C’est un bel outil qui a vu le jour sur l’ancien site militaire de L’ESCAT à Bergerac : Il s’agit d’un nouvel acteur de l’agroalimentaire divisé en 3 espaces : une plateforme logistique, une légumerie, un atelier de transformation multi-espèces à l’intérieur. Les légumes et plats préparés dans cet espace de 1800 m² alimenteront les cantines locales et plus largement toutes les structures de restauration collective. Un des objectifs de ce dossier porté par la Communauté d’agglomération bergeracoise est de développer l’activité agricole et sécuriser les débouchés des agriculteurs en sécurisant leur revenu.
Depuis son rachat par la Communauté d’Agglomération de Bergerac et le départ des activités militaires en 2014, le site de L’Escat reprend vie. Tout d’abord plusieurs entreprises du secteur agroalimentaire s’y sont installées : on y trouve actuellement deux brasseries artisanales, un producteur de Gin, une entreprise de conserverie de fruits et légumes, l’Atelier des maraîchers et une association œuvrant dans le réemploi du verre et la collecte des déchets. Enfin la coopérative agricole la Périgourdine devrait installer son activité logistique sur le site permettant d’approvisionner l’ensemble de ses magasins.
Mais le projet le plus ambitieux est bien la légumerie. Il s’agit d’un outil collectif de transformation et de logistique en circuit court, destiné à répondre aux besoins de fournir une alimentation saine et locale, en restauration collective et aux enjeux de la loi Egalim. Les travaux sont en cours d’achèvement et le site sera opérationnel d’ici quelques semaines.
Créer des synergies et des complémentarités
« Nous avions constaté un fort déficit en légumes bio et en produits locaux, alors que la demande est forte, notamment pour les cantines. Assurer l’approvisionnement, la logistique et faciliter de la restauration collective aux légumes bio du Bergerac est un des objectifs de cet outil, » explique Pascal Liabaste, conseiller délégué à l’excellence environnementale, agriculture. Le bâtiment est divisé en trois espaces une plateforme logistique, une légumerie équipée de frigos, un atelier de transformation multi-espèces. La légumerie sera donc un lieu à la fois de stockage, de transformation et de conditionnement. Tout a été pensé pour faciliter le déroulement de ces activités : une zone de quai de 400 m2 pour permettre l’approvisionnement, jouxtant la chambre froide de 200 m2 accessible par les transporteurs, qui permettra « le stockage des légumes terreux avant leur lavage ou les légumes propres avant qu’ils soient vendus ou transformés pour être consommés plus tard afin de lisser l’offre tout au long de l’année », explique Céline Jardin, responsable du dossier au service économie de la CAB. Une partie du bâtiment est réservée à la future cuisine centrale de la ville de Bergerac. « L’idée est de créer des synergies et des complémentarités », précise René Visentini, conseiller délégué à la construction et au fonctionnement de la légumerie. L’équipement prévoit une palette de services. Ainsi la plateforme Manger bio Périgord aura un point de livraison et de massification pour les producteurs bio (une quarantaine au total) pour le traitement, le conditionnement et expédition de légumes bruts. La possibilité de surgélation sur place permettra d’absorber les pics de production estivaux auxquels doivent faire face les exploitants agricoles et permettre l’étalement pour les cantines scolaires fermées en été. D’autres acteurs de la filière agroalimentaire installés sur le site permet la mutualisation des équipements. Ainsi l’Atelier des maraîchers, entreprise de conserverie de fruits et de légumes, propose aux maraîchers la transformation d’une partie de leur production. La partie épluchage et découpe sera sous-traitée à la légumerie. « Grâce au maillage territoriale, la plateforme Manger bio Périgord et son réseau de distribution, la légumerie a une vocation départementale avec un rayon d’action régionale, exemple la métropole bordelaise se montre déjà intéressée par cet outil, ainsi que Libourne, tout dépend de ce qu’on sera en mesure de proposer, » poursuit René Visentini.
Une dynamique agricole à développer
Chaînon essentiel du projet d’excellence alimentaire, la légumerie devrait accueillir et traiter 400 tonnes de légumes par an. Ces derniers seront produits et fournis par des maraîchers locaux et bio. « Il s’agit aussi de pérenniser et de développer l’activité agricole, de diversifier, sécuriser les circuits de commercialisation et les débouchés des agriculteurs en améliorant leur revenu. Actuellement, nous souhaitons que des exploitants en conversion bio ou pas, rejoignent ce projet. L’ambition du projet est de la proposer des prix rémunérateurs et aussi des coûts avantageux pour la restauration collective », explique Pascal Liabaste, conseiller délégué à l’excellence environnementale, agriculture. Ce projet de réhabilitation de l’ancienne friche et de promotion de manger local a un coût : 1,86 millions d’euros HT. Le Département contribuera à hauteur de 12 %, et l’État de 33 %. La Région, quant à elle, soutient le projet pour 422 000 euros, l’Agence de l’eau pour 207 000 euros et, enfin, l’Europe pour 50 000 euros. L’autofinancement de la Cab est de 21 %