Euralis : cap sur les activités et segments stratégiques


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 11/12/2018 PAR Solène MÉRIC

Parmi les faits marquants de la coopérative Euralis sur l’exercice clos au 31 août dernier, figure en première place « le Plan de transformation du pôle alimentaire, qui vise à concentrer nos activités sur nos marques et segments les plus rentables » détaille Pierre Couderc. Un plan qui comprend d’une part la fermeture des sites de Brives (19) (transformation de canards) et Dunkerque (59) (plats cuisinés), et l’investissement sur d’autres sites. Parmi eux, l’usine de Maubourguet (65) pour en faire, avec 4 M€ investis, « le site de référence sur la production de Foie gras frais et transformé à destination de la grande distribution » (sous la marque Montfort) et le site de Sarlat, aménager en un centre de création culinaire autour du foie gras et du canard, visant à la production de petite série « d’excellence » et à haute valeur ajoutée, principalement pour la marque Rougié (1 M€ d’investissement). Autre site concerné par les investissements : le site « amiral » pour les produits boucher charcutier traiteur et frais emballé d’Yffignac (22) pour les marques Stevalen et Qualité Traiteur. Ici 5 M€ sont mis dans ce projet qui va permettre « la modernisation des équipements et l’extension du site industriel » en parallèle de l’abandon de l’activité Salade traiteur grande distribution aux marges jugées insuffisantes.
Au total, une transformation de grande ampleur, qui ne se fait pas sans conséquence sur les personnels puisque à date, 281 postes sont concernés au niveau national entre aide au départ volontaire, reclassement en interne, formation de reconversion, ou départ forcé « qui pour l’heure, n’a concerné qu’une seule personne », précise le Directeur du Groupe coopératif, mais l’heure n’est pas encore au bilan, les différentes procédures étant encore en cours.

Volonté d’innovation

Autre élément marquant de l’année écoulée sur les productions animales : le renforcement de la biosécurité post grippe aviaire, qui a là encore impacté la coopérative. 8 M€ ont en effet été mis sur la table pour participer auprès des élevages et abattoirs à la mise en place de ces nouvelles normes dont la conséquence, notamment le passage en bande unique, est la diminution du nombre de canards produits passant de 9 à 7 M par an. Mais, c’est une occasion pour la filière, et donc pour la coopérative de produire des animaux plus rentables, autrement dit plus chers pour le consommateur « d’environ 35% par rapport à 2015 » estime Pierre Couderc. Une augmentation des prix que Christian Pées estime nécessaire : « c’était indispensable car sur la grande distribution, avant les crises, nous perdions de l’argent ». Une considération d’ailleurs largement partagée par l’ensemble de la filière palmipèdes à foie gras. Cela dit, l’an dernier, « avec 6 millions de canards produits, il nous manquait encore un peu de production à Noël, ce qui ne sera pas le cas cette année, donc l’offre et la demande pourront se rencontrer de façon plus libre », tempère le directeur général.
Mais les consommateurs pourront aussi découvrir de nouveaux produits signe de la volonté d’innovation d’Euralis. Une innovation portée par un budget qui repart à la hausse tant en R&D (27 M€) qu’en marketing (22 M€), même s’il n’atteint pas encore les ambitions initiales reconnaît le directeur général. Côté innovation produits, place donc, par exemple aux escalopes de foie gras surgelées déjà dorées, au soufflés gonflés qui ne s’essoufflent plus avant le service ou encore à l’étonnant foie gras mi-cuit au chorizo…

A la conquête du marché russe
Mais l’innovation c’est aussi sur le pôle semence qu’elle se joue, avec « le classement dans le top 10 des variétés européennes des semences de tournesol ES bella ou encore, côté maïs, le lancement de la 2ème génération de Danté tropicaux ayant permis, au delà de ses gains technique, des gains de part de marchés à la coopérative sur un marché pourtant déjà très concurrentiel », se satisfait le Présidetn Pèes. Sur l’activité semence, qui représente 194 M€ de chiffre d’affaires, le grand projet à l’oeuvre au sein de la coopérative est l’accélération du développement des activités en Russie, « tant sur la distribution commerciale que sur la démonstration de la force agronomique de nos productions », poursuit Christian Pèes. « Cette année nous avons doublé notre effort en passant de 25 à 47 collaborateurs sur place et en développant des alliance avec plus de 25 distributeurs que nous gérons en direct. Nous avons également 3 partenaires et des exploitations qui produisent pour nous avec au total une centaine d’hectare en essai de production de semence. Le marché de la Russie représente à lui seul un marché de 8 M ha de tournesol ; or Euralis, possède déjà 20% des parts de marché sur la France et 25% en Espagne… Nous sommes assez proche de la saturation des espaces… Nous souhaitons donc affirmer notre présence sur ce marché russe, qui pèse par ailleurs aussi 6 M ha sur le le maïs » expose-t-il. Si le projet avance pas à pas, l’objectif à terme est bien de parvenir à implanter une usine de semence en Russie à l’image de l’implantation ukrainienne réussie de la coopérative au berceau béarnais.

 Des filières qui répondent aux attentes de la société… et des adhérents

Enfin, sur son pole agricole, le résultat d’Euralis est en recul de 2%, malgré des récoltes d’automne marquées par de bons rendements en volume (+11%) et en qualité. Mais la collecte d’été a quant à elle subi de mauvaises conditions climatologiques, entraînant sur le terrain « des impasses de traitements, et près de 3000 ha non semés », note le président. Au total une récolte moindre et de faible qualité sur les céréales à paille, doublée d’une activité viticole pénalisée par les effets du gel du mois d’avril 2017 et d’une forte pluviométrie. En parallèle Christian Pées maintient les engagements de la coopérative « à investir et développer les filières qui répondent aux attentes de la société », à l’image de l’usine de soja sans OGM implantée depuis près d’un an à Vic-en-Bigorre à destination des filières locales, ou encore les corners « La table de producteurs » qui développent les circuits cours pour 450 producteurs adhérents à la coopérative au sein des magasins Points verts. Un magasin entièrement dédié à ce débouché (qui représente actuellement 7 M€ de CA) devrait d’ailleurs voir le jour en 2019. De la même manière par le biais des productions contractuelles (notamment en volailles, bovins, légumes), mais aussi par la recherche de solutions agronomiques limitant le besoin en eau et en intrants, Christian Pèes renouvelle l’engagement et « l’objectif premier de la coopérative de développer des productions à valeur ajoutées pour les 12000 agriculteurs accompagnés par la coopératives dont 7000 coopérateurs ».

Autant de chiffres, de stratégies et d’ambitions proposés à l’approbation de l’ensemble des coopérateurs, lors de l’assemblée générale du groupe coopératif le 8 février prochain.

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