Tout travail mérite sa récompense, et encore plus lorsque ce travail est engagé pour la sauvegarde du patrimoine naturel et animal français. C’est pour cela que, depuis 2012, le “Prix national de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale” met en lumière celles et ceux qui agissent pour préserver la richesse de nos régions. De nombreux éleveurs passionnés agissent chaque jour à leur niveau pour protéger des races agricoles de plus en plus menacées en France.
28 races mises en avant
Ce concours initié par la Fondation du Patrimoine avec le laboratoire CEVA Santé Animale, et organisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, cherche, en plus de valoriser certaines initiatives agricoles, à encourager la préservation de la diversité des espèces animales. Selon le Ministère de l’Agriculture, 1/3 des races françaises d’animaux d’élevage sont en voie de disparition. Elles sont en effet délaissées pour d’autres races plus productives au détriment de races à faible effectif. L’année dernière, le premier prix avait été remis à Antony et Muriel Angée, éleveurs de porcs de Bayeux dans le Calvados. Ce cochon est l’une des six dernières races porcines françaises.
Pour cette édition 2020, 17 éleveurs ou associations ont été sélectionnés parmi les 23 candidats. Ces derniers ont tous entrepris une démarche pour sauver la biodiversité animale à leur échelle. La huitième édition de ce prix national mettra en avant 28 races différentes et en danger comme la chèvre du Rove (effectif : 14 000 environ), la vache Ferrandaise (effectif : 2 000 environ) ou encore le mouton des Ardennes (effectif 2 000 environ). Les trois lauréats recevront leur prix le 28 février à 18h au Salon International de l’Agriculture de Paris. Le premier recevra une dotation de 10 000 €, de 6 000 € pour le deuxième et de 4 000 € pour le troisième. Sandrine Arcizet, présentatrice TV spécialiste des animaux, ira à leur rencontre pour les aider à présenter leur projet.
Les deux candidates « made in » Nouvelle-Aquitaine
Deux candidates de la région Nouvelle-Aquitaine sont en lice pour ce prix national pour l’agrobiodiversité animale. La première s’appelle Mary-Juliette Alves et pratique l’élevage ovin et caprin dans La Ferme du J’Y GO à La Chapelle des Pots en Charente-Maritime. Cette ferme est née d’une passion commune pour les races françaises menacées dont la brebis Avranchine (effectif : 700 environ) et la chèvre des Pyrénées (effectif : 4 000 environ). Cette candidate souhaite faire perdurer un élevage sain, respectueux des animaux et des consommateurs pour une sauvegarde des races anciennes en collaboration avec la Ligue pour la protection des animaux.
La seconde candidate est une éleveuse installée dans la ville de Bazas en Gironde. Elle s’appelle Camille Estrade et a lancé son exploitation en 2012. Elle commence dans le milieu équestre avant de faire face à des problèmes sanitaires (infestation de tiques) mettant en péril l’établissement où elle travaille. Pour y remédier, l’éleveuse envisage une approche agro écologique originale et développe ainsi un élevage de race rustique locale avec la poule Landaise, en grave danger de disparition (effectif : environ 150).
Ces deux initiatives développées par ces éleveuses en Nouvelle-Aquitaine sont à l’image de ce que cherche à mettre en avant ce prix national. A l’écoute des enjeux environnementaux et économiques du secteur de l’agriculture, ces deux propositions locales tendent à préserver le patrimoine génétique du paysage français. Des parcours remarquables et inspirants, qui tentent de répondre aux problématiques environnementales actuelles dans le monde de l’agriculture.