Blanquefort: le lycée agricole comme un « campus » agroviticole


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/06/2015 PAR Solène MÉRIC

Véritable complexe pédagogique, volontiers désigné « campus » par Alain Rousset ce vendredi lors de son discours d’inauguration des bâtiments profondément restructurés, le Lycée agricole de Blanquefort, peut de nouveau prétendre à redevenir un lycée de référence de la filière vini-viticole dans la Région. Et pour cause, si le site Béchon renouvelé permet de mettre en valeur l’aspect patrimonial de l’établissement, le site Maurian, se voit quant à lui désormais doté d’un « pôle d’enseignement de haute technologie », marqué du sceau d’une modernité architecturale toute en sobriété entre teintes claires, béton brut et pin des Landes.
Dans le cadre paysager particulièrement soigné du site, qui tisse un lien homogène et continu entre les deux sites du lycée, la visite a conduit (côté Maurian) le cortège composé d’élus, de professionnels et de représentants de l’enseignement agricole, dans un nouvel amphithéâtre, de rutilants laboratoires de biotechnologie, ou encore une salle d’analyse sensorielle dernier cri. La visite l’a confirmé, « 18M€ d’investissement, ça n’est pas rien », comme l’a souligné le Président de la Région, et repris en cela par les personnalités présentes.

Equipement pour l’enseignement et les professionnelsLes nouveaux équipements du lycée sont à la hauteur de l’innovation, qu’Alain Rousset pressent comme « un bouleversement considérable dans le secteur de la vigne et du vin, que ce soit au regard du défi du réchauffement climatique, des normes ou encore de la concurrence internationale ». Dans cette optique de recherche et d’innovation permanente pour la profession, ces équipements seront utilisés par les lycéens et étudiants dans le cadre de leur formation mais aussi par les équipes du Vinopôle (qui regroupe la Chambre d’Agriculture de la Gironde, l’Institut Français de la Vigne et du Vin et l’Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles de Bordeaux-Gironde). Celui-ci, également basé à Blanquefort, réalise en effet des expérimentations et veille à la diffusion des résultats auprès des professionnels viti-vinicoles, dans un souci d’amélioration constant des pratiques des viticulteurs.

Le dicours d'inauguration d'Alain Rousset dans le tout nouvel amphithéâtre du lycée agricole de Blanquefort

Autre atout de ces réalisations «superbes », comme l’ont souligné chacun des intervenants, elles ne font pas l’économie d’une démarche environnementale. Au menu des solutions durables actées pour ce lycée renouvelé : une toiture végétalisée, la récupération des eaux de pluie, un système de ventilation mécanique ou encore l’utilisation de ressources locales comme le pin des Landes, et plus globalement des entreprises dont le siège social est en Aquitaine (sauf une).

 

Cérémonie dans la cérémonie

Chantal Daude Sclaffer, Chevalier de l'ordre du mérite agricole

C’est à l’occasion de l’inauguration du lycée agricole de Blanquefort, que la viticultrice Chantal Daude-Sclafer propriétaire du Château Maine-Reynaud en appellation Saint-Emilion, s’est vue remettre des mains du Président du Conseil Régional, la médaille de Chevalier de l’ordre du mérite agricole. La récompense de 34 ans d’engagement, d’audace et de courage dans un parcours souvent difficile sur le plan personnel, et marqué de nombreux combats pour la cause viticole « au nom de ceux qui n’osent pas », comme elle aime à le dire. Infirmière jusqu’à ses 23 ans, reconvertie dans le maraîchage diversifié dans l’élevage, elle se lance en 1986 dans la viticulture… avec à chaque fois un attachement fort pour les circuits courts. Une hargne commerciale qui lui fait régulièrement faire le tour de France des Salons vinicoles. Conseillère municipale de sa commune, Saint-Pey-d’Armens, partie prenante dans la campagne régionale de 2010, Chantal Daude Sclafer reste de tous les combats puisqu’elle est depuis 2013 secrétaire générale de la Coordination Rurale de Gironde. Dans le grand amphithéâtre du lycée agricole de Blanquefort, elle a sans doute révélé le secret de son dynamisme : « Après 30 ans de profession, je suis toujours en situation d’apprentissage ». Une belle leçon, pour les lycéens, et étudiants de Blanquefort.

(son portrait réalisé en 2010 : Portraits de femmes en campagne: Chantal Séguillon, d’un combat à l’autre)

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