation du plan. « Les collectivités locales, qui supportent la quasi totalité des 500 millions d’euros investis chaque année pour le vélo, demandent depuis plusieurs années un engagement fort de l’Etat. Mais les mesures annoncées ce jour ne traduisent pas une véritable ambition nationale. Il faut un ensemble de mesures fortes, intégrées et programmées pour enclencher une dynamique et atteindre l’objectif de 10% de part modale dans notre pays en 2020, fixé par le Gouvernement », demande-t-il. Le ministre a indiqué que la mesure doit être évaluée et a tenté de rassurer en indiquant que cela demeurait l’une de ses priorités. L’objectif européen accepté en 1999 de porter la part du vélo à 15 % des déplacements en 2020 semble difficile à atteindre. « On est à peine à 4 % », rappelle la Fub, la Fédération des usagers de la bicyclette. Par ailleurs, le ministre a dit qu’il souhaitait un crédit d’impôt pour l’achat d’un vélo à assistance électrique. Certaines collectivités locales accordent déjà ces primes allant jusqu’à 500 €. Mais la mise en œuvre de ce crédit d’impôts paraît, elle aussi, très hypothétique.
Le Club des villes cyclables attend encore un plan national vélo
Seule mesure concrète, l’homologation du panneau de signalisation qui indique que les cyclistes ont le droit de tourner à droite au feu, quand celui-ci est au rouge pour les voitures, camions et motos. Ce sera un feu jaune clignotant ou un panneau triangulaire avec un vélo et une flèche à droite. Le ministre promet l’arrêté dans les prochains jours. Les villes de Nantes, Strasbourg, Bordeaux, entre autres, l’avaient expérimenté. A noter, que l’État va faire passer de 3 millions à 4,5 millions d’euros sa contribution au développement du réseau des véloroutes et des voies vertes. Cette mesure favorise la pratique du vélo-loisir et non pas celle du vélo quotidien. Comme le rappelent les 1 200 élus réunis au sein du Club des villes et territoires cyclables, « le vélo est un puissant remède anti-crise ». A cet effet, l’association présidée par Jean-Marie Darmian, maire de Créon, demande une mesure-phare comme l’indemnité kilométrique pour les déplacements domicile-travail et un volet ambitieux du développement du stationnement en gare, engageant notamment la SNCF, entreprise nationale. Ainsi qu’un volet communication et pédagogie, au niveau national, pour contribuer à l’évolution nécessaire des cultures et des comportements, en accompagnement des politiques vélos locales.
Nicolas César
Crédit photo : Aqui!
Les associations sont déçues par le plan vélo du gouvernement
Aqui.fr