15 ans de Rencontres nationales de l’e-tourisme: bilan et perspectives sur les évolutions du secteur


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 25/09/2019 PAR Solène MÉRIC

@qui ! : Au fil des 15 ans de Rencontres nationales du e-tourisme, à quelles grandes évolutions les professionnels du tourisme ont-ils du faire face, et comment s’y sont-ils adatptés ?

Laurent-Pierre Gilliard: En 15 ans, il y a eu plusieurs grands types changements. D’abord, les changements technologiques avec la création des réseaux sociaux, le développement de l’internet sur les mobiles et enfin l’augmentation des débits qui permet aujourd’hui la multiplication des formats par la vidéo, ou la photo pleine page. L’arrivée des réseaux sociaux ont multiplié les supports à alimenter, quant au mobile, qui est aujourd’hui le mode privilégié de consultation des sites touristiques, ça a supposé une adaptation des contenus à ce format. Ces trois changements technologiques ont vraiment bouleversé le secteur.
Ensuite en 15 ans il y a aussi eu une importante mutation des acteurs avec l’arrivée des agences en ligne, telles qu’ Expedia ou Booking, celles les plateformes « de particuliers à particuliers », telles qu’Airbnb ou encore les sites d’avis, comme Tripadvisor, qui, il y a 15 ans, en étaient à leurs balbutiements. Autant de mutations qui ont eu un impact en terme de métiers que ce soit des acteurs eux-même ou dans leur accompagnement. On peut citer les animateurs numériques de territoire qui ont établi des passerelles entre les nouveaux acteurs du numérique et les métiers « classiques » du tourisme, les managers de destination, travaillant sur la visibilité des destinations ou encore les reporters de territoire, chargés de créer des contenus vidéos ou photo pour la promotion des territoires sur les réseaux sociaux par exemple, sans oublier les community managers.

@!: Toutes ces mutations, notamment technologiques, n’ont-elles pas également eu un impact sur le comportement et les attentes des clients, et touristes ?

L-P. G. : En effet, ces 15 dernières années sont aussi marquées par une évolution liée à la relation entre acteurs du tourisme et touristes. Elle est désormais multicanale : un office de tourisme par exemple doit s’adapter aux divers comportements des différentes clientèles qui sont quant à elles plus versatiles, plus « zappeuses », mais aussi moins passives, plus impliquées et plus en demande de personnalisation. Ca a aussi pour conséquence une autre évolution, plus récente, avec un retour ces dernières années au local, au circuit court, et une forte tendance éco-environnementale qui continue à prendre de l’ampleur et qui, pour les professionnels, a nécessairement un impact sur la façon de se présenter.
Mais 15 ans, c’est aussi une certaine maturité technologique, qui amène aujourd’hui les acteurs à prioriser, à se reconcentrer sur l’essentiel après quelques années de tests tous azimuts. Concrètement, il s’agit pour eux de faire des choix dans les technologies qu’ils veulent utiliser, ils ne peuvent pas être partout. Tout le monde par exemple ne va pas investir dans le dernier casque de réalité virtuelle.

@!: Les Rencontres nationales du e-tourisme c’est aussi l’occasion de mettre à l’honneur les « pépites » du e-tourisme. Quelles sont les startups néo-aquitaines les plus emblématiques en la matière ?

LP-.G. : Les Rencontres du e-tourisme fêtent 15 ans, mais cela ne fait que 9 ans qu’elles ont lieu en Nouvelle-Aquitaine, avec une formule qui met directement en rapport les entreprises du numériques et les acteurs du tourisme. Sur ces 9 ans, 2019, sera la sixième année d’existence du Concours de start-up, avec au total 30 finalistes pour 5 lauréats désignés. Sur les 5 premières éditions, alors que les startups candidates viennent de toute la France, il y a eu un lauréat parisien, deux lyonnais et deux bordelais. Les start-up lauréates bordelaises, ce sont l’assistant personnel Wiidii, qui embauche désormais une cinquantaine de personnes et se développe sur Bordeaux, Lille, Barcelone et au Canada, et Boat One , une application dédiée aux services aux plaisanciers qui est encore en phase de démarrage mais qui déjà marche bien.
Au sein du Village des exposants des Rencontres 2019, qui comptera 236 entreprises cette année, on retrouvera d’autres belles réussites aquitaines : comme Yescapa et Samboat qui ont été soutenues par UNITEC, ou encore Loisirs Enchères. Chacune d’entre elles compte aujourd’hui une cinquantaine d’emplois.

@!: Puisque vous évoquez les Rencontres 2019, pouvez-vous nous en livrer les principaux temps forts ?

L-P. G. : Il y aura un gros focus sur les initiatives éco-environnementales et le tourisme durable, à travers notamment un retour sur le Manifeste pour l’environnement qui avait été adopté par les participants l’an dernier. C’est un sujet large qui fait aussi écho au positionnement de la région Nouvelle-Aquitaine qui veut être la première destination en tourisme durable, en posant des actions concrètes pour éviter le tourisme de masse. L’idée est de faire un lien entre les zones qui attirent le plus et les « bases arrières », un peu moins touristiques. Que les premières diffusent un peu de leur « aura » touristique aux secondes, en quelque sorte. Cette notion de tourisme durable fait également le lien avec le choix de la ville d’Amsterdam de se centrer davantage sur la gestion de la destination que sur sa promotion. Dans ce sens, ils ont notamment arrêté les vols low cost à destination de leur ville, pour avoir moins de monde. Mais ça pose la question de « l’égalité » sur qui peut venir à Amsterdam, tout en déplaçant le problème sur le train, avec beaucoup de lignes nouvelles. Un responsable en stratégie marketing de la ville sera présent pour aborder le sujet.
Nous reviendrons aussi cette année sur les innovations technologiques : l’intelligence artificielle, l’hyper-personnalisation des offres, les technologies liées à nos sens, notamment aux sons, et au transport avec la voiture autonome et l’hyperloop, le projet de train à très haute vitesse. Un détenteur canadien de la licence et qui travaille sur le projet à Limoges sera présent. Enfin, il sera aussi question des nouveaux managements, de bien-être et d’égalité homme-femme.

@!: Il y a également une nouveauté cette année, le Wonder France Festival…

L-P. G.: Oui. En ouverture des Rencontres Nationales du eTourisme, le 15 octobre, se tiendra la première édition du Wonder France Festival qui est dédié à la vidéo mobile que ce soit drone, téléphone ou caméra d’action… Suite à un appel à candidature, le festival, ouvert aux pro comme aux amateurs, a enregistré 180 participants ayant envoyé leurs œuvres, pour une quarantaine de finalistes. L’idée est de mettre en valeur les territoire que ce soit par le biais de la gastronomie, le sport, le patrimoine…  La meilleure vidéo sera désignée par un jury prestigieux composé notamment de la surfeuse Justine Mauvin, du journaliste Jérome Pitorin ou encore de la blogueuse culinaire Anne Lataillade.

Les Rencontres nationales du eTourisme #15 se tiennent à Pau du 15 au 17 octobre 2019
Site internet: rencontres-etourisme.fr

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