Un retour à la terre pour Angélique Chabrely associée avec son conjoint


Corinne Mérigaud
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/04/2020 PAR Corinne Merigaud

Issue d’un milieu agricole, ses parents étaient éleveurs, Angélique Chabrely n’avait pas imaginé un jour revenir à la terre. Sa licence d’administration économique et social en poche, elle pensait trouver facilement un emploi mais à défaut, elle décroche un poste d’hôtesse de caisse. « Suite à la naissance de mon deuxième enfant, j’ai pris un congé parental explique la jeune femme, mon beau-père arrivait en fin de carrière, j’ai alors décidé de racheter ses parts sociales dans le GAEC familial, soit un investissement de 100 000 euros et de m’associer avec mon mari installé depuis 2004. » Après son année de formation au lycée agricole des Vaseix, elle franchit donc le pas en 2017 en diversifiant la production avec un atelier de volailles fermières. L’exploitation familiale s’étend sur 140 hectares et comprend un cheptel de 60 vaches limousines, complété par un troupeau de 500 brebis Texel et Charolaise, le couple d’exploitants étant naisseur engraisseur avec des ventes en circuit long. Angélique a choisi d’élever des poulets et des pintades toute l’année ainsi que des dindes et chapons pour les fêtes de noël. « Comme les deux autres productions sont en circuit long, nous ne voyons personne à la ferme et je voulais absolument voir des gens précise-t-elle, c’est pourquoi j’ai choisi de commercialiser mes volailles en vente directe auprès de particuliers, d’écoles et de restaurants. L’abattage est pris en charge par une entreprise privée chaque jeudi et les clients récupèrent leurs commandes le vendredi ou le samedi.» Ses volailles sont réparties dans sept igloos, un pour chaque bande. « J’ai investi 25 000 € pour le matériel, et bénéficié de prêts bonifiés et d’une Dotation Jeune Agriculteur de 14 000 € ajoute Angélique, chaque bande correspond à des volailles d’un âge précis, elles ne sont donc pas mélangées. Celles-ci arrivent sur l’exploitation vers quatre semaines et sont abattues au minimum à seize semaines par une société privée La Meuzacoise. J’en produis environ 1 500 par an soit 20 à 25 par semaine en moyenne. Au départ, elles sont nourries avec des granulés pour bien démarrer avec plein de vitamines et ensuite j’augmente les rations de blé. » L’objectif d’Angélique est clair, elle souhaite pérenniser sa production. Quant aux Limousines sous Label Rouge, elles sont élevées en plein air du printemps jusqu’à décembre suivant les conditions météo puis elles passent l’hiver en stabulation. « Nous les engraissons avec du foin et de l’enrubannage produit sur l’exploitation complétés par des betteraves fourragères précise l’éleveuse, les veaux à l’engraissement sont nourris avec les céréales que nous produisons, du maïs en grains concassé, de la farine sèche blé et orge mélangés ainsi que des granulés. Ils sont ensuite vendus à un maquignon.»  Une partie des brebis sont rentrées en hiver pour les naissances de fin décembre jusqu’à juin tandis que d’autres pâturent toutes les prairies, complémentées par du foin. Les agneaux sont engraissés avec des granulés et du foin, puis achetés par un maquignon qui les revend principalement à des boucheries parisiennes. 

 

Les dindes d'Angélique Chabrely

 

Du matériel de pointe grâce à la CUMA de Saint-Paul

Pour les associés, l’adhésion à la CUMA de Saint-Paul était une évidence afin de limiter les investissements en gros matériels qui auraient grévé leur trésorerie. La CUMA regroupe plus d’une vingtaine d’exploitants de la commune et des villages alentours. Elle met à disposition de ses adhérents du matériel agricole pour les récoltes et la transformation du bois, matériel entreposé dans un bâtiment dédié mais également chez des adhérents. « Nous avons passé différents contrats pour utiliser un broyeur à céréales, une enrubanneuse, des rouleaux à prairies, un plateau à fourrage, un semoir et une vineuse à maïs, un couloir et une cage de contention à bovins, une tarière, un enfonce piquets et un affût piquets. Comme on se connaît tous relativement bien à la CUMA, nous pouvons demander des renseignements à un collègue. Cette coopération nous permet d’avoir du matériel de pointe à moindre coût. Nous avons développé une certaine entraide entre exploitants mais aussi des échanges autour de bonnes pratiques et de nouvelles techniques. » L’adhésion à la CUMA facilite le travail quotidien de ces exploitants. Chaque matériel dispose de son propre contrat avec un tarif calculé à l’heure ou en tenant compte de la surface de l’exploitation. « Nous n’aurions pas pu acheter seul certains de ses matériels reconnaît Angélique, le surcoût est trop important pour un jeune d’agriculteur, l’installation étant déjà coûteuse. »

 

 

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