Atlantech : « l’innovation écologique doit participer au développement économique »


Archives Anne-Lise Durif
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/01/2019 PAR Anne-Lise Durif

De l’habitat écologique et bas carbone

C’est dans cet état d’esprit que s’est justement constitué le site d’Atlantech et son association gestionnaire, dont les premiers locaux sont sortis de terre en 2016. Ce premier espace de 6000 m2, nommé Lab’In’Tech, est dédié à la recherche des solutions innovantes et environnementales en matière de construction et d’habitat. Il regroupe trois pôles : un labo de recherche expérimentale nommé Tipee, en partenariat avec l’Université de La Rochelle, une pépinière d’entreprises et le Centre de formation par alternance de l’école d’ingénieur informatique (Cesi). Il a rapidement été rejoint par le siège local du Credit Agricole, puis par le nouveau CFA de l’agglomération. Tous ces locaux bénéficient d’une quinzaine d’innovations technologiques en matière d’éco habitat. Et ce n’est pas fini : 320 logements devraient sortir de terre ces deux prochaines années, dont 40% en HLM, 20% en accession à la propriété à taux réduit pour les plus modestes et 40% accessibles aux particuliers.

Le site est également en train de s’ouvrir progressivement aux entreprises, avec des ventes par lots. Les entreprises attendues ? « Principalement tout ce qui touche à l’énergie, que ce soit en production, stockage ou gestion ; à la mobilité ; au numérique, notamment en lien avec la gestion de data. Mais ça peut être aussi des commerces, tout dépend comment ils s’intègrent dans la démarche du parc Atlantech », explique Christophe Phillipponeau.  Une seule exigence pour l’association et pour l’agglomération de La Rochelle, partie prenante du projet : les postulants doivent s’engager à respecter la charte d’éco-construction d’Atlantech et avoir une pratique vertueuse et bas carbone, quelle que soit la nature de leur activité. « On est là aussi pour les pousser un peu au-delà de leur projet en la matière, en les accompagnants dans leur démarche vertueuse », explique Christophe Phillipponeau, « elles pourront notamment tester les innovations créées par le Lab’In Tech ou par les autres entreprises du site. Le but, c’est de créer une émulation entre les sociétés pour évoluer ensemble ».

Du recyclage des déchets au développement de nouvelles énergies

En toute logique, le parc Atlantech en s’agrandissant s’est ouvert à une démarche plus globale. En prenant par exemple en compte la gestion des déchets. « Chaque nouvelle construction d’Atlantech doit prévoir un local de second emploi », explique Christophe Philliponneau. Atlantech s’est associé avec l’association BioTop, basée à Périgny, qui recycle ou donne une seconde vie aux matériaux jetés par les entreprises de l’agglomération. Une enquête est prévue auprès des entreprises et résidents du parc pour connaître la nature de leurs déchets et les possibilités de réemploi. L’agriculture urbaine, comme la permaculture, est également à l’étude.

Aller vers une autonomie de production et de consommation de l’énergie fait aussi partie des ambitions d’Atlantech, avec notamment un projet de boucle énergétique. « On a également greffé une problématique de mobilité », poursuit le président. Des études ont été lancées pour créer un site de production, de stockage et de distribution d’énergie à hydrogène, ainsi que son potentiel réemploi dans les vélos, voitures ou transports collectifs de l’agglomération. « Notre objectif est de montrer qu’on peut développer une chaîne énergétique vertueuse et locale », explique Christophe Philliponneau.

Une démarche dans la lignée du projet « territoire littoral zéro carbone »

Si aujourd’hui le parc Atlantech ressemble a un gros village moderne de 750 travailleurs (sans compter les 1200 élèves du CFA), le but est d’atteindre à terme les 1500 résidents. Et bien sûr, d’exporter ailleurs toutes les innovations expérimentées et perfectionnées sur le site.

Tous ces projets seront intégrés et revalorisés dans le dossier de l’appel à projet Territoire d’Innovation de Grande Ambition (TIGA) porté par l’agglomération rochelaise. « Nous ne sommes pas là en tant qu’opportuniste. C’est naturel pour nous d’aller plus loin dans notre démarche. L’enveloppe du projet TIGA, s’il était accepté par l’Etat, nous permettrait de fédérer toutes les forces en présence et de donner une accélération à nos projets », analyse Christophe Philliponneau, « cela permettrait également de faire participer des acteurs qui ne se font pas forcément fait connaître d’ordinaire ».


Qui est derrière Atlantech ?

L’association des Amis d’Atlantech crée dès 2009 comprend la CdA de La Rochelle, la Ville de Lagord, la CCI de La Rochelle, la Chambre des Métiers, la Fédération du Bâtiment, l’Université de La Rochelle et la région Poitou-Charentes, relayées depuis par la Nouvelle-Aquitaine. Ces adhérents fournissent un tiers du budget annuel (400 000€ les premières années), renforcé par un autre tiers venant de la Région (contrat tri-annuel sur objectifs) et un dernier tiers pourvu les premières années par l’Ademe (10 000€) et l’Etat (10% du budget), mais dont les financements devraient s’arrêter en 2019.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Charente-Maritime
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles