Comment Florence Aubenas a rendu François Bégaudeau féministe


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/10/2007 PAR Joël AUBERT

Aqui ! : Pourquoi avez-vous choisi comme matière première de votre livre le texte de la conférence de presse donnée par la journaliste Florence Aubenas ?

François Bégaudeau : J’ai regardé en direct cette conférence de presse. Au bout de vingt minutes, je n’en pouvais plus tant ce que j’entendais résonnait en moi. Ce qu’a raconté Florence Aubenas, ce jour là, cristallisait tout ce que j’avais envie de dire à ce moment de ma vie. La journaliste a éludé les sujets polémiques – la présence d’otages roumains, le montant d’une éventuelle rançon – pour décrire son quotidien de captive. Et elle l’a fait sur le mode du comique. Son comportement témoigne d’une grande force, que je prête à toutes les femmes. Mon livre est féministe dans le sens où j’y défends l’idée que les femmes sont plus fortes que les hommes, aujourd’hui.

François Bégaudeau - La fin de l'histoire
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@ ! : Est-ce pour cette raison que votre livre s’intitule « Fin de l’histoire » ?
F. B. : Oui. Le vrai évènement de cette conférence de presse c’est Florence Aubenas, une femme, et son aisance à parler. Elle remet en cause la suprématie historique des hommes. A force d’être au pouvoir les hommes sont devenus grotesques. Les femmes, qui ont été confinées à la sphère concrète et domestique, ont été « préservées ». Mais lorsqu’elles accèdent à des postes de responsabilités, elles se masculinisent. Regardez Laurence Parisot. La seule que je trouve épargnée c’est Dominique Voynet. Elle se bat en politique mais elle reste mère et femme.
Mon titre fait aussi référence au titre du livre de Francis Fukuyama en 1992, qui voyait dans la victoire de la démocratie libérale, la fin de l’histoire.

@ ! :
Vous abordez des thèmes très divers, quel sera le prochain ?
F. B. : Ma vie quotidienne parisienne. Remettre le quotidien à sa place et lui redonner son importance me tient à cœur.

@ ! : Revenons à vos livres précédents et à votre vision de la vie en banlieues. Pensez-vous que l’action deFadela Amara, secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la Ville, puisse avoir un effet positif ?
F. B. : Je ne préfère pas me prononcer sur le sujet. Avant qu’elle soit ministre j’avais déjà émis des réserves à son encontre. Je pense qu’elle ne fera rien et je lui donne encore huit mois avant qu’elle ne démissionne.

@ ! : Que retirez-vous de votre expérience de professeur en collège de ZEP qui pourrait être une mesure à appliquer ?
F. B. : Pour répondre en une phrase, je pense, à l’inverse de beaucoup de personnes, que l’on ne met pas assez les élèves au centre du projet éducatif.

Estelle Maussion


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