l’OnBA présente « La Périchole »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/02/2009 PAR Piotr Czarzasty

Jacques Offenbach (1819-1880), d’origine allemande, violoncelliste, chef d’orchestre, le maître incontesté de l’opéra-bouffe français, s’inspire pour cette création d’un personnage ayant réellement existé. Ce fut l’histoire d’une comédienne Micaela de Villegas, maîtresse du vice-roi, et dont le surnom « Perra chola » (chienne d’indienne) avait fait longuement parler d’elle au XVIIIème siècle au Pérou. Pour amener un peu d’intrigue au récit, Offenbach convertit la Périchole en une belle chanteuse de rues, accompagnée de son fidèle amant Piquillo. Alors que la ville de Lima est plongée dans des chants et beuveries interminables à l’occasion de la fête du vice-roi, ce dernier s’incruste incognito dans la foule et se retrouve séduit aussitôt par la belle chanteuse qu’il convainc de le rejoindre au Palais en qualité de dame d’honneur. Périchole, bien qu’amoureuse de Piquillo, laisse très vite l’estomac l’emporter sur le coeur et abandonne son amant. La tradition du protocole veut cependant que la maîtresse du vice-roi soit mariée. Le gouverneur de Lima a alors deux heures pour lui trouver un époux…

Une oeuvre mal comprise
La première de La Périchole en deux actes a lieu le 6 octobre 1868 au Théâtre des Variétés à Paris. L’oeuvre très vive et colorée, riche d’un accompagnement mélodique varié s’avère néanmoins un échec. Le mariage du reflet d’une joie de vivre et de l’insouciance du Second Empire d’un côté avec une subtile critique des moeurs et politiques de l’autre, n’a visiblement pas été perçu comme réussi. La Périchole en deux actes ne tient à l’affiche que quelques semaines. Six ans plus tard Offenbach propose alors une version en trois actes et quatre tableaux qui est accueillie cette fois de manière bien plus chaleureuse.

La Périchole – une orchidée sauvage mais décorative
Mais que peut on dire de La Périchole, vue par Pablo Heras-Casado et Omar Porras 40 ans plus tard ? On notera une mise en scène particulière où les acteurs ressemblent à un énorme jardin de fleurs et de légumes. « Chez moi en Colombie, la Périchole est une variété d’orchidée. » explique Omar Porras, metteur en scène et chorégraphe. «… une fleur précieuse, rare et sauvage mais qui pourrait aussi bien décorer un salon. » C’est à partir de cette inLa Pericholeterprétation que la scénographie et les costumes de La Périchole ont pris forme. « On a alors imaginé que tout autour de cette orchidée appartenait au monde des plantes, avec des fleurs qui n’ont pas toutes la même valeur, également des légumes que l’on cultive pour les consommer. Enfin ils ne sont pas libres comme l’orchidée, fille de la nature. » raconte M. Porras.

Omar Porras reprend par ailleurs la tradition de la comedia del’Arte. « Son jeu est basé sur les masques, les émotions sont donc véhiculées par une expression corporelle, de telle manière que l’on ne se rend même pas compte que les acteurs portent des masques. » décrit Isabelle Masset, directrice adjointe artistique de l’OnBA. Cela se voit tout particulièrement dans le rôle considérable, voire « moteur », que joue le Choeur dans La Périchole.

Le Choeur – acteur et spectateur
Celui-ci ne se contente pas de donner son commentaire sous la forme de multiples chants « statiques ». Les comédiens du Choeur deviennent sur scène de véritables acteurs et danseurs. « Je veux les faire exister, car le Choeur est un organe qui propulse la vie, les sons, la parole ; d’où son importance capitale. » explique le metteur en scène. « Le Choeur n’est pas là pour remplir une place publique, il est le reflet du public et la prolongation de tous les états d’âmes des protagonistes. »

Avant chaque représentation, une attention particulière sera tournée vers la mémoire de Maria Murano (1918-2009), une grande diva d’opérette, elle-même jadis « Périchole », qui après des débuts à l’Opéra National de Paris, a séduit pendant des années le public du Grand Théâtre avec de nombreux rôles inoubliables (Moineau de Louis Beydts ou de Madame Alexandra dans Colombe).

Piotr Czarzasty

La Périchole
27 février et les 3, 5 et 6 mars // 20h
le 1er et le 8 mars // 15h
au Grand Théâtre de Bordeaux
http://www.opera-bordeaux.com/les-artistes/onba/index.html

Tarifs de 8 à 80 €

*Audio-description proposée aux déficients visuels

Rencontre avec les artistes de la production jeudi 26 février à 18h au Grand-Théâtre

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